L’énergie solaire peut-elle devenir l’épine dorsale de la transition énergétique européenne d’ici 2030 ? Alors que le solaire vient de dépasser le charbon dans la production d’électricité en Europe, le photovoltaïque s’impose comme un levier stratégique pour répondre aux objectifs de décarbonation. L’augmentation importante des prix de l’électricité depuis 2021, couplée à une baisse des coûts des panneaux solaires, a stimulé l’expansion des installations photovoltaïques. Aujourd’hui, l’Allemagne concentre plus de 30% de la puissance installée en Europe, loin devant l’Espagne, l’Italie… et la France.
Mais derrière cette dynamique, plusieurs défis de taille se dessinent : dépendance à la Chine, diminution des aides publiques aux énergies renouvelables dans plusieurs pays d’Europe, difficulté croissante à obtenir des autorisations locales pour implanter de nouvelles installations, besoins croissants d’adapter les réseaux et la consommation d’électricité ou d’investir dans le stockage, incertitude politique qui plane dans plusieurs pays membres pourrait remettre en question les trajectoires énergétiques engagées.
Pour la première fois en Europe, l’énergie solaire a dépassé le charbon en matière de production d’électricité. Cette bascule symbolique confirme la montée en puissance du photovoltaïque comme pilier de la transition énergétique. Mais au-delà de l’euphorie des chiffres, le secteur doit faire face à de multiples défis pour concrétiser ses ambitions d’ici 2030.
L’analyse stratégique publiée par Xerfi dans sa série European Business Insights propose un éclairage approfondi sur l’avenir du photovoltaïque en Europe. L’étude s’appuie sur un scoring exclusif d’une dizaine d’indicateurs pour identifier les marchés les plus porteurs, tout en dressant un panorama complet des 50 principaux exploitants de parcs solaires à l’échelle européenne.
Une dynamique portée par les prix et les coûts
Depuis 2021, la flambée des prix de l’électricité, couplée à la baisse continue des coûts des panneaux solaires, a massivement stimulé les investissements. L’Allemagne fait figure de locomotive avec plus de 30 % de la puissance installée en Europe, loin devant l’Espagne, l’Italie et la France. Cette dynamique s’inscrit dans les objectifs de décarbonation fixés à l’horizon 2030, où le solaire devrait jouer un rôle central.
Des freins persistants
Cependant, plusieurs obstacles freinent le plein déploiement du solaire. La forte dépendance aux composants chinois demeure un point de vulnérabilité stratégique. À cela s’ajoute une tendance au retrait progressif des subventions publiques, rendant certains projets économiquement plus fragiles. Les lourdeurs administratives et les résistances locales freinent aussi le rythme des nouvelles installations.
Enfin, l’adaptation des réseaux électriques et le développement des capacités de stockage deviennent indispensables pour absorber une production solaire de plus en plus variable. Et dans un contexte d’incertitudes politiques croissantes dans certains États membres, les trajectoires de transition énergétique pourraient être remises en cause.
Vers de nouveaux modèles économiques
Face à ces enjeux, l’étude souligne l’importance croissante des contrats de vente directe d’électricité à long terme (PPA) pour sécuriser les revenus. Elle met aussi en avant les innovations récentes (recyclage, optimisation foncière, pilotage digital) qui redéfinissent les modèles d’affaires des développeurs et exploitants.
Le solaire est désormais une force incontournable. Mais pour devenir véritablement l’épine dorsale du mix énergétique européen, il devra réussir à conjuguer performance économique, souveraineté technologique et acceptabilité territoriale.