À la suite du vote à l’Assemblée nationale d’un amendement visant à instaurer un moratoire sur les projets éoliens et photovoltaïques, le président perpignanais du pôle régional de compétitivité Derbi-Cemater, André Joffre, pionnier de l’énergie solaire en pays catalan, alerte sur les impacts qu’une telle mesure aurait sur l’économie départementale.
En pays catalan comme ailleurs, l’inquiétude est de mise parmi les professionnels de l’énergie solaire. Ce jeudi 19 juin 2025, dans le cadre du débat autour d’une proposition de loi sur l’avenir énergétique de la France, les députés ont adopté à la surprise générale un amendement visant à instaurer un moratoire pour suspendre "l’instruction, l’autorisation et la mise en service" de tout nouveau projet d’installation de production d’électricité éolienne ou photovoltaïque. Le Perpignanais André Joffre, président du pôle de compétitivité régional Derbi-Cemater, qui regroupe 300 membres opérant dans le domaine de l’énergie solaire, tire la sonnette d’alarme.
Arnaud Andreu : Quel serait, selon vous, l’impact de ce moratoire dans les Pyrénées-Orientales ?
André Joffre : Si un tel moratoire était mis en place, vu la manière dont est rédigé le texte, une mairie ne pourrait même plus donner d’autorisation aux particuliers qui souhaitent installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit ! On ne pourrait plus rien faire. Il serait interdit à l’administration d’instruire les permis de construire en lien avec des installations photovoltaïques. Et ce serait pareil pour l’éolien.
Dans les Pyrénées-Orientales, on recense une centaine d’entreprises (électriciens, installateurs) qualifiées en matière d’énergie solaire. Si le moratoire passe, elles seraient là l’arme au pied, sans pouvoir travailler. L’impact économique serait considérable. Le secteur représente plus d’un millier d’emplois dans le département. Je pense que les députés ne se rendent pas bien compte des conséquences.