La PPE a été dévoilée le mardi 27 novembre1. La part des énergies renouvelables devra passer à 32% de la consommation d’énergie d’ici 2030, qui sous-tend notamment une multiplication par 5 du parc solaire installé .
C’est une très bonne nouvelle pour la filière photovoltaïque.
Cependant il ne faudrait pas que cette transition se fasse au détriment de l’agriculture et des agriculteurs.
Certes, la PPE rappelle qu’il faut « orienter l’accélération du développement de la filière solaire vers les solutions compétitives comme les installations photovoltaïques au sol, tout en localisant les projets de manière à préserver les espaces naturels et agricoles ».
Cependant, des signaux récents laissent entendre que les espaces agricoles sont particulièrement convoités et menacés :
- L’annonce récente du giga projet de près de 2000 ha dans le Lot et Garonne laisse pantois : le projet – situé évidemment sur des terres agricoles – est présenté comme permettant « d’économiser 2 millions de m3 d’eau d’irrigation »…
- Une annonce plus récente a de quoi inquiéter : EDF souhaiterait acquérir plus de 30000 ha et lorgnerait sur des terres agricoles en quantité.
Nombreux sont les exemples de développeurs, qui tentent de reconvertir des milliers d’hectares de terres agricoles et emploient les prétextes les plus fallacieux pour y parvenir : ces terres seraient « polluées par l’agriculture », « à faible valeur agricole », ou tout simplement, seraient déclassées des zones agricoles. Leur conversion en solaire leur permettrait de « se reposer pendant 20 ans » pour être ensuite « à nouveau cultivées ». Pour finir, le solaire « favoriserait la biodiversité » au motif que, l’agriculture ayant disparu, les traitements (pesticides, fongicides) cesseraient…
Pourquoi une telle effervescence autour des terres agricoles ? Parce que contrairement à certaines annonces faites, les toitures, parkings, friches industrielles, ou espaces pollués, propices au solaire, ne sont de toute évidence pas assez nombreux pour permettre de réaliser 30 à 35 GWc supplémentaires d’ici 20286. Preuve en est : avec seulement 8,3 GWc installés en France, le sud montre des signes évidents de saturation, au point qu’au dernier appel d’offre, la majorité des projets retenus par la CRE étaient situés au nord de la Loire.
Alors, comment arriver à une transition énergétique totale en 2050 sans sacrifier des espaces agricoles ou naturels ?
Tout serait plus simple si les terres agricoles étaient en situation de surabondance. Mais, au contraire, tous les experts tirent la sonnette d’alarme sur les risques réels liés à l’alimentation de la population mondiale, dans les prochaines décennies : pour nourrir les 10 milliards d’habitants anticipés pour 2050 7, nous n’avons pas assez d’espaces agricoles, et ce d’autant plus que les surfaces agricoles diminuent du fait de l’urbanisation8, les rendements agricoles stagnent, voire diminuent9, et enfin, les changements climatiques affectent profondément les systèmes agricoles10.
Dans ce contexte, sacrifier ne serait-ce que 0,5ou 1%11 des surfaces agricoles pour permettre la transition énergétique est une aberration.
Le rapport Créer un avenir alimentaire durable, publié avant-hier, indique que pour nourrir la population en 2050, il faudrait augmenter les espaces agricoles près de 600 Mha, soit 2 fois la surface de l’Inde, ou encore 20 fois la surface cultivée française.
Il semble essentiel aujourd’hui de préserver, améliorer, et reconquérir les espaces agricoles tout en réalisant la transition énergétique.
Et la solution existe.
Sun’Agri, la solution agrivoltaïque que développe Sun’R a précisément pour objectif de rendre possible la réalisation d’une transition énergétique totale, sans conflit d’usage, et à moindre coût. Privilégiant en permanence l’agriculture, au moyen d’un pilotage des panneaux maintenant à chaque instant un bien-être optimal pour la plante, l’agrivoltaïsme :
- Améliore radicalement la production agricole, tout en consommant moins d’eau, et en réduisant les pertes liées aux épisodes climatiques extrêmes,
- Produit une énergie plus compétitive que celle des ombrières de parking ou des toitures,
- Dispose d’un potentiel gigantesque, en France et dans le monde, du fait d’un besoin croissant d’adaptation des systèmes agricoles impactés par les changements climatiques et pour lesquels les solutions de substitution ou d’adaptation n’existent pas.
Il est surprenant que cette solution ne soit pas plus évoquée dans la PPE. La crise des gilets jaunes devrait pourtant nous faire prendre conscience que personne ne doit faire les frais de la transition énergétique, et surtout pas les agriculteurs.