Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) Jean-François Carenco a critiqué ce mardi le retard dans le développement des énergies renouvelables en France et le poids pris par « tous ceux qui râlent » contre l'éolien ou le solaire (d'après l'AFP).
« On est très très en retard. » Le constat du président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) est sans appel : le développement des énergies renouvelables en France progresse trop lentement.
« Sur les énergies renouvelables, je pense qu'on ne dit pas assez (...) qu'on est très en retard ; on est très très en retard », a déclaré Jean-François Carenco lors du colloque annuel de l'Union française de l'électricité (UFE). « Si on avait suivi la feuille de route des énergies renouvelables telle qu'elle était prévue il y a deux ans, on n'aurait pas de crise. Je pense qu'on n'aurait pas de crise si on avait 3 gigawatts de plus », a-t-il jugé, en allusion à la crise actuelle de l'énergie, dont les prix ont flambé.
Le poids pris par « tous ceux qui râlent »
« Prenons conscience que c'est notre faute à nous », a exhorté le président de la CRE. « A force d'écouter tous ceux qui râlent en oubliant que l'énergie électrique, pour qu'on l'ait, c'est des milliers de morts dans les mines de charbon, c'est des dizaines, des centaines de villages engloutis ». « Et maintenant (...) parce que quelqu'un dit 'c'est pas beau' on dit 'ah la la' ? Ça me tord les tripes. Parce que ça met en danger tous nos emplois, toute la France, toute l'Europe », a jugé l'ancien préfet.
Le développement des énergies renouvelables a en effet pris du retard en France, alors que le pays s'est fixé des objectifs ambitieux. La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), feuille de route officielle de la France, prévoit de doubler la capacité installée des énergies renouvelables électriques en 2028 par rapport à 2017. Mais les projets font souvent face à des oppositions de riverains, de défenseurs du patrimoine ou de la biodiversité, ou encore de pêcheurs lorsqu'il s'agit de parcs en mer.
Les renouvelables ont aussi concentré les critiques d'une partie de la droite et de l'extrême-droite dans la pré-campagne pour la présidentielle de 2022. Xavier Bertrand, candidat malheureux à l'investiture LR, s'est plusieurs fois attaqué au développement des éoliennes dans sa région, les Hauts-de-France. Marine Le Pen (RN) envisage pour sa part de les « démonter ».