Jean-Louis Bal était l'invité de Marion l'Hour lors du 13/14 de « France Inter » le 1er janvier
Marion L’Hour : 2021, année verte peut-être, en tout cas les énergies renouvelables commencent à s'imposer : fermeture des centrales à charbon en Allemagne, record d'énergie éolienne au Royaume Uni pendant la tempête Bella. Notre invité sur ce sujet, Jean-Louis Bal, il préside en France le Syndicat Des Energies Renouvelables. Alors 2021, Monsieur Bal, l'année des énergies vertes d'après vous ?
Jean-Louis Bal : probablement une année de plus où les énergies vertes vont progresser, mais l'année 2020 a déjà été extrêmement fructueuse, d'abord au niveau mondial, les investissement dans les énergies renouvelables électriques ont déjà surpassé les investissements dans les énergies fossiles et l’électricité renouvelable représente maintenant 25 % de la production mondiale d'électricité et les entreprises françaises y participent de façon très active que ce soit les grandes entreprises que vous connaissez ou nos PME qui sont extrêmement performantes
ML’H : les grandes entreprises donnez-nous un ou deux exemples ?
JLB : Je pensais à EdF Renouvelables ou Engie ou Total, maintenant il y a également beaucoup de PME.
ML’H : qui elles aussi se lance se lancent sur ce secteur ?
JLB : elles se lancent, elles se convertissent effectivement, elles font leur transition et ça s'est traduit aussi par la progression des énergies renouvelables, en France tout d'abord, qui ont montré une excellente résistance à la crise sanitaire. Les productions d'énergies renouvelables qu'elles soient électriques ou thermiques ont bien résisté. On n'a pas souffert de la crise sanitaire…
ML’H : Justement Monsieur Bal, sur cette crise sanitaire est ce que finalement vous nous dites « on n'a pas souffert » est-ce que finalement ça ne vous a pas donné un coup de pouce peut-être ?
JLB : En tout cas nos installations ont continué à fonctionner. On a eu quelques problèmes pour la réalisation de nouvelles installations, parce que on a eu des problèmes d'approvisionnement, de transport, on a dû s'organiser pendant les mois de mai et d’avril, mais toutes ces difficultés ont été surmontées et aujourd'hui par exemple, grâce à ces progrès, l'électricité renouvelable a augmenté de 22% l’année derrière et on couvre aujourd'hui 27% de la consommation d'électricité. C'est aussi la même chose dans le secteur de la chaleur renouvelable qui concerne essentiellement la biomasse et la géothermie. Tout ça c'est grâce à la compétitivité nouvelle qui est acquise par cette nouvelle technologie, il y a également un développement industriel qui est enfin débloqué…
ML’H : Question Jean-Louis Bal, peut-être sur le rôle de l'Etat justement, par rapport à cette industrie. Il y a eu une grande Convention Climat en France, est-ce que cette Convention Climat vous permet également de pousser ces nouvelles énergies ?
JLB : On pense que ça va nous permettre, pour le moment les résultats cette Convention Climat, on ne les a pas encore de façon concrète, néanmoins il y a des mesures qui ont été prises avec notamment la publication d'une feuille de route sur l'énergie et notamment sur les énergies renouvelables…
ML’H : …qui va assez loin ?
JLB : …Qui va assez loin, avec également une composante énergies renouvelables dans le plan de relance et qui va notamment viser à la décarbonation de l'industrie française et ça, ce sera avec notamment le développement de la biomasse. Maintenant on a encore des problèmes à surmonter, je pense notamment au fait que le prix des énergies fossiles, du gaz notamment est extrêmement bas du fait de la crise économique et comme parallèlement on a arrêté la progression de la taxe carbone on n'a plus aucune perspective d'augmentation du prix des énergies fossiles et ça rend un peu frileux les investisseurs, qu'il s'agisse des industriels ou des collectivités.
ML’H : Rapidement, Monsieur Bal, quand vous voyez le président de la République qui organise un déplacement pour soutenir la filière nucléaire, vous ne vous dites pas, vous, que la France a choisi le nucléaire plutôt que les énergies renouvelables ?
JLB : J'ai écouté le discours du président de la République au Creusot où ils étaient quand même extrêmement partagées entre le nucléaire, qui sur notre production d'électricité reste le pivot de l'industrie, mais il a quand même ouvert des grandes portes vers les énergies renouvelables, en disant bien que la compétitivité à long terme de l'électricité renouvelable par rapport au nucléaire elle est loin d'être tranchée et donc il y a des perspectives de développement des énergies renouvelables, qu’il s’agisse de l’éolien en mer ou sur terre ou du solaire photovoltaïque.
ML’H : On entend votre optimisme Jean-Louis Bal, président du Syndicat des Energies Renouvelables, merci beaucoup de nous avoir répondu aujourd'hui sur France inter.