Les molécules photochromes peuvent emmagasiner l’énergie lumineuse, mais pourraient-elles aussi la transformer en chaleur ? C’est le défi relevé par des scientifiques du CNRS et du laboratoire photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires l’ENS Paris-Saclay en collaboration avec des équipes de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay (CNRS/Université Paris-Saclay) et du laboratoire Procédés matériaux et énergie solaire (CNRS/Université Perpignan). Ce projet collaboratif est financé par l’ANR.
L’équipe a identifié un mécanisme permettant à certaines de ces molécules de restituer cette énergie sous forme thermique puis d’être réutilisées pour réaliser de multiples cycles de stockage/conversion d’énergie. Grâce à l’ajout d’une très faible quantité d’acide, les chimistes sont ainsi parvenus à contrôler de manière efficace ce processus réversible de restitution de chaleur. Ces molécules, très résistantes à la lumière, forment une famille de commutateurs photosensibles originale pour stocker l’énergie solaire sous forme chimique et pour la transformer « à la demande » en énergie thermique.
L’étude est parue dans la revue Chemical Science le 25 septembre 2024. Elle ouvre des perspectives pour élaborer des systèmes de stockage d’énergie renouvelable performants et contrôlables.