Imerys, leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie, annonce le lancement d’un projet majeur d’exploitation de lithium (“le projet Emili”- Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys) sur son site de Beauvoir (département de l’Allier, France), qui produit du kaolin pour la céramique depuis la fin du XIXe siècle. Une fois mené à bien, le projet contribuera aux ambitions de la France et de l’Union européenne en matière de transition énergétique et il permettra également d’accroître la souveraineté industrielle de la France et de l’Europe à l’heure où les fabricants de batteries et les constructeurs automobiles sont fortement dépendants des importations de lithium, élément essentiel de la transition énergétique. Avec plus de mille emplois à la clé !
« Je suis enthousiasmé par le potentiel de notre projet lithium et très fier du travail accompli par les équipes au cours des 18 derniers mois pour le développer. Une fois le projet Emili mené à bien, il devrait fournir une source domestique durable et compétitive d’approvisionnement en lithium pour les constructeurs automobiles français et européens et contribuerait largement à relever les défis de la transition énergétique. Tout au long du processus, Imerys s’engagera avec toutes les parties prenantes, des communautés locales aux décideurs politiques, dans un esprit d’ouverture et de transparence. Ce projet peut véritablement donner une nouvelle envergure à Imerys. ». Alessandro Dazza, Directeur général d’Imerys, ne cache guère son enthousiasme à l’évocation de ce nouveau projet industriel d’envergure.
Une réponse aux enjeux de transition énergétique et de souveraineté industrielle
Les résultats des études menées confirment que le gisement offre des concentrations et des quantités de lithium très attractives. Imerys vise une production de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an à partir de 2028, qui ferait du Groupe un fournisseur de premier plan du marché européen des batteries et lui conférerait un rôle clé dans l’industrie mondiale du lithium. Ce projet est une réponse aux défis posés par la transition énergétique : il veut offrir une solution pérenne pour répondre aux ambitions européennes de décarbonation tout en augmentant la souveraineté de la France et de l’Europe par une réduction de leur dépendance aux importations. Le lithium – matière première et composant essentiel des batteries Lithium-ion – a été identifié comme critique par la Commission européenne en 2020. Son utilisation devrait connaître une croissance exponentielle dans les prochaines années. Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numériquea déclaré : « Je salue le lancement par Imerys de la première exploitation de lithium bas carbone en France. Ce projet, exemplaire sur le plan environnemental et climatique, réduira drastiquement nos besoins d’importation de lithium et permettra de produire près de 700 000 batteries de véhicules électriques par an. Il contribuera à l’objectif fixé par le Président de la République de produire 2 millions de véhicules électriques en France d’ici 2030 et sera soutenu par le Gouvernement. »
Un projet responsable
Fort de son expérience et de sa connaissance de la biodiversité locale, Imerys veut proposer, en ligne avec son code de conduite et les standards internationaux, un projet responsable et respectueux de l’environnement et des populations locales. Imerys s’engage à développer le projet en conformité avec la norme IRMA*, référence de l’exploitation minière responsable. Dans cet esprit, le Groupe envisage l’utilisation de techniques d’exploitation minière souterraines afin de minimiser l’impact sur l’habitat naturel. L’élaboration du projet se fera en concertation avec l’ensemble des parties prenantes privées et publiques afin de concevoir un projet industriel responsable. En plus de la réduction de l’impact sur son écosystème, Imerys vise à réduire les émissions de CO2 de son exploitation, afin de produire du lithium avec des émissions inférieures de moitié à celles de toutes les autres exploitations de lithium en roche dure existantes aujourd’hui dans le monde**. Les initiatives de réduction des émissions de CO2 incluraient une flotte minière électrique, le transport par conduits souterrains, par train, ou l’utilisation du mix électrique français à faible émission de carbone. Pour Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition Énergétique, «cette annonce d’Imerys d’une mine de lithium en France métropolitaine, que je salue et soutiens tant comme Ministre de l’Énergie et du Climat que comme Ministre des Mines, est bien plus qu’un projet industriel. Nous reprenons conscience que notre sous-sol constitue un actif stratégique. Le lithium qui sera extrait de manière responsable permettra d’une part de produire dans nos gigafactories les batteries nécessaires à l’électrification de nos activités, en cohérence avec nos objectifs au titre de Fitfor55 et du futur Critical Raw Material Act, et d’autre part d’assurer notre indépendance énergétique et industrielle en devenant leader des technologies nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone.»
Un projet industriel ambitieux
Selon les premières évaluations, le projet permettrait d’atteindre une production de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an pour une durée d’au moins 25 ans. Il s’agirait de l’un des plus grands projets d’extraction de lithium de l’Union européenne et pourrait, une fois pleinement opérationnel, équiper l’équivalent de 700 000 véhicules électriques en batteries lithium-ion. Imerys finalise l’étude de cadrage technique afin d’explorer les différentes options opérationnelles et affiner les aspects géologiques et industriels relatifs au processus d’extraction et de transformation du lithium qui devra répondre à des critères techniques, environnementaux et économiques exigeants. Imerys évalue également le potentiel de valorisation de coproduits (feldspath, tantale, étain). Sur la base des technologies les plus avancées, le projet devrait nécessiter un investissement estimé à approximativement 1 milliard d’euros***. Le coût de production du lithium à Beauvoir devrait se situer entre 7 €/kg et 9 €/kg****, niveau compétitif en particulier sur le marché européen, et garantirait ainsi un retour sur investissement intéressant pour ce projet, conformément aux objectifs de création de valeur à long terme du Groupe. Roland Lescure, Ministre Délégué à l’Industrie s’est, lui aussi, réjoui de cette nouvelle aventure entrepreneuriale : «Le lancement de la première mine de lithium sur le territoire national est une étape historique pour l’industrie française. L’exploitation d’Imerys permettra de couvrir plus d’un quart des besoins des futures gigafactories françaises, avec une empreinte carbone bien plus réduite que ses concurrents extra-européens grâce à l’électricité décarbonée de notre pays. Ce projet que nous soutenons dans le cadre du plan France 2030 s’inscrit dans la stratégie industrielle portée par le Gouvernement, qui vise à implanter sur le territoire national l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries, des matériaux de base au recyclage. Il démontre que la transition écologique est aussi un facteur de réindustrialisation.»
Une parfaite adéquation stratégique avec le groupe Imerys de demain
La production devrait débuter dans les 5 prochaines années, une fois les phases de laboratoire et de pilote industriels achevées. À terme, près de 1 000 emplois directs et indirects devraient être créés faisant ainsi de la région Auvergne Rhône-Alpes un centre d’excellence européen pour l’extraction du lithium des roches dures. Une structure et un financement dédiés seront mis en place en temps voulu pour accompagner une réalisation rapide du projet Emili. Le projet vise à renforcer le leadership et l’expertise d’Imerys dans les composants pour batteries Li-ion et de compléter son offre de produits, comprenant le noir de carbone et le graphite synthétique sur ses sites de production de Willebroek (Belgique) et Bodio (Suisse). Ce projet d’Imerys dans le secteur du lithium s’inscrit dans l’évolution stratégique du Groupe vers le développement de son portefeuille d’activités de spécialités minérales axées sur l’énergie durable.
* IRMA: Initiative for Responsible Mining Assurance (https://responsiblemining.net/)
** De 15-18 tCO2 / tLCE pour les exploitations de roche dure existantes à moins de 8 tCO2 / tLCE pour le projet
*** Évaluation préliminaire.
**** Évaluation préliminaire. Crédits d’étain et de tantale compris. Coût du CO2 exclus
Les cinq bonnes raisons qui valident ce projet français
• Un objectif de production de 34 000 tonnes par an d’hydroxyde de lithium, ce qui permettrait d’équiper environ 700 000 véhicules électriques par an
• Une durée de vie de la mine d’au moins 25 ans, avec un fort potentiel d’augmentation
• Une conception de l’exploitation destinée à répondre aux critères IRMA, référence de l’exploitation minière responsable
• Une empreinte carbone plus réduite que les opérations existantes d’extraction de roches lithinifères connues
• Un fournisseur local et compétitif de lithium qui contribuerait à la transition énergétique française et européenne