La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili (photo), annonce, après en avoir échangé avec le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, le remplacement du projet d’installation d’une centrale fonctionnant au fioul léger à Larivot, par une centrale alimentée à 100% en biomasse liquide. En effet, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité de la Guyane dans un contexte de croissance de la demande, il était envisagé jusqu’alors de remplacer la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes, vétuste et qui sera arrêtée en 2023, par une centrale à fioul. Au regard de l’impact écologique d’un tel projet, la ministre a demandé de le réorienter et de retenir la biomasse liquide comme unique source d’énergie de la nouvelle centrale.
En matière d’électricité, la Guyane fait face aujourd’hui à plusieurs enjeux qui nécessitent de nouvelles sources de production à court terme :
· Garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité dans un contexte de forte croissance démographique.
· Anticiper l’arrêt de la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes en 2023.
· S’inscrire dans la trajectoire de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la stratégie outre-mer 5.0 vers une production d’énergie décarbonée.
Le projet initial prévoyait une centrale fonctionnant au fioul léger, avec une mise en service prévue début 2024. Barbara Pompili a considéré que cette proposition n’était plus adaptée au regard des objectifs de transition écologique du pays et a demandé à ce que la nouvelle centrale fonctionne aux biocarburants dès sa mise en service.
Barbara Pompili s’assurera que les biocarburants utilisés respectent les critères de durabilité et soient conformes aux directives européennes. En particulier, ils ne devront pas provenir de matières premières présentant un risque élevé d’induire des changements dans l’affectation des sols. L’utilisation d’huile de palme et de soja sera notamment exclue.
Cette réorientation du projet permettra de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre puisqu’elles seront au moins 3 fois inférieures au projet initial et 4 fois inférieures à celles de l’actuelle centrale de Degrad-des-Cannes. Ce projet réduira également fortement les émissions d’oxydes d’azote (-64%) et d’oxydes de soufre (-99,6%).
Ce nouveau projet permettra par ailleurs de supprimer les installations de production d’énergies fossiles polluantes installées aujourd’hui à Cayenne, qu’il s’agisse de la centrale de Degrad-Des-Cannes ou des turbines à combustion et groupes diesel temporaires.
Afin d’être dimensionnée au strict nécessaire, la puissance de la centrale sera adaptée en fonction du développement des projets d’électricité renouvelable et de l’équilibre offre-demande, comme le prévoira l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale.
Ainsi, pour accélérer le développement des énergies renouvelables et lever les freins à leur implantation, en particulier concernant l’énergie photovoltaïque, Barbara Pompili a convenu avec Rodolphe Alexandre de la révision simplifiée de la PPE de Guyane, qui pourrait être adoptée par la Collectivité Territoriale de Guyane fin 2020. Cette démarche s’inscrit dans la préparation d’une révision plus approfondie qui sera enclenchée à brève échéance dans le cadre d’une concertation permettant de développer, en Guyane, les énergies renouvelables et d’y implanter les meilleures technologiques disponibles telles que le stockage de l’énergie.
« Dans un contexte de forte croissance des besoins en approvisionnement en électricité en Guyane et dans la perspective de la fermeture de la centrale au fioul lourd de Degrad-des-Cannes, il était indispensable de trouver sans attendre une solution pérenne et de construire une autre centrale. J’ai considéré qu’il était en revanche hors de question de miser sur le fioul, qui est une énergie polluante et fortement émettrice de CO2. J’ai donc décidé, avec Rodolphe Alexandre, de réorienter le projet de centrale prévu jusqu’ici pour retenir une option d’alimentation à 100% fondée sur de la biomasse liquide. Ce choix permet de réduire drastiquement l’impact environnemental de cette nouvelle centrale. Nous veillerons par ailleurs à une utilisation de la centrale correspondant au strict nécessaire et capable de s’adapter au déploiement des énergies renouvelables en Guyane, que nous soutiendrons fortement. » a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.