La séance de question au gouvernement à l'Assemblée nationale a été le théâtre d’un échange tendu sur la politique énergétique du gouvernement, opposant Maxime Amblard, député du Rassemblement National, et Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie.
Le nucléaire fragilisé par une politique idéologique ?
Prenant la parole, Maxime Amblard, ingénieur en physique nucléaire, a vivement critiqué la stratégie gouvernementale. Selon lui, la complémentarité entre énergies renouvelables intermittentes et nucléaire est une illusion coûteuse et dangereuse, comme l’auraient confirmé des rapports de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Il accuse l’exécutif d’avoir transformé le nucléaire en une variable d’ajustement au profit des énergies renouvelables, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter la facture des Français et de fragiliser la souveraineté énergétique nationale.
Le député dénonce une politique dictée par l’idéologie, conduisant à des décisions « irrationnelles », telles que la fermeture de Fessenheim. Il reproche au gouvernement de sacrifier la sûreté nucléaire en imposant aux réacteurs des variations brutales de production, ce qui, selon lui, accélère leur usure. Il exhorte le gouvernement à faire preuve de pragmatisme et demande combien de milliards seront encore investis dans une politique énergétique qu’il juge inefficace.
Le gouvernement défend un équilibre énergétique
Répondant à ces accusations, Marc Ferracci a défendu la stratégie énergétique du gouvernement, affirmant que le nucléaire reste une priorité, mais qu’il ne peut être opposé aux énergies renouvelables. Il rappelle que l’Alliance pour le nucléaire, soutenue par la France au niveau européen, vise à garantir un rôle stratégique à cette énergie. Toutefois, avant que les six nouveaux réacteurs annoncés ne soient opérationnels, le pays a besoin des énergies renouvelables pour sécuriser son approvisionnement.
Le ministre souligne que l’éolien et le solaire ont joué un rôle clé lors des difficultés du parc nucléaire en 2022, et insiste sur leur impact positif sur l’emploi et l’industrie. Il rejette une opposition « binaire » entre nucléaire et renouvelables, plaidant pour un mix énergétique équilibré, garant d’une souveraineté énergétique et industrielle forte.
Un débat polarisé
Ce face-à-face illustre les tensions croissantes autour du modèle énergétique français. Tandis que l’opposition dénonce un affaiblissement du nucléaire au profit d’une politique dictée par l’idéologie, le gouvernement défend une stratégie pragmatique et complémentaire, où renouvelables et nucléaire doivent coexister. Le débat reste ouvert sur la meilleure voie pour garantir l’indépendance énergétique de la France.