Pierre Genin, ancien de Tenesol, SMA ou encore Sun’R, a effectué toute sa carrière au sein d’acteurs majeurs de la filière solaire. Expert incontesté de la chose photovoltaïque, il vient de rejoindre Pascal Richard, avec lequel il a déjà travaillé, aux manettes du syndicat AuRA Digital Solaire, créé officiellement en janvier 2022. Deux hommes qui se veulent avant tout au cœur de l’action, qui souhaitent trouver des solutions dans le collectif auprès des entrepreneurs pour enfin accélérer la transition énergétique au plus profond du territoire. Un duo gagnant qui sait faire fonctionner les organisations et qui n’a de cesse de marteler ce mantra : « Nous savons désormais ce que nous avons à faire » !
Le syndicat AuRA Digital Solaire se renforce et enrichit son organigramme pour faire face à l’urgence et aux échéances. Le temps presse dans le monde de l’énergie aujourd’hui, un monde qui voit des centrales à charbon rouvrir leurs portes alors même que l’on espérait, il y a peu encore, leur reconversion voire leur destruction. Pierre Genin, grand professionnel du solaire hexagonal, est devenu il a y quelques jours délégué général du syndicat, rejoignant son compagnon de route Pascal Richard qui en a la présidence. Une recrue de choix à l’heure où le changement d’échelle des implantations solaires doit devenir réalité.
Le syndicat AuRA Digital Solaire regroupe aujourd’hui plus de cent vingt entreprises dans l’ensemble de la Région AuRA, une filière riche de sa diversité qui œuvre dans le concret au développement des projets. En quoi le syndicat a-t-il aujourd’hui les moyens de changer les choses, de faire passer la surmultipliée à un secteur d’activités sans cesse soumis au stop and go et aux chausse-trappes ? « Une chose a changé. Nous savons désormais ce que nous avons à faire. Nous avons besoin de tous, PME, ETI, grands groupes, services de l’Etat, banquiers, assureurs, nous invitons tout le monde à nous suivre.
J’en appelle à l’entente sacrée. Nous avons loin d’avoir partie gagnée mais il faut y croire. La France est très en retard par rapport à ses objectifs. Nous devons nous remonter les manches, entrer dans l’action » admet avec enthousiasme Pascal Richard. D’après les premières perceptions sur le terrain, il semble que le message de simplification et de facilitation des procédures voulu au plus haut sommet de l’Etat soit bien passé auprès des préfets et des DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). « Tout le monde s’est mis au garde à vous au service de la Transition Energétique afin de trouver un cadre plus accueillant et plus efficace.
Reste à faire appliquer cette volonté nouvelle sans pour autant remettre en question les réglementations existantes, mais en mettant les lois en mouvement. Accompagner, animer, organiser, le Syndicat a un gros travail de relations à engager sur le sujet auprès des chambres d’agriculture, des DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer), d’Enedis ou des régies comme GEG à Grenoble. Les marges de progression sont énormes. A nous de faire en sorte que tous les acteurs nous suivent dans notre objectif cohérent de 10 GW à dix ans. Nous n’avons aucune inquiétude pour multiplier les capacités de faire, de réaliser les objectifs » confie, optimiste, Pierre Genin.
Mais pourtant, et alors que l’ensemble des planètes sont alignées appuyé par le très volontariste plan européen REPowerEU, des écueils subsistent. Comme autant de malédictions ! Et Pascal Richard d’évoquer la conjoncture et d’alerter sur le « hot spot » actuel qui entrave la bonne dynamique du marché solaire à savoir les 2 GW bloqués en France à cause de la hausse conjointes des coûts des matériaux et de la monnaie . « Cette problématique majeure n’est pas actuellement traitée comme il le faudrait. Nous n’avons jamais eu autant besoin de ces 2 GW avec un parc nucléaire en révision et un besoin vital d’indépendance énergétique vis-à-vis du gaz russe.
Personne ne semble en capacité de régler le problème rapidement. Une solution inspirée par les syndicats est posée sur la table : ouvrir le marché « spot » aux producteurs pour qu’ils puissent enfin réaliser leurs projets, une mesure qui profiterait aussi au budget de la France, tant le solaire en est aujourd’hui un contributeur net » précise Pascal Richard. Autre écueil, l’absence de majorité claire à l’Assemblée Nationale à l’heure de voter des lois majeures structurantes pour la filière : « J’ose à croire que ces lois très attendues et plutôt consensuelles disposeront d’une majorité lors du vote » tempère Pierre Genin. En tous les cas, les deux hommes forts d’AuRA Digital Solaire seront au rendez-vous des enjeux à relever, en agitateurs du territoire volontaires et déterminés…