out à sa stratégie de respectabilisation, le Rassemblement national a décidé d’abandonner nombre de ses combats passés en matière énergétique et climatique tant ils apparaissent aujourd’hui anachroniques : formellement, les amis de Marine Le Pen et de Jordan Bardella reconnaissent ainsi que l’Europe doit jouer un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique et ne souhaitent plus sortir du marché européen de l’électricité. Pertinentes ou non sur le fond, certaines de leurs propositions sont aujourd’hui marquées d’un caractère très mainstream dans le champ conservateur et parfois au-delà chez d’autres sensibilités politiques : indexer le prix de l’électricité sur ses coûts de production, mettre des limites au libre-échange, baisser la TVA sur l’énergie ou refuser la libéralisation des concessions hydrauliques… tout ceci se retrouve dans les programmes de plusieurs autres formations.
Mais, comme toujours avec le RN, la respectabilité se fissure lorsqu’on examine les propositions de plus près : opposition à l’éolien et au solaire, absence d’ambition dans l’efficacité et la sobriété, opposition à l’interdiction de vente des véhicules à essence, encouragement des consommations fossiles… Certaines propositions relèvent également du « yaka fokon » (comme sur l’hydroélectrique) ou entrent en contradiction les unes avec les autres (le RN promeut ainsi le « juste échange » mais s’abstient sur l’ajustement carbone aux frontières). Inventaire…