Les électeurs genevois ont largement soutenu le développement des énergies renouvelables. Dimanche, 84,29 % des votants ont approuvé le contreprojet « Dynamisons la production d'énergies renouvelables », qui vise à renforcer la production solaire dans le canton. En revanche, l’initiative plus ambitieuse portée par les Vert’libéraux a été rejetée par 57,66 % des voix. La participation s’est élevée à 28,21 %.
Ce contreprojet, élaboré par le Grand Conseil et soutenu par le PLR, l’UDC, le MCG et les milieux immobiliers, impose l’installation de panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques sur les nouvelles constructions ainsi que lors de rénovations importantes. Les gros consommateurs d’énergie devront également s’équiper d’ici 2030. L’objectif est de tripler le potentiel solaire du canton, pour le faire passer de 5 à 18 %.
Des mesures concrètes pour faciliter le solaire
Le texte prévoit également des incitations financières et des garanties publiques. L’État devra notamment garantir les emprunts contractés pour installer des panneaux solaires et fixer un prix de rachat minimal de l’électricité produite. Les frais liés à ces installations ne pourront pas être répercutés sur les locataires.
Autre mesure phare : la simplification des procédures administratives. Selon le projet, 90 % des bâtiments pourront être équipés sans autorisation de construire. Les Services industriels de Genève (SIG) prendront en charge les frais de raccordement jusqu’au point de branchement, tandis que les travaux sur domaine privé resteront à la charge des producteurs.
Le conseiller d’État Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire, s’est réjoui du résultat, estimant que ce vote constitue « un plébiscite pour la stratégie solaire du canton ». Selon lui, cette politique bénéficie désormais d’un « ancrage à la fois législatif et populaire ».
Une initiative jugée trop ambitieuse
L’initiative concurrente des Vert’libéraux, intitulée « Pour une transition rapide vers le solaire », allait plus loin. Elle entendait rendre obligatoire l’équipement en panneaux photovoltaïques de toutes les toitures jugées adaptées d’ici 2035, et même dès 2030 pour les plus gros consommateurs. Elle prévoyait elle aussi des incitations et une simplification des démarches, tout en laissant au Conseil d’État le soin de fixer les critères d’application.
Soutenue par les Vert.e.s et Le Centre, l’initiative a été maintenue jusqu’au vote, malgré le dépôt du contreprojet. Les initiants reconnaissent dans ce dernier « un pas en avant bienvenu », mais déplorent son manque d’ambition face à l’urgence climatique.
Malgré le rejet de leur texte, les Vert’libéraux saluent la large approbation du contreprojet. Pour leur président Aurélien Barakat, ce vote représente « une victoire d’étape en faveur de l’indépendance énergétique, de la sécurité et de la durabilité ». Le parti appelle désormais à des mesures concrètes de la part du gouvernement et du Parlement pour mettre en œuvre les engagements votés.