Face à un climat de scepticisme, rappelons que l’hydrogène est incontournable pour atteindre la neutralité carbone, aux côtés des énergies renouvelables, du nucléaire, et de la maîtrise de la demande énergétique. L’hydrogène est la seule alternative pour décarboner des secteurs pour lesquels l’électrification directe n’est pas envisageable : RTE, le gestionnaire du réseau électrique, vient ainsi de réaffirmer la centralité du développement de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone dans l’évolution du système énergétique français dès 2030-20351. Les Régions sont pleinement engagées dans ce développement. Il ne s’agit pas là d’un choix isolé de la France, mais d’une démarche adoptée par plus de 70 pays dans le monde, qui accélèrent sur la concrétisation de leurs ambitions, à l’instar de l’Allemagne.
Doit-on lâcher prise et céder dès aujourd’hui à une forme de renoncement ?
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Avec un potentiel de 50 000 à 100 000 emplois d'ici 2030, la filière contribue à revitaliser certains bassins industriels en donnant des perspectives de reconversion dans un secteur de la transition énergétique. Les collectivités territoriales, avec les Régions en fer de lance, ont clairement identifié ce potentiel, et soutiennent activement la filière.
La construction d'une industrie française de l'hydrogène robuste renforce la souveraineté énergétique et industrielle de la France et de l'Europe. Développer un marché français de l’hydrogène, c’est aussi s’assurer une place sur les futurs marchés mondiaux. Alors, pour que les industriels de la filière fassent leurs preuves, le gouvernement doit mettre rapidement en place les conditions de départ favorables promises. En septembre 2020, la France a été l’un des premiers pays à lancer une stratégie hydrogène. Le mouvement est enclenché. L’heure n’est pas au doute mais à la concrétisation des efforts engagés. Il est indispensable que l’Etat tienne ses engagements et qu’on ne perde pas de temps afin de réussir la transition énergétique et de réindustrialiser le pays.