Sur le plateau de CNews, l’énergie a électrisé les échanges entre le journaliste Christophe Jakubyszyn (directeur de la rédaction du quotidien Les Échos) et l’eurodéputé Les Républicains François-Xavier Bellamy. Le sujet : la tribune cosignée par Bellamy, Bruno Retailleau et Julien Aubert appelant à l'arrêt des subventions aux énergies renouvelables. Un texte qui divise jusque dans leur propre camp.
Christophe Jakubyszyn a attaqué d’emblée : « Faire une croix sur les renouvelables, c’est faire une croix sur de l’énergie pas chère. » Il cite l’exemple de l’Espagne, où le développement massif du solaire a permis de faire baisser les prix de l’électricité, tout en dynamisant l’économie. L’argument est clair : dans un contexte de transition énergétique et de pression sur le pouvoir d’achat, abandonner les renouvelables revient à refuser des solutions compétitives, éprouvées et créatrices d’emplois.
François-Xavier Bellamy, en retour, s’appuie sur un épisode de coupure massive vécue en Espagne pour pointer les limites d’un réseau saturé par des énergies intermittentes. Selon lui, « la première chose qu’on demande à un réseau électrique, c’est la stabilité ». Il plaide pour un mix fondé sur le nucléaire et l’hydraulique, plus fiables à ses yeux, et dénonce la charge que représentent les raccordements d’installations solaires sur le réseau national.
Mais Jakubyszyn ne lâche rien : « Ce n’est pas raisonnable de renoncer au solaire et à l’éolien. Vous le savez bien. » Il souligne qu’il ne s’agit pas d’opposer les technologies, mais de les articuler intelligemment. Il rappelle également que de nombreuses entreprises et collectivités investissent dans le solaire pour réduire leur facture, preuve que l’économie du renouvelable est désormais solide et mature.
Le journaliste souligne aussi les contradictions internes chez Les Républicains, où les sénateurs LR ont rejeté un moratoire sur l’éolien pendant que des députés LR le soutenaient. Bellamy reconnaît un débat, mais tente de refermer la brèche en évoquant une ligne tranchée par Bruno Retailleau.