Sous ce titre, nous reproduisons la série de tweets de Damien Salel (@DecrypteEnergie), ingénieur généraliste énergie-climat, postés le 25 juillet
« La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE) a fixé un objectif à 2023, et une fourchette d'objectifs à 2028 :
- 2023 : 20 100 MW
- 2028 PPE basse : 35 100 MW
- 2028 PPE haute : 44 000 MW.
Fin 2021, le Ministère de transition écologique a estimé la puissance photovoltaïque en métropole à 13 425 MW. Pour atteindre l'objectif fin 2023, il faudrait installer 3 300 MW en 2022 et en 2023, soit plus que l'année record de 2021 (2 797 MW).
En l'absence de nouvelles mesures rapides, l'objectif 2023 semble compromis. En effet, 2022 risque de voir moins de 2 GW raccordés, du fait de :
- la hausse conjoncturelle des coûts d'investissement
- la hausse récente des taux d'intérêts,
- et à la pénurie de certains matériels.
En considérant 2 GW raccordés en 2022, il faudrait raccorder 4,6 GW en 2023 pour compenser le retard pris ces dernières années. C'est encore possible, à condition de prendre rapidement des mesures permettant d'accélérer fortement les raccordements photovoltaïques.
Pour les sceptiques des EnR : la France va connaître cette année et en 2023 un déficit de 100 TWh de production nucléaire (sur ces 100 TWh, la fermeture de Fessenheim en expliquant 10 %). Il est urgent de déployer rapidement de nouveaux moyens de production bas carbone pour compenser cette forte diminution. Ces déploiements nous serons par ailleurs utiles dans un futur plus lointain. D'ici 2050, même le scénario RTE le plus ambitieux sur le nucléaire prévoit une multiplication par 7 du parc photovoltaïque installé. Pour finir, il est tout à fait possible de déployer rapidement et massivement de nouvelles installations PV, plusieurs de nos voisins, y compris ceux présentant des gisements solaires moins important l'ont fait, pourquoi pas nous ? Pour avoir un ordre de grandeur, un peu plus de 3 % de la consommation française d'électricité est couverte par notre production photovoltaïque. »