La pandémie mondiale du Covid-19, comme la dame à la faux, sème la mort sur toute la planète. Telle une tornade, elle écrase tout sur son passage, l’actualité, l’économie mondiale, nos libertés. Elle est devenue l’épicentre des préoccupations planétaires. Les éditions spéciales Coronavirus sont devenues des éditions permanentes alors que s’installe peu à peu et sournoisement un face à face attendu entre les tenants d’un ordre sanitaire absolu sur fond de confinement et ceux qui prônent une relance économique anticipée sur fond de chômage massif, de déficit qui se creuse, de dettes abyssales. Le duel est bien en place. Avec une crainte majeure de voir l’environnement laisser pour compte, cocu de l’histoire entre le dogme médical et la toute puissance des marchés !
Le Green New Deal Européen lancé avant la crise du Covid-19 est-il en sursis devant les économies européennes qui vacillent ? Mais aussi devant les lobbys d’avant, des énergies fossiles, de l’automobile ou de l’aéronautique, qui poussent leurs pions. Ils sont en tous les cas à l’ouvrage dans les cabinets ministériels pour remettre à plus tard certaines normes environnementales issues des Accords de Paris. Le Covid-19 et la violente dépression économique induite se posent comme un alibi incontestable des industriels. L’écologie peut attendre pas le business …
Non, l’écologie ne peut plus attendre. Des voix se lèvent pour le clamer haut et fort. Le philosophe André Comte-Sponville s’en émeut : « Il y a dans la vie et dans le monde beaucoup plus grave que le Covid-19. Le réchauffement climatique fera beaucoup plus de morts que n'en fera l'épidémie du Covid-19 ». Les ONG « vertes » montent au créneau pour faire de la lutte contre les changements climatiques la priorité des priorités. Là, maintenant et tout de suite. Elles n’ont de cesse de prôner un changement de paradigme vers une économie de circuits courts et de relocalisation de l’industrie, une industrie plus verte et fortement créatrice d’emplois. Quelle est leur poids ? Sont-elles entendues ?
La crise du Covid-19 a révélé aux yeux du monde les conséquences d’une impréparation face à la fulgurance d’une épidémie. Le manque d’anticipation de certains de nos gouvernants a conduit aux bilans mortifères que l’on connaît aujourd’hui. Qu’en serait-il pour une crise climatique ? Ne refaisons pas les mêmes erreurs. La crise climatique ne peut qu’être anticipée. Une prophylaxie massive et puissante à fortes doses d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique, de transports propres etc. doit être mise en branle, là, maintenant et tout de suite. Il y aura un traitement et un vaccin contre le Covid-19 mais il n’y en aura pas pour une crise climatique. Le curatif est inopérant, la dystopie se profile au loin si rien n’est fait ! Nous n’arrêterons pas les « bactéries » et « les métastases » là car elles sont irréversibles. Sans rémission possible…
Et ironie de l’histoire, les changements climatiques responsables entre autres des canicules, des sécheresses, des incendies, de la montée des océans, de la multiplication des épisodes de typhons et d’ouragans responsables de milliers de morts et de déplacés climatiques, provoquent également la fonte du permafrost qui abrite…des bactéries et virus oubliés qui représentent une menace sanitaire majeure pour l’humanité. Pour éviter un nouveau Covid-19, le meilleur moyen serait donc de préserver le permafrost et donc de lutter contre les changements climatiques.
Aux politiques d’en prendre conscience et, en qui concerne l’Europe, de tenir ferme la barre du Green New Deal d’un montant de mille milliards d’euros sur la décennie 2020 avec comme objectif la neutralité carbone de l’Europe en 2050. En espérant une contagion des espérances décarbonées à l’ensemble de la planète…