Jeudi 10 septembre, au moment où l’hydrolienne de Sabella sera remise à l’eau au large de Ouessant, l’expérimentation de nouveaux modes de production d’énergie menée sur l’île bretonne sera présentée mondialement lors de la 2e édition du « Virtual Island Summit 2020 ». Hélène Morin, coordinatrice du pôle Europe au sein de l’agence économique Bretagne Développement Innovation y détaillera le projet européen de gestion de l’énergie basé sur les technologies des smart grids et expérimenté grandeur nature sur l’île d’Ouessant. A suivre le 10 septembre de 11h à 12h30.
Du 7 au 13 septembre, le sommet mondial des îles réunit en visioconférence une centaine de pays insulaires, de l’Arctique aux Caraïbes en passant par l’Europe, l’océan Indien ou l’Amérique du Sud. Gratuit et ouvert à tous, il est entièrement dématérialisé et fédère plus de 144 îles du monde entier autour du développement durable et des problématiques liées à l’insularité. Experts, organisations, états insulaires, associations, dirigeants d’ONG, universitaires, chercheurs, entrepreneurs de tous les secteurs échangent sur leurs expérimentations innovantes pour nouer des partenariats.
Objectif Ouessant : 100 % EnR en 2030
Jeudi 10 septembre, Hélène Morin, coordinatrice du service Europe de l’agence économique Bretagne Développement Innovation et en charge du projet européen Interreg Manche « Ice » (Intelligent Community Energy), participera à une table ronde sur la gestion énergétique de l’île de Ouessant. Coopération franco-anglaise avec l’University of East Anglia, Interreg Manche « Ice » est en déploiement depuis 2016 sur la petite île bretonne de 850 habitants. L’expérimentation grandeur nature mêle technologies de pointe, nouveaux modes de production ou de stockage d’énergie bas carbone et gestion intelligente des énergies avec le concours des habitants. La présentation de l’expérimentation in vivo est l’occasion de répliquer le projet à l’international et de valoriser les compétences particulières développées par les entreprises bretonnes intégrées au projet. Comme de nombreux territoires insulaires ou isolés, l’île de Ouessant fait face à des défis énergétiques majeurs puisqu’elle n’est pas raccordée au réseau électrique continental. L’électricité y était jusqu’ici produite par des centrales à fioul entraînant des émissions en CO2 importantes et des coûts de production et de maintenance onéreux. L’île bretonne a entamé sa transition énergétique avec pour objectif de produire 50 % de sa consommation en énergies renouvelables en 2023 et 100 % en 2030.
Ouessant, île solaire
Concrètement à Ouessant, les briques technologiques de smart grids mises en place pilotent la production et le stockage d’énergie solaire, mais aussi marine via l’hydrolienne Sabella D10. Remise à l’eau en septembre, elle exploite le courant du Fromveur entre l’archipel de Molène et de Ouessant. En parallèle du raccordement à l’hydrolienne, toutes les ampoules de l’éclairage public ont été changées par des ampoules basse consommation et des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les bâtiments de la commune. Pour gérer l’adéquation entre la consommation et la production d’énergies renouvelables, EDF SEI a mis en place un pilotage du système électrique qui optimise le stockage de l’énergie et communique avec les compteurs Linky Heures Creuses EnR installés par ENEDIS. Sous l’impulsion de l’Association des Îles du Ponant, les habitants ont été impliqués en participant à la collecte de données pour identifier les sources d’économie d’énergie (isolation des maisons, réduction de la consommation des appareils, etc.) et ont accès à un panneau informatif temps réel sur les sources de production ENR. Prochainement, 50 foyers vont disposer d’outils informatifs sur leur consommation individuelle d’énergie et sur les sources d’énergies disponibles pour qu’ils adaptent leur consommation. A terme une application sur smartphone va aussi permettre aux îliens d’obtenir une information par poste de consommation pour les piloter.