Cela fait 40 ans qu'André Joffre, fondateur du bureau d'études Tecsol, se bat, avec une équipe de 40 ingénieurs, pour l'énergie solaire, dans l'Hexagone et en outre-mer. Et aujourd'hui, il voit la lumière au bout du tunnel. « Il y a encore dix ans, on me disait, dans les ministères, que l'énergie solaire n'était qu'un 'gadget'. Aujourd'hui, je contribue au plan de relance élaboré par les autorités, qui va de pair avec un plan climat ! », s'exclame-t-il.
Il envisage déjà une « Gigafactory » de panneaux solaires sur le sol français. En effet, selon la feuille de route publiée par le gouvernement, le marché de l'énergie solaire devrait être multiplié par quatre dans la décennie à venir. Pour l'heure, les panneaux sont en majorité fabriqués en Chine, « mais les usines y sont largement robotisées, souligne ce spécialiste. L'argument du coût de main d'œuvre moins élevé que chez nous n'a plus lieu d'être ». Conscients des ambitions du Green New Deal européen et des contraintes éventuelles, comme une taxe carbone sur les importations des pays hors Union, les groupes chinois commencent d'ailleurs à s'implanter directement en Europe, en nouant des accords avec des industriels locaux. À une réappropriation industrielle s'ajouteront donc des emplois, même indirects, en Europe...
Distribution grâce à la blockchain
« Et l'on peut distribuer l'énergie solaire uniquement là où elle est nécessaire », poursuit André Joffre. Ainsi, à Prémian, une petite commune de l'Hérault, l'électricité générée par l'installation solaire municipale conçue par Tecsol est envoyée à la poste, au boulanger, aux écoles, via le réseau public. La technologie de la blockchain permet de mesurer la contribution solaire. « Avec le digital, nous savons même différencier, sur le réseau, ce qui vient du nucléaire et ce qui relève du solaire », s'émerveille cet optimiste. Et il compte bien utiliser ce succès - et d'autres, comme vitrine pour convaincre des bienfaits de l'autoconsommation énergétique.