EY publie les résultats du 57ème rapport RECAI (Renewable Energy Country Attractiveness Index). L’étude semestrielle dresse un état des lieux de l’attractivité des énergies renouvelables des différents pays. La France retrouve des couleurs !
« 2020 est à tous égards une année hors norme, notamment pour les énergies renouvelables, qui ont connu une croissance de 45% en termes de capacité installée (280 GW de nouvelles capacités selon l’Agence Internationale de l’Energie). De tels taux de croissance n’avaient pas été enregistrés depuis 20 ans, lorsque la filière était en émergence. Cela pourrait pourtant être le rythme « de croisière » dans les prochaines années, compte tenu de la baisse du coût des technologies et de la « course » engagée vers la neutralité carbone par les Etats et par les entreprises » commente Alexis Gazzo, Associé EY, Climate Change and Sustainability Services.
Si les États-Unis confortent leur première place, notamment portés par le plan Biden annoncé fin avril (2300 milliards de dollars pour le clean energy package) et l’objectif de réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 2005), la France réintègre le top 5. Avec ces deux places gagnées, elle devance l’Allemagne. Cette remontée s’explique par la dynamique du secteur de l’éolien en mer avec le lancement de l’appel d’offres éolien offshore posé de Normandie et le lancement du premier appel d’offres commercial d’éolien flottant (250 MW) en Bretagne Sud début mai. « Hasard du calendrier, la première fondation d’une éolienne offshore en France a été posée le 7 mai au large de Saint-Nazaire. La première d’une longue série ! » ajoute Alexis Gazzo.
Parmi les grands enseignements de cette nouvelle édition, on retrouve le rôle des investisseurs institutionnels dans le financement de la transition énergétique
De plus en plus d’investisseurs institutionnels se sont engagés à intégrer les préoccupations liées au risque climatique dans leurs processus décisionnels, ce qui fait émerger de nouveaux modèles. Sans oublier un focus sur l’hydrogène vert. L’hydrogène vert est considéré comme un facteur de changement dans la transition vers une économie à faible émission de carbone. Avec les investissements adéquats, il pourrait répondre à un quart des besoins énergétiques mondiaux d’ici à 2050 et éliminer jusqu’à un tiers des émissions mondiales. Les projets enregistrés depuis quelques mois en Chine, en France, en Allemagne et en Italie offrent un aperçu de la manière dont différents pays accélèrent le déploiement de projets industriels d’hydrogène décarboné. « L’accélération du déploiement des énergies renouvelables est de bon augure pour l’hydrogène décarboné, dont l’enjeu est aujourd’hui d’engager un changement d’échelle permettant de baisser drastiquement les coûts au cours des prochaines années. Pour cela, l’accès à des sources abondantes d’énergie renouvelable « bon marché » sera l’un des éléments déterminants » indique Alexis Gazzo.