L’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi « Programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l'énergie » a mal démarré pour les énergies renouvelables. Un sous-amendement porté par le Rassemblement national a été adopté, retirant de la définition des énergies dites « décarbonées » les sources éoliennes et solaires. Une décision symbolique qui fragilise la reconnaissance de ces filières pourtant clés dans la transition énergétique.
Par ailleurs, les députés ont adopté un amendement à l’article 1 de la proposition de loi, réintroduisant la notion d’« autoconsommation individuelle ou collective », pourtant supprimée lors du vote en commission.
Le débat, dominé par la question de la relance du nucléaire, voit l’exécutif et la droite pousser pour un nouveau programme de construction d’EPR. Le Parti socialiste, dans une position intermédiaire, propose huit réacteurs d’ici 2035, assortis d’une clause de révision en 2030. La gauche, elle, déplore l’absence d’un objectif chiffré pour les énergies renouvelables dans le texte, désormais réduit à la notion d’énergie « décarbonée », au nom d’une prétendue « flexibilité ».
Seules quelques voix, comme celle de la députée écologiste Julie Laernoes, ont plaidé pour une stratégie énergétique fondée sur la sobriété, l’efficacité et un déploiement massif des renouvelables.
Julie Laernoes plaide pour un avenir énergétique porté par les renouvelables
Pendant la discution générale, la députée écologiste Julie Laernoes a livré un plaidoyer résolu en faveur d’une transition énergétique ambitieuse, centrée sur les énergies renouvelables, l’efficacité et la sobriété. Un discours porteur d’espoir, appelant à « construire une politique énergétique qui éclaire l’avenir ».
Face à une trajectoire qu’elle juge incertaine et trop focalisée sur le nucléaire, Julie Laernoes a défendu une autre vision, fondée sur des solutions disponibles, populaires et compétitives. « Les énergies renouvelables ne sont plus une alternative, elles sont aujourd’hui le socle d’une stratégie crédible, réaliste et soutenable », a-t-elle affirmé.
Chiffres à l’appui, elle a rappelé les progrès réalisés : baisse spectaculaire des coûts – le solaire divisé par trois en dix ans, l’éolien terrestre stabilisé autour de 50 €/MWh – et retour financier positif pour les finances publiques, avec 14 milliards d’euros reversés à l’État grâce au mécanisme de soutien en 2023. Contrairement aux idées reçues, les renouvelables rapportent plus qu’elles ne coûtent.
La députée a également insisté sur l’adhésion croissante des Français : selon un sondage récent, 84 % des citoyens ont une image positive des énergies renouvelables, un chiffre qui grimpe à 94 % chez ceux vivant à proximité d’une installation. « C’est ça, l’acceptabilité sociale », a-t-elle lancé, appelant à s’appuyer sur cette dynamique citoyenne pour accélérer la transition.
Au-delà des chiffres, Julie Laernoes a mis en avant le potentiel démocratique, territorial et industriel des renouvelables. Elles sont, selon elle, une réponse directe à la hausse des factures, à la précarité énergétique et à la dépendance aux énergies fossiles. « Produire localement une énergie verte, bon marché et stable, c’est redonner du pouvoir aux territoires et aux citoyens. »
Elle a conclu sur une note constructive : « Une majorité parlementaire existe pour soutenir un avenir énergétique fondé sur l’efficacité, la sobriété et les énergies renouvelables. À nous de la faire vivre. » Pour Julie Laernoes, l’enjeu est clair : faire de la transition énergétique un projet collectif, rassembleur et source de résilience pour les décennies à venir.