Par Oliver SARTOR, chef économiste de Voltalis
Un bilan crucial à la COP29 : revoir les objectifs de l’accord de Paris
Temps fort chaque année, la COP est l’occasion pour les signataires de l’Accord de Paris de faire le bilan, d’identifier les lacunes et de revoir les ambitions à la hausse. D’ici fin 2025, les gouvernements devront revoir leurs objectifs (appelés Contributions déterminées au niveau national, ou CDN) pour la prochaine décennie (2030-2040). Ainsi, la COP29 est une année clé pour préparer ces révisions des CDN, car nous sommes encore loin de l’objectif de +1,5°C (actuellement, nous nous dirigeons vers+2,4°C). Sont en jeu également des sujets de négociation non résolus, comme le renouvellement des engagements financiers envers les pays en développement, le déploiement des marchés mondiaux du carbone (Article 6) et la compensation des « pertes et dommages ».
La transition énergétique accélérée par l’innovation technologique
Ce qui est également intéressant cette année, c’est que la transition énergétique mondiale commence à accélérer, grâce à des nouvelles technologies : l’essor rapide de l’éolien, du solaire, des véhicules électriques, des pompes à chaleur. D’ici 2030, l’AIE prévoit que la moitié de la production mondiale d’électricité sera bas carbone, avec 30 % provenant de l’éolien et du solaire. Dans les 2 à 5 prochaines années, la consommation de charbon, de pétrole et les émissions de CO2 devraient atteindre un pic et commencer à diminuer. Mais ce succès vient avec des nouveaux défis.
L’enjeu crucial pour la transition est désormais d’intégrer toutes ces nouvelles technologies dans notre système énergétique sans le déstabiliser. Notamment dans le secteur de l’électricité, il sera nécessaire de gérer l’augmentation rapide de la production intermittente de l’éolien et du solaire, ainsi que la croissance des nouvelles sources de demande d’électricité – comme les véhicules électriques, les pompes à chaleur, l’électrification industrielle et l’hydrogène. Si l’équilibre entre l’offre et la demande n’est pas maintenu, l’électricité sera moins abordable et il y aura des blackouts pour les consommateurs. Il faudrait alors conserver les centrales à gaz et à charbon plus longtemps, ce qui pourrait freiner la transition.
Les centrales électriques virtuelles : clé de voute pour l’équilibre du réseau
La raison d’être de Voltalis est de surmonter cet obstacle à la transition. Notre approche consiste à construire des Centrales Électriques Virtuelles (Virtual Power Plants en anglais). Les VPP utilisent l’intelligence artificielle, le machine learning et des algorithmes d’automatisation avancés pour agréger et moduler la consommation de centaines de milliers de consommateurs en temps réel, sans même qu’ils ne le remarquent.
Ce faisant, elles aident à équilibrer ces fluctuations entre l’offre d’énergie renouvelable intermittente et la demande sur le réseau électrique, et garantissent des services électriques fiables et abordables pour les consommateurs. Mais ces solutions, bien développées en France, sont encore peu connues à l’international. Les mettre en lumière à l’occasion de la COP permet de montrer aux gouvernements du monde entier qu’ils peuvent s’engager à éliminer les énergies fossiles encore plus rapidement, car il existe une solution évolutive pour équilibrer le système électrique sans émissions de CO2.