Selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiés fin juillet, les financements climatiques ont atteint 83,3 milliards de dollars en 2020, en deçà de la promesse des pays du Nord de mobiliser 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, à destination de ceux du Sud. Peut mieux faire !
A l’approche de la COP27, organisée cette année sur le continent africain à Charm El Cheikh, les négociations climatiques se concentreront sur la question des financements et des engagements, moteurs de l’action climatique. Face à la nécessité de cohérence de l’action de la finance au regard des enjeux climatiques et environnementaux, le Bilan mondial de la finance climat 2022 propose un panorama mondial ainsi qu’une analyse indispensable, portant sur l’ensemble des flux financiers permettant la mise en place d’actions ayant un impact positif en matière d’atténuation (réduction des émissions de GES) ou d’adaptation au changement climatique.
Réalisé en partenariat avec Finance for Tomorrow, branche de Paris EUROPLACE, comme ses trois éditions précédentes, ce nouveau Bilan dresse un état des lieux détaillé et un suivi de l’action climat réalisée par les banques, les assureurs et les investisseurs. Il présente aussi les dynamiques du marché avec l’évolution et l’offre des produits financiers verts. Climate Chance publie cette 4e édition du Bilan mondial de la finance climat le 25 octobre, à l’occasion de la Paris for Tomorrow Week (du 24 au 28 octobre) organisée par Finance for Tomorrow autour du Climate Finance Day (27 octobre). Un événement international qui réunit la communauté financière, les autorités locales et publiques et la société civile pour mettre en lumière les questions et solutions liées au financement et à la réalisation des objectifs climatiques et des objectifs de développement durable (ODD).
L’édition 2022 rend compte de 6 grands enseignements
Les grands enseignements décryptés dans le bilan mondial de la finance climat 2022
● En dépit d’une vague d’adhésion à l’objectif de neutralité carbone, les banques, assureurs et gestionnaires et propriétaires d’actifs peinent encore à prendre des engagements concrets sur la sortie des énergies fossiles. Toutefois, les financements fossiles baissent pour la deuxième année consécutive (Fossil Fuel Finance Report, 2022).
● 632 Md$ de flux financiers pour le climat ont été mobilisés en 2019-20, 10% de plus que les deux années précédentes. En dépit d’une hausse de 53 % par rapport à 2017-2018, les flux financiers pour l’adaptation mesurés en 2019-2020 restent très éloignés de la parité visée par l’accord de Paris. L’atténuation représente donc toujours 90 % de ces financements (Climate Policy Initiative, 2021).
● Du marché des obligations vertes (522,7 Md$, +75 % en un an, Climate Bond Initiative, 2022) aux marchés des crédits carbone volontaires (2 Md$, x4 en un an, Ecosystem Marketplace, 2022), les instruments financiers au service de la transition sont en plein essor.
● Avec l’adoption du règlement européen SDFR axé sur l’impact des produits financiers sur l’environnement et la taxonomie verte, l’Europe fait figure de leader mondial en matière de transparence sur la finance climat. La multiplication des taxonomies, récentes (ASEAN) ou plus anciennes (Chine), et des règles sur la transparence climatique des acteurs financiers (États[1]Unis), renforcent la régulation des investissements verts, mais réclame aussi une harmonisation entre acteurs.
● En France, aux Pays Bas, au Royaume Uni et au niveau de la Banque centrale européenne, les premiers stress tests climatiques réalisés par les superviseurs révèlent l’exposition particulière des acteurs financiers européens aux risques de transition. Pour autant, en raison de leur nature expérimentale, aucun de ces premiers stress tests ne devrait déboucher sur des obligations de fonds propres liées au climat.
● En pleine expansion, le marché ESG est en quête de standardisation des normes de transparence. Un record a été investi dans les fonds spécialisés ESG en 2021 : mais le marché demeure marqué par les faiblesses de la transparence des données ESG en termes de transparence, de fiabilité et de standardisation.
Pour Thierry Déau Président de Finance For Tomorrow “le défi de la finance se trouve désormais dans sa capacité, concrète, à soutenir la transition écologique afin d’en faire une réalité économique. Je me réjouis de ce partenariat unique entre Finance for Tomorrow et Climate Chance, qui permet d’établir une analyse synthétique et globale des grandes orientations de la finance climat afin d’éclairer l’ensemble des parties prenantes”.