La centrale photovoltaïque de Saint-Jory-de-Chalais a été inaugurée. Elle permet de produire en électricité l’équivalent de la consommation de la commune.
Malheureusement, le soleil n’était pas de la partie pour l’inauguration de la centrale photovoltaïque de Saint-Jory-de-Chalais, le 19 octobre, dans la zone d’activité du Grand Gué. Sur un terrain de 2,7 hectares appartenant à l’intercommunalité situé dans le périmètre du Parc naturel régional Périgord-Limousin, Apex Énergies, Eréa Ingénierie, la Communauté de communes Périgord-Limousin et la commune de Saint-Jory-de-Chalais ont installé une centrale solaire au sol de 5 070 panneaux (recyclables à 95 %) d’une puissance de 445 Wc (Watt-crête).
Avec une production annuelle de 2,7 GWh (Gigawattheure), cet équipement, mis en service en mai dernier, produit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 800 ménages, soit autant que la population de la commune qui l’accueille. Il permettra d’éviter plus de 170 tonnes de CO2 sur 30 ans. La collectivité loue le terrain à Apex Énergies qui exploite la structure de production.
« Nous aurons un retour dans le temps sur l’utilisation et la vente de cette énergie » , ajoute Bernard Vauriac, le maire de Saint-Jory-de-Chalais, qui met en avant la volonté politique de développer les énergies renouvelables sur le territoire. L’élu a refait l’historique de ce projet, « fruit d’une réflexion sur les énergies alternatives entamée au début des années 2000. »
À l’origine, la parcelle retenue avait une vocation agricole mais s’est avérée inexploitable car trop humide. Les engagements pris dans le cadre du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) par la Communauté de communes Périgord-Limousin ont accéléré le projet. « Nous allons être dans un territoire à énergie positive entre 2030 et 2050, assure Bernard Vauriac. Je suis un partisan du nucléaire mais il faut arriver à avoir des énergies de différentes origines. »
Lourdeur administrative
Le projet aboutit après huit années de démarches marquées par plusieurs études environnementales et même des fouilles archéologiques. Pour renforcer sa dimension écologique, l’entretien du site est assuré par les moutons d’un éleveur ovin de La Coquille, Julien Thomas. Une dizaine de ruches va être installée. Le site aura aussi une vocation pédagogique avec l’aménagement d’un parcours, support de sensibilisation pour la population et les plus jeunes.
Christophe Lacouche, directeur de développement d’Apex Énergies, a regretté le grand laps de temps pour arriver à ce résultat. « Eréa a signé en 2016 un accord avec la collectivité pour essayer de développer ce projet. Le permis de construire a été obtenu fin 2019. » Heureusement, la présence d’une ligne 1 000 volts et d’un transformateur à proximité ont facilité le raccordement au réseau. « Il aura fallu cinq ans à partir du moment où l’on s’est vu et le début de la construction avec quatre mois de chantier. Nous voyons bien la lourdeur administrative. La France a un énorme retard en matière d’énergies renouvelables », a déclaré le directeur d’Apex. La société a signé un contrat d’exploitation pour 30 ans via un tarif d’achat bloqué avec Énedis durant 20 ans. Le coût d’investissement s’élève à plus de deux millions d’euros avec un financement participatif qui a permis de récolter 250 000 euros.
Les élus affirment que d’autres opérations de ce type se préparent sur le territoire à Saint-Paul-la-Roche, Thiviers ou Saint-Jean-de-Côle.