Par sa volonté de remettre en cause les tarifs d’achat photovoltaïques d’avant 2011, le gouvernement stigmatise à nouveau la filière solaire – le premier coup de boutoir était le moratoire – laissant volontiers à penser que la profession s’enrichit indument sur le dos de l’ensemble des consommateurs d’énergie. Il y a comme une forme de stigmatisation à s’acharner de la sorte, comme un contentieux à purger en pointant du doigt des profiteurs d’un système. Histoire de régler quelques comptes avec une filière qui met à mal certains rentiers de l’énergie, chantres d’une centralisation surannée !
Ces attaques blessantes portées sur ces professionnels peuvent être vécues comme une injustice perfide. En effet, pour l’essentiel, la majorité des entreprises concernées, à deux grands énergéticiens historiques près, sont des PME non côtés en bourse, qui ne distribuent pas de généreux dividendes aux actionnaires, qui réinvestissent massivement dans leur activité, qui exportent leur savoir-faire et créent de nombreux emplois qualifiés sur le territoire. Ces PME sont très attractives pour les jeunes ingénieurs et techniciens et font appel à de nombreux sous-traitants locaux.
Qui plus est, ces chefs d’entreprises font aussi preuve de beaucoup de générosité. Sans tomber dans la démagogie d’une philanthropie exacerbée – une entreprise à vocation à être rentable -, ces entrepreneurs du solaire sont nombreux à donner de l’argent mais aussi à mettre à profit leur savoir-faire au profit de causes à vocation humanitaire ou sociale. Ainsi le fonds Synergie Solaire qui rassemble chaque année, dans une belle harmonie fraternelle, plusieurs dizaines de chefs d’entreprises du solaire participe activement par des dons ou par l’envoi de salariés in situ à l’électrification d’écoles, d’hôpitaux, de dispensaires, d’ateliers de fabrication ou de villages à travers le monde, des steppes d’Afrique aux pampas d’Amérique latine.
Plus proche de nous et plus récemment, l’association Sol Solidaire créée pour sensibiliser à la cause de la précarité énergétique des ménages a vu le jour. Conjuguer progrès social et environnemental, tel est le pari de cette association. Son projet : permettre aux habitants d’un logement social de réduire d’environ 200 euros annuels leur facture d’électricité grâce à l’énergie solaire. Des grands noms de développeurs de systèmes photovoltaïques, de la production et de la distribution d’énergie ont d’ores et déjà répondu à l’appel de l’association. Sol Solidaire a notamment pour objectif ambitieux de collecter un million d’euros pour financer tous les projets candidats. Les acteurs du logement social voient dans cette opération un moyen d‘aider leurs locataires tout en développant l’emploi local et en luttant contre le changement climatique.
Autant d’initiatives qui montrent combien les acteurs du solaire français, au-delà de leurs actions concrètes contre les changements climatiques, affichent un état d’esprit tourné vers la solidarité, la lutte contre les inégalités et le développement des pays tiers. Loin de l’image que certains veulent bien leur coller !