Le sujet sensible des panneaux solaires dans les champs est de retour à l'Assemblée nationale. Une proposition de loi pourrait limiter drastiquement la taille des projets. Dans la feuille de route énergétique du gouvernement, la part de l'agrivoltaïsme « reste à affiner ».
Des panneaux solaires dans les champs. Séduisante pour certains, hérétique pour d'autres, cette pratique naissante va-t-elle se transformer en feu de paille ? C'est en tout cas la crainte de la majorité des syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes agriculteurs et Coordination rurale) et des énergéticiens français, favorables à l'agrivoltaïsme.
Depuis la loi APER de 2023 (Accélération de la production d'énergies renouvelables), aucun projet cochant toutes les cases de ce nouveau cadre n'est encore sorti de terre. Mais une proposition vise déjà à le réformer. Le texte cosigné par près d'une centaine de députés, des communistes à LR, sera examiné dans l'hémicycle le 2 avril.
Plafond de 5 MW
« Nous voulons accompagner la filière de manière raisonnée, sans créer une bulle foncière, déclare le rapporteur Pascal Lecamp (Modem). Il faut éviter l'émergence de projets énormes qui sont des miroirs aux alouettes pour les agriculteurs et peuvent poser des problèmes d'acceptabilité dans les territoires. »
La proposition de loi limite notamment la puissance des panneaux solaires dans les champs à 5 MW par exploitation. Soit environ 10 à 12 hectares, dont 40 % seraient couverts par des ombrières fixes ou mobiles. « 75 % de notre portefeuille de projets agrivoltaïques en France pourrait tomber du jour au lendemain », se désole le groupeportugais EPD Renewables.