Suite à la pandémie du Covid-19 et la longue période de confinement qui en a découlé, les entreprises du bâtiment ont vu leur activité fortement impactée. L’association Qualit’EnR, spécialisée dans la qualification des entreprises d’installation de systèmes valorisants les énergies renouvelables (EnR), a souhaité prendre le pouls du secteur en demandant à ses qualifiés comment ils ont vécu la crise, quels enseignements ils en ont tiré, quelle est leur perception du redémarrage et comment ils imaginent le monde d’après. Cette enquête « Crise du Covid-19 : les impacts et perspectives de relance des installateurs en énergies renouvelables » permet donc de dresser un bilan de la situation et des prévisions pour les entreprises qualifiées RGE.
Une grande majorité d’installateurs a donc appuyé sur le bouton pause pendant la crise sanitaire. D’après l’étude de Qualit’EnR, 67 % des entreprises interrogées ont cessé complètement leur activité dès le début du confinement, avec une interruption de 2 mois complets pour 38 % d’entre elles. Et parmi celles qui n’ont pas arrêté complètement leur activité, 87 % l’ont fortement réduite. Cette absence ou baisse d’activité explique qu’elles soient 65 % à s’être déclarées en chômage partiel, dont 35 % qui y ont toujours recours. Sans surprise, la perte de chiffre d’affaires du mois d’avril 2020, au regard d’avril 2019, est massive : 24 % des entreprises ont enregistré une perte totale, 27 % une division par quatre, 20 % une division par deux.
Absence de sollicitation par des particuliers
Devant l’absence de sollicitation par des particuliers pendant le confinement, les professionnels en énergies renouvelables ont profité de cette pause forcée pour préparer la reprise (62 %) et réaménager leurs locaux (38 %). Par ailleurs, 38 % ont entrepris des actions administratives et 23 % ont démarché leurs clients/prospects. Seuls 8 % se sont formés ou se sont tenus informés concernant les évolutions relatives aux systèmes valorisants les énergies renouvelables. Les particuliers n’ont pas tiré profit de cette période pour se renseigner sur d’éventuels travaux de rénovation énergétique à effectuer une fois la crise passée puisque 52 % des installateurs n’ont pas du tout été sollicités et 39 % l’ont même été moins que d’habitude. Concernant la reprise d’activités, 93 % des entreprises ayant cessé toute activité déclarent avoir repris majoritairement en mai (64 %), dont 52 % le 11 mai, date du déconfinement officiel.
Un quart de chantiers reportés ou annulés
Fin juin, 53 % des entreprises déclaraient avoir retrouvé un niveau d’activité normal, et 96 % avaient repris leurs chantiers. Les principaux freins rencontrés lors de la reprise d’activité ont été la faiblesse du nombre de chantiers (45 %), la baisse de la productivité (44 %) et la hausse des coûts (44 %). Si 64 % des professionnels déclarent ne plus rencontrer de difficultés avec leurs clients, 24 % font encore face à des reports ou des annulations de chantiers. Et 23 % d’entre eux sont confrontés à de nouvelles inquiétudes émanant de leurs clients : problèmes financiers en raison d’un changement de situation personnelle (34 %), craintes relatives aux délais des travaux et d’approvisionnement des fournitures (16 %), ou difficultés à obtenir les aides financières de l’Etat (15 %).
La majorité des installateurs optimistes quant à l’avenir de leur entreprise
Les installateurs sont plutôt confiants dans l’avenir (52 %) et n’ont pas de crainte quant à la pérennité de leur entreprise (57 %). Cependant, 22 % pensent qu’il ne sera pas possible de rattraper la perte d’activité liée à la crise sanitaire et 17 % estiment qu’ils mettront entre 6 et 12 mois pour compenser le manque à gagner. « Afin de les accompagner et de les conseiller au mieux pendant cette période post-Covid-19, il nous a semblé primordial de nous enquérir auprès de nos entreprises qualifiées sur la façon dont elles avaient traversé cette crise ainsi que sur les leçons qu’elles en avaient tirées pour ne pas se retrouver au pied du mur et pour réussir à rebondir. Les installateurs ont fortement été touchés par cette crise, ils sont quand même 31 % à n’avoir pas pu reprendre leur activité lors du déconfinement en raison du report ou de l’annulation de chantiers. Mais la reprise est bien enclenchée et la majorité d’entre eux sont optimistes quant à l’avenir de leur entreprise » souligne André Joffre, Président de Qualit’EnR.