Alors que la Fondation Abbé Pierre demande aujourd’hui l’abolition des coupures d’électricité, le fournisseur se réjouit que son appel ait été entendu et souhaite maintenant engager à la fois les ONG, ses concurrents, l’État et les candidats à l’élection présidentielle, jusqu’à une modification de la loi qui garantisse, tout comme pour l’eau, l’accès à l’énergie en France.
Face à la montée de la précarité énergétique, voilà maintenant plusieurs mois que le fournisseur d’énergie verte, locale et d’intérêt général Plüm énergie milite en faveur d’un « service minimum de l’électricité » qui assurerait aux foyers les plus précaires une puissance électrique minimale de 1000 watts afin de leur permettre de satisfaire les besoins indispensables du foyer et de maintenir le lien social. Son ambition ? Fédérer le plus grand nombre d’acteurs pour porter cette initiative auprès des autorités publiques.
Pour prouver le bien-fondé et le réalisme de sa proposition, le fournisseur a lancé le 1er juin dernier, date marquant la fin de la trêve hivernale cette année, un pilote auprès de l’ensemble de ses clients précaires, test grandeur nature financé avec ses fonds propres. À l’approche de l’hiver, au moment où les prix de l’énergie augmentent fortement et alors que la Fondation Abbé Pierre vient de demander dans un communiqué de presse l’abolition des coupures d’électricité, l’heure est venue pour le fournisseur de dresser un premier bilan de ce projet pilote.
Plüm énergie, comme la Fondation Abbé Pierre, milite en faveur d’un « service minimum de l’électricité »
L’électricité étant un bien de première nécessité et en tant qu’entreprise de l’économie sociale et solidaire, Plüm énergie est intimement convaincu qu’il est nécessaire de protéger davantage les foyers précaires, ce tout au long de l’année. L’entreprise milite donc depuis plusieurs mois pour l’instauration d’un « service minimum de l’électricité » qui imposerait aux différents fournisseurs d’énergie de poursuivre l’approvisionnement de leurs clients en situation de précarité même en dehors de la trêve hivernale (soit du 1er avril au 31 octobre de chaque année), ce via une puissance minimale de 1 kVA garantie (soit environ 1 000 watts).
Une telle puissance est tout sauf un luxe ! Elle ne permet de faire fonctionner ni un ballon d’eau chaude, ni un four ou un lave-linge. Mais elle est suffisante pour assurer un minimum vital (s’éclairer, recharger son portable, brancher son frigo, utiliser sa box internet) et maintenir ainsi un certain lien social. Et si une telle disposition n’était pas techniquement réalisable il y a quelques années, le déploiement à grande échelle des compteurs communicants Linky, dont plus de 80% des foyers de France continentale sont désormais équipés, la simplifie grandement.
Plüm énergie souhaite donc fédérer le plus grand nombre d’acteurs de l’énergie et de la lutte contre la précarité (associations, collectivités, fournisseurs d’électricité…) pour porter le projet auprès des services publics en déposant un amendement. Un premier pas en ce sens a été accompli ce jour, son appel ayant été relayé par la Fondation Abbé Pierre, qui demande dans un communiqué l’abolition des coupures d’électricité. « La Fondation Abbé Pierre demande au gouvernement d’agir rapidement pour en finir avec ces coupures d’électricité d’un autre âge, qui contreviennent au « droit d’accès de tous les ménages à l’énergie » inscrit dans la loi. Cette avancée minimale, comparable à l’interdiction des coupures d’eau de 2013, serait indispensable en complément d’une politique de rénovation énergétique des logements plus ambitieuse et d’une augmentation du chèque énergie. » explique la Fondation Abbé Pierre dans son communiqué de presse.
Le seuil de 1000 watts du projet pilote de Plüm énergie est incitatif ET inclusif
Pour prouver le bien-fondé de cette proposition, le fournisseur Plüm énergie a réalisé un pilote auprès de ses clients précaires. Ce test grandeur nature, financé avec ses fonds propres, a démarré à la levée de la trêve hivernale, le 1er juin dernier, pour une durée d’un an, lui permettant de quantifier plus précisément le financement public nécessaire à la mise en place d’une telle mesure, estimé aujourd’hui entre 50 et 100 millions d’euros. Depuis son lancement, près des deux tiers (64%) des clients du fournisseur concernés par la baisse de puissance nominale ont régularisé leur situation, ce en moins d’un mois en moyenne (23 jours).
Preuve s’il en fallait que ce seuil de 1000 watts incite réellement les foyers précaires à agir sans qu’il ne soit pour autant nécessaire de les couper de tous liens sociaux. Ces chiffres permettent aussi d’établir que la potentielle prise en charge financière par la collectivité n’est pas conséquente, appuyant le caractère réaliste de cette initiative.
« L’électricité est un bien de première nécessité ! Elle tient une part importante dans le budget des Français – d’autant plus importante que les revenus du foyer sont faibles. Bien sûr, il faut que la collectivité s’engage résolument dans la rénovation des logements les plus énergivores. Cet effort collectif, s’il est nécessaire, est très coûteux et surtout sera très long à porter ses fruits. L’instauration d’un service minimum de l’électricité est une mesure d’accompagnement complémentaire qui a l’énorme avantage d’être, en relatif, peu coûteuse mais aussi simple et rapide à mettre en place. C’est ce que nous nous sommes attachés à démontrer avec le pilote que nous menons depuis juin chez Plüm énergie. » explique Lancelot d’Hauthuille, cofondateur de Plüm énergie.