Lancés en mai dernier par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, les 7 groupes de travail consacrés à la mise à jour de la stratégie énergétique et climatique de notre pays ont remis leurs propositions ce mardi 12 septembre. Pour rappel, les groupes sont copilotés par un parlementaire et un élu local, et composés d’une dizaine de membres : députés et sénateurs de tous bords politiques, élus locaux, représentants de fédérations professionnelles, de partenaires sociaux et de la société civile, notamment des associations environnementales.
Les recommandations exprimées le 12 septembre dernier nourriront les projets de programmation pluriannuelle de l’énergie et de stratégie nationale bas-carbone qui seront rendus publics pour consultation dans les prochaines semaines mais également les travaux législatifs des mois à venir. Le Défi du siècle, celui de la sortie des énergies fossiles, constituera désormais un fil rouge dans les déplacements d’Agnès Pannier-Runacher et permettra de décliner concrètement la trajectoire énergétique et climatique de la France dans tous les territoires.
Synthèse des propositions des groupes de travail
Installer la sobriété énergétique dans la durée
• Déployer massivement des dispositifs de pilotage (chauffe-eau, chauffage, infrastructures de recharge de véhicule électrique), intégrant des solutions de lissage des pointes.
• État exemplaire : fixer aux organismes publics (services de l’État, collectivités territoriales, etc.) un objectif de réduction de leurs consommations énergétiques de 1,9 % par an.
• Intégrer la sobriété énergétique dans le dialogue social en entreprise. Maîtriser et consommer plus efficacement l’énergie
• Développer un « passeport bâtiment » unique pour remplacer les différents diagnostics et audits.
• Systématiser la rénovation lors des mutations et envisager une obligation de rénovation de certaines copropriétés d’ici 2030 en assurant un reste à charge faible pour les ménages aux revenus modestes ; accélérer l’engagement du secteur tertiaire dans la rénovation des bâtiments.
• Véhicules : accélérer le remplacement des flottes, en particulier professionnelles, par des véhicules légers et à faible émissions et développer la filière du retrofit. Produire sur notre sol une électricité bas-carbone abondante et compétitive
75 GW de photovoltaïque en 2035
• Planifier dès 2024 le développement de l’éolien en mer sur les quatre façades pour avoir 18 GW en service en 2035, avec un appel d’offres totalisant au moins 8 GW d’ici fin 2025, dimensionné au maximum réalisable industriellement par la filière française, plus que doublant les projets déjà engagés.
• Multiplier par presque 5 la capacité photovoltaïque installée entre 2022 et 2035 pour atteindre plus de 75 GW.
• Restaurer une disponibilité des réacteurs existants cohérente avec les meilleurs standards internationaux et lancer des études sur l’augmentation de puissance pour certains réacteurs et sur la poursuite d’exploitation après 50 et 60 ans, afin de viser une production de 400 TWh par an (contre 280 TWh en 2022).
• Lancer un programme de 6 réacteurs EPR2 et être en capacité d’ici 2026 de prendre une décision sur la réalisation de 8 EPR2 supplémentaires.