Le report du décret sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), annoncé par le Premier ministre François Bayrou lundi, est un « signal extrêmement préoccupant pour l'avenir énergétique » de la France qui met en danger sa compétitivité et des emplois locaux, s'est inquiétée France Renouvelable mardi.
« Derrière chaque report de ce décret, c'est toute une chaîne de valeur industrielle, des emplois locaux, de l'innovation et de la compétitivité qui sont mis en danger », a déploré Anne-Catherine de Tourtier, la présidente de l'organisation professionnelle, qui rassemble plus de 360 membres, professionnels des énergies renouvelables électriques.
« Laisser la filière des énergies renouvelables sans perspectives claires reviendrait à affaiblir durablement notre tissu économique et à hypothéquer la reconquête industrielle que notre pays appelle de ses vœux », a-t-elle ajouté en appelant le gouvernement « à publier sans délai le décret sur la PPE, afin de relancer les appels d'offres indispensables au développement des filières industrielles françaises des énergies renouvelables électriques. »
Bayrou a annoncé, lors du débat sur la souveraineté énergétique à l'Assemblée nationale, la nomination d'un groupe de travail pour des auditions et études complémentaires ainsi qu'un report d'ici à « la fin de l'été » de la publication du décret sur la feuille de route énergétique de la France pour les 10 ans à venir.
France Renouvelable dénonce une « stratégie de l'inaction » alors que la numérisation de l'économie française, les centres de données et l'intelligence artificielle requièrent d'importantes quantités d'électricité pour fonctionner, et la reconquête industrielle « nécessitent une électricité abondante, compétitive et décarbonée. »
« Continuer de construire la souveraineté du pays sur les bases d'une énergie fossiles importée est une contradiction », poursuit l'association qui souligne que la dépendance de la France aux importations d'énergies fossiles représente une facture de « 64 milliards d'euros par an et expose in fine le pouvoir d'achat des Français à des fluctuations de prix ».