Extrait concernant l'énergie solaire, tiré de l'intervention du Premier ministre lors de sa déclaration sur la souveraineté énergétique de la France :
« Nous devons donc penser notre équilibre énergétique de manière dynamique en continuant de diversifier les sources de production d'électricité. Le mix électrique qui nous paraît le plus à même d'assurer à la France une indépendance énergétique suppose d'associer à cette première orientation de base, prônée nucléaire, une deuxième orientation : le soutien raisonné aux énergies renouvelables.
Raisonné ici veut dire que ce soutien doit se faire progressivement suivant les conditions que j'ai indiquées, qui correspondent aux quatre critères que j'ai énoncés.
Les énergies renouvelables garantissent-elles une énergie décarbonée ? Oui.
Garantissent-elles une énergie abondante ? La question est celle de la disponibilité de ces énergies qui sont intermittentes et donc non pilotables. Pour certaines énergies renouvelables comme le solaire, les pics de production ne correspondent pas aux pics de consommation.
Le solaire, pour des raisons que chacun peut vérifier, produit surtout à la mi-journée, à une période où la consommation est plus faible.
Pour traiter ce problème, il faut tout d'abord accentuer la flexibilité de nos usages, déplacer — ce que nous avons décidé de faire — la demande électrique vers les heures méridiennes, ce que va permettre l'évolution prochaine des heures creuses.
Il faut également développer les capacités de stockage.
Les énergies renouvelables sont-elles souveraines et compétitives ?
Je veux soulever sans crainte devant vous toutes les questions qui demeurent et auxquelles notre débat doit, je crois, apporter des réponses.
Tout d'abord, le solaire : force est de constater que nous ne maîtrisons pas la filière photovoltaïque.
Nous importons aujourd'hui la quasi-totalité des panneaux photovoltaïques, à 80 % à 85 %, en provenance de Chine, et notre déficit commercial dans ce domaine est de plus de 1 milliard d'euros en 2024.
Le gouvernement souhaite accompagner les projets de gigafactories pour localiser en France la production d'une partie des panneaux solaires que nous installerons.
Ces projets doivent encore être consolidés, mais ils sont essentiels pour que notre politique énergétique aille de pair avec notre politique industrielle.
En ce qui concerne la compétitivité, l'énergie photovoltaïque nous revient environ à 100 € le mégawattheure quand elle est installée sur toiture aujourd'hui, mais elle peut être, nous le savons, très compétitive avec de grandes installations au sol, dans des endroits très ensoleillés, comme nous le montre l'exemple de l'Espagne, où cette énergie atteint un prix de 40 € le mégawattheure.
Mais une question se pose, qui est une question écologique : sommes-nous prêts à accepter l'artificialisation de grandes surfaces de nos sols afin de développer une production massive d'énergie solaire très bon marché ? »