Le Conseil de la Métropole de Lyon qui s’est réuni le 27 juin 2020 a adopté une délibération relative à la mise en œuvre d’un Plan Solaire qui vise à produire 245 GWh par an d’électricité photovoltaïque et 50 GWh par an de solaire thermique avant 2030.
Les débats, de bonne tenue, se sont conclus par un vote à l’unanimité.
Nous vous proposons de revoir la vidéo et le verbatim de la position du Pascal David pour le groupe « Synergie élus et citoyens » et Anne REVEYRAND pour le groupe « socialiste ».
La réaction du groupe « écologiste » ainsi que le vote sera présenté dans la lettre de vendredi.
Le texte de la délibération est disponible en cliquant ici
Retrouvez la présentation du projet par le vice-président Philippe GUELPA-BONARO et l'intervention de Pierre-Alain MILLET pour le « groupe communiste et républicain »
Président : merci, la parole est au groupe « Synergie élus et citoyens »
Pascal David : Monsieur le Président, mes Chers Collègues
Le groupe Synergie élus et citoyens s'inscrit en soutien de votre ambition d'augmenter la part des énergies renouvelables dans la métropole de Lyon et de réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles. A l'heure où les conséquences du réchauffement climatique se font de plus en plus ressentir, il nous faut agir ensemble dès à présent pour réduire les besoins énergétiques et pour transformer nos sources d'approvisionnement en énergie. Pour que cette ambition devienne une réalité dans les prochaines années, la Métropole de Lyon ne pourra y arriver seule. Elle aura besoin d'une mobilisation des particuliers, des entreprises, des institutions publiques, dont les communes.
Les communes ont pour cela plusieurs atouts, elles sont d'abord au contact direct des habitants, elles peuvent les sensibiliser et les informer quant au dispositif d’aides aux particuliers que la Métropole de Lyon mettra en place pour l'installation de panneaux photovoltaïques. Mais aussi par leur connaissance fine de leurs territoires, les communes seront capables d'identifier des fonciers, les acteurs susceptibles d'être intéressés par l'installation de ces panneaux. Parce qu'elles ont, elles aussi, leurs propres projets de rénovation thermique et leurs propres aux enjeux énergétiques, elles peuvent être prêtes à poser des panneaux photovoltaïques sur certains de leurs équipements et bâtiments.
Cependant pour qu'elles soient des partenaires volontaires actifs efficaces dans la mise en œuvre de votre politique solaire elles doivent être associés le plus tôt possible. Or, et même si nous sommes rassurés par les propos tenus par le vice-président Guelpa-Bonaro, nous constatons à regret que les communes ne sont pas mentionnées dans cette délibération pourtant elles seront très rapidement concernées. Indirectement dans un premier temps, lorsque vous parlez de massifier la production d'électricité photovoltaïque sur les sites métropolitains ou encore directement dans un second temps s'agissant du développement de projets photovoltaïques sur les foncier bâti public.
Par ailleurs les communes, leurs élus et leurs services ont besoin de l'expertise et du concours de la Métropole de Lyon est du SIGERLy pour accélérer la transition énergétique. Une grande majorité des maires et des équipes municipales, pour ne pas dire tous, sont prêts à agir en ce sens et sont à l'écoute des innovations tant pour réduire leur facture énergétique, que pour s'engager dans des pratiques plus écologiques et respectueuse de l'environnement. Aussi Monsieur le Président le groupe Synergie et citoyens demandent formellement que les communes sont intégrées à cette réflexion et à cette ambition, qu'elle fasse pleinement partie de ce plan métropole solaire et que ce dernier soit présenté aux maires de la prochaine conférence métropolitaine des maires. Je vous remercie.
Président : merci la parole est au groupe socialiste
Anne REVEYRAND : Monsieur le Président, Chers Collègues,
Tout comme l'eau, le soleil est à sa manière un bien commun. Il est une condition à la vie et rend des services de régulation des écosystèmes en chauffant la terre et son atmosphère et nous pouvons transformer son activité en énergie, une énergie locale puisqu'elle est partout et gratuite, l'une des rares choses que l'homme n'ait pas réussi encore à transformer en marchandises, même si le projet Zhuri de la Chine vise à créer une centrale commerciale de 2 gigawatts dans l'espace d'ici 2050. Et c'est surtout une énergie inépuisable avec une espérance de vie du soleil d'encore 5 milliards d'années, nous pouvons nous permettre de voir loin et de voir grand en termes de déploiement de l'énergie solaire.
Ce plan métropole solaire permet d'abord de faire exister le solaire dans le mix énergétique de notre territoire. Si la production d'électricité solaire a doublé sur les années 2015-2020 nous partons très loin. En 2020 moins de 1 % de l'électricité consommée sur notre territoire était d'origine solaire. 61 GWh par an sur un total consommé de 7730 GWh par an. On doit dire au passage merci à l’Europe qui a su dès le milieu des années 80 favoriser le recours à l'énergie solaire. L'Union Européenne a œuvré à ce moment-là pour le développement de l'industrie du solaire tant thermique que photovoltaïque pour lutter contre l'installation de capteurs asiatiques. Nous avons alors pris beaucoup de retard en France avec une politique financière pénalisante notamment pour l'équipement photovoltaïque. Je pense ici au tarif d’achat de l’électricité par EDF, très dissuasif pendant longtemps.
Je ne dirais pas qu’à toute chose malheur est bon, mais la crise énergétique dans laquelle nous sommes, les prix faramineux de l'énergie fossile, sont une bonne raison de rebondir en changeant définitivement nos recours aux énergies classiques qui sont des énergies, qui plus est, moteur de guerre. Aujourd'hui, alors que RTE comme Enedis sont favorables aux énergies renouvelables, il nous faut développer le photovoltaïque pour ne pas manquer d'électricité bas carbone à court terme et couvrir nos besoins au-delà de l'horizon 2030-2035 avec une sortie planifiée du nucléaire. L'essor du solaire doit être une priorité car une dynamique et lancé à tous les niveaux comme l'illustrent le programme REPowerEU de la Commission européenne, dont le but est de quadrupler le photovoltaïque d'ici 2030.
Les moyens alloués pour développer le solaire à tous les échelons, combinés au potentiel d'ensoleillement assez fort de notre territoire, sont autant de bonnes raisons de ne pas rater ce rendez-vous et de jouer pleinement notre rôle. Le rôle direct de la métropole est assez simple. « Il suffit » d'implanter massivement des installations solaires sur notre patrimoine et notre foncier. Le travail est déjà bien lancé avec la solarisation des toitures de nos stations d'épuration ainsi que nos collèges. Ces réalisations vont sans nul doute avoir un effet d'entraînement pour des initiatives de collectivités même, si certaines n'ont pas attendu et ont installé déjà du solaire sur leur patrimoine.
La première installation solaire photovoltaïque en autoconsommation de la métropole a été installé en décembre 2018 à Villeurbanne après l'équipement solaire de plusieurs écoles. Le SIGERLy de son côté après un stand-by de ces montages communaux photovoltaïque dans le mandat précédent relance son action. Des technologies parfois un peu balbutiante des années 80, je pense aux moquettes solaires des piscines, on est passé à des technologies largement éprouvées. Rien ne s'oppose aujourd'hui à l'équipement des communes.
Par ailleurs le solaire photovoltaïque ne doit pas faire oublier l'intérêt du solaire thermique. Partout la question du solaire doit être posée. Que d’ombrières photovoltaïques sur des kilomètres carrés de parking commerciaux ou d'entreprises ne pourrait-on installer. Ce sont les actions indirectes de la Métropole qui vont nécessiter le plus d'énergie, de suivi, mais qui produiront des effets au long cours. Soutenir les initiatives citoyennes avec Coopawatt qui portent des projets notamment dans le Val de Saône et à Villeurbanne. Permettre au projet privé de se développer en encourageant notamment le développement du photovoltaïque dans le PLUH et surtout coordonner toutes les énergies publiques et du privé qui se retrouvent parfois le seules face à des questions techniques, réglementaires ou financières.
C'est justement tout l'enjeu du club solaire qui jouera ce rôle de mise en relation et de monter en compétences des différents acteurs, communes, entreprises, syndicats, réussir à créer des synergies en la matière est une condition sine qua non pour massifier notre production solaire et décarboner nos productions et nos consommations énergétiques. Mais n'oublions jamais in fine qu'on ne peut penser la production d'énergie, quelle qu'en soit la source, indépendamment de la consommation. Miser sur une énergie renouvelable, miser sur l'efficacité la sobriété énergétique, implique des changements majeurs dans l'ensemble des secteurs de notre société. L'agence locale de l'énergie et du climat a de beaux jours devant elle. Je vous remercie de votre attention.