Le géant de l’énergie BP Plc vient de rendre public sa 70ème édition des statistiques annuelles énergétiques mondiales.
La dernière édition publiée en juillet relève la plus forte baisse d’une année sur l’autre de la consommation d’énergie primaire depuis 1945. Mais il y a une autre constatation qui mérite d’être notée : 2020 a été la première année au cours de laquelle la production d’énergie renouvelable (hors hydroélectricité) a dépassé la production d’énergie nucléaire.
La comparaison est frappante. En 1965, le nucléaire avait généré 24 térawattheures d’énergie, très poche de la production renouvelable (éolien, solaire, géothermie et biomasse) qui s’établissait à 15 térawattheures.
L’écart entre les deux s’est creusé, en faveur du nucléaire, pendant près de quarante ans, mais avec une production nucléaire stable depuis une vingtaine d’année, et des énergies renouvelables qui continuent de croître de façon soutenue, ces dernières ont supplanté le nucléaire en 2020.
La comparaison de la courbe des énergies renouvelables et celle du nucléaire sont significatives. La courbe des énergies renouvelables est parfaitement lisse car elle est constituée d’un ensemble de centaines de centrales géothermiques, de milliers de centrales biomasse, de 300000 éoliennes et de plus d’un milliard de modules photovoltaïques, installés sur de nombreux marchés à travers le monde. Cette courbe n’enregistre pas la moindre baisse en 50 ans.
La courbe du nucléaire est à l’opposé : une technologie unique avec un petit nombre de centrales sur un nombre encore plus petit de marchés. De nombreuses prises de décisions complexes, qu’il s’agisse de se lancer dans de nouveaux développements ou d’arrêter la production pendant des années à la suite d’une catastrophe, sont visibles sur ce graphique.
On y voit, en 2011, l’arrêt des centrales nucléaires japonaises à la suite du tremblement de terre du Tōhoku et au tsunami qui a suivi. L’année dernière on peut voir la fermeture de six usines aux États-Unis, en Suède, en Russie et en France.
Voilà à quoi ressemble la trajectoire de croissance du parc nucléaire, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique: fondamentalement stable au 21ème siècle, avec seulement quatre centrales de plus opérationnelles aujourd’hui qu’en 2001.