Le fabricant suisse de panneaux solaires Meyer Burger a annoncé mercredi la suppression de 200 postes, soit 19% de ses effectifs, ainsi que le départ de son directeur général et de son directeur financier dans le cadre d'un projet de restructuration.
Le groupe - qui avait été fortement secoué en Bourse fin août après l'annonce d'un changement de stratégie - compte ramener ses effectifs à 850 personnes d'ici fin 2025, contre 1.050 actuellement, indique-t-il dans un communiqué.
Son directeur général, Gunter Erfurt, se retire et va quitter l'entreprise, le président du conseil d'administration, Franz Richter, prenant « immédiatement » les rênes.
M. Erfurt continuera toutefois de conseiller le conseil d'administration pendant une période de transition, précise le communiqué.
Le directeur financier Markus Nikles va également quitter le groupe, pour sa part fin septembre.
Depuis que l'accès au marché américain leur est fermé, les panneaux solaires chinois inondent l'Europe, faisant baisser les prix. Devant cette pression, le groupe suisse avait voulu se concentrer sur le marché américain, jugé beaucoup plus rentable.
Mais fin août, il avait changé sa stratégie et annoncé qu'il renonçait à construire une nouvelle usine dans l'Etat du Colorado aux Etats-Unis, estimant qu'elle n'était « pas viable financièrement ».
Le conseil d'administration avait alors chargé la direction d'élaborer un programme global de restructuration et de réduction des coûts.
Dans le communiqué publié mercredi, le groupe dit vouloir se concentrer sur son autre usine aux Etats-Unis, en Arizona, ainsi que sur son site de production de cellules solaires à Thalheim, en Allemagne. Ses capacités technologiques à Hohenstein-Ernstthal, également en Allemagne, seront maintenues, ajoute-t-il.
Sur la base des capacités existantes et contrats à long terme avec ses clients clés, le groupe vise un chiffre d'affaires de 350 à 400 millions de francs suisses (372 à 425 millions d'euros) à partir de 2026.
Pour Bernd Laux, analyste à la Banque cantonale de Zurich, cette coupe dans les effectifs est « une mesure drastique » mais « sensée », qui toutefois « arrive (trop) tard », écrit-il dans une note de marché.
Car « il reste à voir si cela peut empêcher la lente disparition de Meyer Burger », selon lui.
Vers 7H35 GMT, l'action perdait 8,85% à 1,75 francs suisses alors que le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, reculait de 0,02%.