La ministre de la transition énergétique, était auditionnée hier soir pendant plus de deux heures, par la commission économique du Sénat.
L’intégralité de cette audition est disponible dans la vidéo ci-contre. Nous en avons extrait les principaux passages en relation avec l’énergie solaire.
Verbatim
« Nous avons 12 millions de Français, selon certaines associations, qui sont en situation de précarité énergétique. »
« Dans le projet de loi de finance rectificative, les budgets alloués à MaPrimeRénov et sur le Bonus écologique sont incrémentés de 400 millions d’euros chacun cette année… »
« Nous devons développer dès aujourd’hui les énergies renouvelables, en particulier le solaire, l’éolien, mais aussi la géothermie, l’hydroélectricité.
Nos objectifs : la production d’énergie solaire sera multipliée par dix et 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 50 GW d’ici 2050.
Volonté de développer les filières industrielles sous-jacentes. Le photovoltaïque c’est beaucoup de valeur ajoutée asiatique et notre enjeu c’est plutôt de préférer une valeur ajouté française et européenne. »
« La France accuse un retard dans le déploiement des énergies renouvelables, qui est massif, ce n’est pas faute de projets, ce n’est pas faute de soutien public, c’est en raison de la lourdeur de nos procédures administratives et contentieuses. Il faut en moyenne, 50 procédures pour construire un parc solaire, qui ne nécessite que quelques mois de travaux, plus de 7 ans pour un parc éolien terrestre, plus de dix ans pour un parc éolien en mer… »
« J’ai donc lancé un plan énergie renouvelable. Il a trois chapitres :
- Organisation, comment accompagne-t-on les Préfets ? On redensifie les services d’instruction en DREAL, ça c’est à notre main…
- Réglementaire, nous avons relancé les projets qui étaient bloqués en photovoltaïque, en éolien terrestre et en biogaz, pour des raisons d’augmentation des prix de ces projets et nous avons trouvé des solutions qui ne coutent pas un euro d’argent public (Pour le photovoltaïque et l’éolien, afin de couvrir les surcoûts de construction des projets, on autorise ceux-ci à produire de l’électricité et à la vendre directement sur le marché dans un délai maximum de 18 mois, ensuite les projets reviennent au tarif régulé qui sont avantageux pour les Français.
- Nous allons vous présenter, dans les semaines qui viennent, un projet d’accélération de la transition énergétique. »
« Sur la loi d’accélération de la transition énergétique, nous voulons l’articuler autour de quatre enjeux :
- Comment rendre plus désirables ces installations, avec la problématique du partage de la valeur.
- Le deuxième enjeu est autour de l’accélération des procédures
- La libération de foncier qui pourrait être utilisé (délaissé routier)
- La planification, notamment l’éolien marin »
« Sur les énergies renouvelables, la question de la territorialisation et la planification est clé. Si j’étais présidente de région, je considérerais qu’être autonome du point de vue énergétique, c’est un enjeu majeur de compétitivité de mon territoire. »
« En France nous avons une augmentation de notre production renouvelable. Je rappelle que les énergies renouvelables c’est aujourd’hui 20 milliards d’euros de plus dans notre budget. Par rapport au modèle que certains continuent à colporter, en disant que ça coute très cher au Français…non. Le solaire est en progression, l’éolien est stable. »
« Nous avons un certain nombre d’installations qui ne sont pas raccordées. C’est un problème. »
« Photovoltaïque, comment relancer la filière industrielle ? Il y a plusieurs enjeux, il y a l’enjeu de compétitivité ne notre industrie, la baisse des impôts de production. Le fait d’avoir un territoire plus attractif, la capacité de monter plus vite des chaines de production…
On a des acteurs français, mais qui ne sont pas encore complètement bien positionnés.
Vous savez qu’on avait regardé de façon approfondie un projet « REC Solar », on a un projet « First Solar ». On discute aussi avec un certain nombre d’acteurs étrangers qui possèdent la technologie avec la volonté de remonter le plus haut possible dans la chaine de valeur, pour ne pas être juste en assemblage de cellules photovoltaïques, ce qui n’est pas très porteur.
Pour cela il faut certainement aussi un volet normatif-réglementaire, en mode de ce que nous sommes en train de finaliser sur le règlement batteries électriques. C’est-à-dire de positionner au niveau européen une vision de ce qui doit être produit avec un niveau environnemental qui soit élevé. De façon que ça ne soit pas une mesure de protectionnisme un peu crasse, mais plutôt qui tient compte du mix énergétique. »
« Calendrier : Fin septembre, débat public sur la stratégie énergie-climat. Début-mi-octobre débat particulier sur les deux EPR de Penly. Fin d’année on ferme la partie maxi-public et on ouvre la partie mini-public avec des groupes autour des 18-25 ans, car ce sont eux qui seront impactés par les décisions d’aujourd’hui. Fermeture du débat en janvier 23 et travail sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la loi énergie-climat que nous devons vous présenter en deuxième partie de l’année 2023. »