Le gouvernement veut recentrer les dispositifs de soutien au secteur photovoltaïque, dont l'essor significatif et le coût pour les finances publiques suscitent des critiques croissantes.
Haro sur l'énergie solaire. Elle encombre les réseaux électriques, entraîne les prix de l'électricité en territoire négatif en cas de surproduction, et surtout, elle coûte très cher aux finances publiques, estiment ses détracteurs.
Les critiques ont pris de l'ampleur ces dernières semaines. Après une tribune très critique dans « Le Point », cosignée par d'anciens patrons du secteur en décembre, près de 80 parlementaires de la droite et du centre ont mis la pression sur le gouvernement mi-janvier, en vue du débat budgétaire. Dans le même média, ils réclament un moratoire sur les énergies renouvelables, « une gabegie à plusieurs milliards d'euros ».
Le message semble avoir été en partie reçu par le ministre de l'Energie et de l'Industrie, Marc Ferracci, qui a annoncé au Sénat vouloir « recentrer le soutien » public aux installations photovoltaïques « les plus efficaces ».
Un « procès fait au solaire »
De son côté, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) « soulève la question du choix », dans le projet de stratégie énergétique de la France pour 2035 (PPE) toujours en discussion, de développer « de façon plus significative » les installations solaires de petite taille. Leur « coût complet de production » (y compris les prix du soutien à la production et le coût du raccordement) est « généralement plus élevé par rapport aux installations de grande taille », indique le régulateur dans sa réponse à la PPE.
Quant à EDF, le géant public du nucléaire, il juge « trop élevée » la fourchette maximale de 100 gigawatts d'énergie solaire en 2035, dans sa contribution à la consultation sur la PPE.
« On sent une pression qui monte, qui monte » et un « procès fait au solaire », a regretté Xavier Daval, vice-président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), au cours d'une conférence de presse. La filière s'estime victime d'une campagne de dénigrement injustifiée, au regard de son utilité environnementale et socio-économique.
Des mesures législatives et réglementaires sont en tout cas en préparation pour mieux encadrer, voire mettre un coup de frein au développement fulgurant du solaire. Alors que les investissements s'essoufflent dans plusieurs pays européens pionniers, le secteur ne s'est jamais aussi bien porté en France, où les nouvelles capacités installées ont bondi de presque 50 % en 2024, à 4,7 GW, selon le lobby Solar Power Europe.
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Les petites installations solaires sur toiture sont notamment dans le viseur du gouvernement