Sylvie Perrin, co-fondatrice de l’association SOL SOLIDAIRE était récemment l’invitée de Thomas Hugues dans l’émission « Smart Impact » sur la chaîne d’information économique « B Smart ». Voici la transcription de son interview.
Thomas Hugues : Bonjour à toutes et à tous, je suis heureux de vous retrouver. C'est un nouveau numéro de Smart Impact, l'émission de la transition écologique, l'émission de la RSE, la responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises.
Voici le sommaire : l'invité de Smart Impact aujourd'hui, c'est Sylvie Perrin, membre fondatrice de l’association « SOL SOLIDAIRE ». Sa mission, équiper les logements sociaux en panneaux solaires.
On découvre donc l'association SOL SOLIDAIRE avec une de ses fondatrices, Sylvie Perrin qui est avec nous, en visioconférence.
Bonjour, bienvenue. Peut-être pour commenter, alors je rappelle que vous êtes également associé chez De Gaulle Fleurance & Associés, c'est une société d'avocats. C'est quoi SOL SOLIDAIRE qui l’a créée et qui sont les membres en quelque sorte ?
Sylvie Perrin : C'est une initiative qui avait été lancée à l'origine par le bureau d'études Tecsol, présidée par André Joffre et qui est un vrai croyant du bénéfice de la transition énergétique, notamment par le photovoltaïque, et de tous les avantages que pouvaient avoir les projets d'autoconsommation. Donc l'idée c'était vraiment de pouvoir conjuguer le projet social environnemental ensemble et montrer comment cela peut être bénéfique à tous. Donc ça c’était l'origine du projet, sur lequel évidemment moi je suis parti avec eux, et notre société d'avocats De Gaulle Fleurance & Associés parce qu’on trouvait que c'était vraiment très pertinent, étant déjà acteurs du secteur d'énergie. Donc le projet c'était permettre et c'est de permettre aux bénéficiaires de logements sociaux de réduire leur facture énergétique en contribuant à financer l'installation de panneaux solaires sur les bâtiments qu'ils habitent.
Thomas Hugues : Alors, il y a aussi l’Ademe parmi les membres fondateurs, le groupe BPCE, l'Union Sociale pour l'Habitat (USH), le syndicat professionnel Enerplan, je les cite tous parce qu’il y a ce constat aussi qui est quand même très important et qu'on va faire ensemble
Sylvie Perrin, le constat de la précarité énergétique en France ça représente combien de personnes aujourd'hui la précarité énergétique ?
Sylvie Perrin : Aujourd'hui c’est sept millions ménages qui sont en précarité énergétique, donc c'est très important et donc l'importance de ce projet-là. Pour vous donner une idée de ce que SOL SOLIDAIRE peut faire, avec un don de 500 euros on peut équiper, on peut faire un équipement solaire pour un foyer avec deux enfants. Avec 50000 euros on peut équiper un hlm de 100 logements. Et tout cela fait une économie qui peut sembler faible, mais qui est pour la majorité des personnes et notamment celles précarité, beaucoup, c'est à dire une économie 200 euros par an sur la facture électrique pendant trente ans. Donc sur la durée de vie du projet il y a une économie de 6000 euros pour les foyers en précarité énergétique. C'est ça l'idée de SOL SOLIDAIRE.
Thomas Hugues : Et c'est d'autant plus crucial que on le voit, on est en plein dans l'actualité, les prix de l'électricité et de l'énergie en général sont en train de flamber. Donc cette situation de précarité énergétique elle risque de s'aggraver c'est ça ?
Sylvie Perrin : Elle risque de s'aggraver, les montants augmentent et tout l’avantage d'avoir des projets solaires en autoconsommation, c'est qu'une fois qu'on a investi dans son projet sur sa toiture et bien heureusement aujourd'hui le soleil est gratuit, il n'est pas taxé, donc ça permet quand même d'avoir une facture qui ne bouge pas, une économie qui reste dans la durée et ce n'est pas neutre. Et d'ailleurs dans l'association SOL SOLIDAIRE et lauréate, et on en est très heureux, lauréate régionale de « Stop à l'exclusion énergétique »
Thomas Hugues : « Ensoleillons les vies, réchauffons les cœurs » c’est votre slogan. On va rentrer dans le concret, vous en êtes où ? Parce que vous avez levé je crois 150000 euros, l'objectif c'est d'équipé environ 500 logements sociaux en panneaux solaires et vous nous l'avais dit, de réduire la facture d'électricité, les premiers projets vont se déployer où ?
Sylvie Perrin : D’abord, il faut remercier nos premiers sponsors est ce que la première année de vie de SOL SOLIDAIRE c’était 2020 on a levé un peu plus de 150000 euros. Il y a eu plusieurs sponsors qui nous ont tout de suite accompagné. Vous avez nommé tout à l'heure ce qui ont participé, qui ont été fondateurs et qui nous ont beaucoup aidés également, mais ces donateurs sont importants. Nous avons la société Amarenco, Araymond, la BRED également, groupe bancaire, Enedis qui est intervenue, la société basée à Lyon, Enerlis et GSE Intégration, Sonnedix, et grâce à eux nous avons pu collecter une grande partie des cent cinquante mille euros, également il faut noter que le bureau d'études Tecsol a fait un geste sur ses salaires pour avoir un arrondi solidaire, ce qu'on appelle l'arrondi solidaire, et on a fait appel aussi à une plate-forme de crowdfunding, dont de multiples donateurs privés ont aussi apporté, parfois de tout petits montants, des plus gros, et ont participé également à cette solidarité. Donc aujourd'hui grâce à ces 150000 euros, eh bien on peut installer des panneaux solaires sur cinq immeubles qui vont abriter 500 logements sociaux. Les régions sont un petit peu disséminées, alors c'est le Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes, mais pas que des régions ensoleillées, les Hauts-de-France, la Bourgogne Franche-Comté et La Réunion. Ce qu’il est intéressant à noter c'est que les bailleurs sociaux de ces immeubles vont s'engager à ce que les locataires réalisent, en moyenne, une économie de 20 % sur leur facture d'électricité. Ce qui est intéressant aussi c’est qu’il y a eu un appel à projets, il y a eu huit bailleurs sociaux, qui ont été retenus pour leurs projets, et qui ont pris cet engagement justement à l'égard de leurs locataires. Les dotations 2020 leur ont été récemment annoncées. Vous avez par exemple Plurial Novilia sur différents bâtiments, Haute Savoie Habitat, il y a également Sia Habitat, la ville de Besançon par le biais de plusieurs bailleurs sociaux, Opale Alsei également donc ce sont les premières opérations 2020.
Thomas Hugues : Sylvie Perrin, je crois que vous lancez un nouvel appel d'offres qui peut candidater en quelque sorte, c'est quoi les critères ?
SP : Les critères c'est d'abord des personnes qui veulent bien, sur leurs bâtiments, participer à l'installation de panneaux solaires, parce qu'évidemment il faut lancer une infrastructure. Alors SOL SOLIDAIRE apporte une partie des financements, permet la collecte fonds ou de subventions au niveau régional quand c'est nécessaire mais demandent également aux bailleurs sociaux un engagement même minimum financiers et surtout un engagement vis-à-vis de ses locataires. Donc ce sont nécessairement des bailleurs sociaux engagés. Tous les bailleurs sociaux peuvent répondre.
Thomas Hugues : Vous voulez l'avait un peu évoquée mais je voudrais bien comprendre, l'électricité qui est produite elle est redistribuée aux locataires ? Comment ça fonctionne en fait ?
Sylvie Perrin : Eh bien vous avez un logement social, SOL SOLIDAIRE a collecté les fonds, a permis l'installation de panneaux solaires sur le bâtiment qui vont produire un certain nombre de kilowattheures. Dans les projets retenus, pour vous donner une idée, ça va dépendre des toitures, il va y avoir une étude pour vérifier la taille mais en général on va avoir des projets qui vont être entre 50 et 250 kilowatts crêtes. Ces projets sont installés, quand il y a du soleil ça permet d'alimenter le bâtiment, il y a une clé de répartition qui est faite par le bailleur égalitaire entre tous les locataires et au lieu de payer une facture de 100, à la fin de l'année ils auront une facture de 80 à payer, parce qu'ils auront bénéficié de ce produit-là. S’il y a des kilowattheures qui sont en plus, à ce moment-là nous on demande parce qu'on a fait cette donation, de récupérer ces kilowattheures complémentaires non utilisés le cas échéant, pour les redistribuer et les revendre et avoir à nouveau des fonds pour des nouveaux projets.
Thomas Hugues : bien compris, SOL SOLIDAIREs qui contribue aussi au développement de la filière française, on peut on peut dire ça, sur les énergies renouvelables, sur l'efficacité énergétique d’une manière générale ?
Sylvie Perrin : oui on était le dans le domaine de l'énergie souvent assez frustrés de la mécompréhension des projets d'autoconsommation qui étaient, il y a quelques années, vu comme des projets fermés et autocentrés. On a voulu montrer avec les membres fondateurs et par SOL SOLIDAIRE qu'au contraire, l'autoconsommation pouvait être un facteur de générosité, de partage en fonction des besoins de chacun. Donc ce sont des projets extrêmement intéressant. Si on couvrait beaucoup plus des bâtiments de solaire on pourrait, même dans les régions qui ne sont pas ensoleillées, faire des économies très importantes.
Thomas Hugues : Merci beaucoup, merci Sylvie Perrin bon vent, plutôt bon soleil à SOL SOLIDAIRE.
Sylvie Perrin : Je voudrais vraiment remercier quand même les personnes qui nous soutiennent, les parrains de SOL SOLIDAIRE puisque nous avons le plaisir d'avoir Jean-Pascal Zadi et Amelle Chahbi qui sont parrains de SOL SOLIDAIRE, donc je voudrais finir en les remerciant et en vous remerciant également pour cette opportunité de présenter ce projet.
Thomas Hugues : J’allais les citer et vous l'avez fait à ma place, c'est très bien, la comédienne et le réalisateur-comédien. Merci beaucoup bon vent et encore une fois bon soleil.