Installée à Lavérune à deux pas de Montpellier, la société Syrius crée en 2013 et présidée par Thierry Demaret, un ancien de chez Giordano, tire son épingle du jeu sur le marché du solaire thermique à destination quasi exclusive pour l'heure des DOM-TOM. Depuis 2017, Syrius intègre peu à peu la fabrication des panneaux solaires en interne. Avant de la développer davantage encore dans un nouvel atelier de 1 200 m² attendu pour juin 2019. Toujours à Lavérune…
L'Occitanie deviendrait-elle au fil du temps la région phare de l'industrie du solaire thermique à la Française ? On est en droit de se poser la question. Nous vous avons déjà évoqué dans nos pages les faits d'arme de la société HelioFrance à Bérat dans la banlieue de Toulouse, nouvel entrant dans ce secteur d'activité.
Le marché de Syrius tourné vers l'outre-mer
Dans nos radars, il nous avait échappé la société Syrius sise à Lavérune dans la banlieue de Montpellier, une autre étoile qui brille dans le firmament de l'industrie du solaire thermique occitan. Créée en 2013, Syrius Solar Industry est présidée par Thierry Demaret, ex Giordano, qui travaille depuis près de vingt-cinq ans dans le solaire. L'homme connaît parfaitement ce marché et ses arcanes, et notamment celui de l'outre-mer où la défiscalisation offre de belles opportunités et de beaux débouchés.
C'est ainsi dans les îles que Syrius réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires (4,8 millions d'euros en 2017 et 7 millions attendus en 2018). « Dans ces îles ensoleillées, le solaire thermique avec des produits à technologie thermosiphon représente un marché naturel particulièrement dynamique que ce soit pour les particuliers ou les professionnels pour le collectif. Ce marché est en forte croissance. Nous sommes aussi pas mal appuyés par la politique d'EDF dans les DOM-TOM qui pousse les chauffe-eau solaire pour limiter la vente d'électricité lors de la pointe du soir tout en récupérant les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) » précise Thierry Demaret.
Intensification de la production en interne
Côté fabrication et à l'heure des commencements en 2013, Syrius a largement fait appel à la sous-traitance via des partenariats industriels parmi lesquels l'entreprise KBB, spécialiste des absorbeurs, qui détient d'ailleurs 4% du capital de Syrius. « Depuis 2017, nous avons pris l'option d'intégrer une partie de la fabrication et de réaliser les capteurs chez nous à Lavérune. Nous avons ainsi investi dans un atelier tôlerie avec poinçonneuse, cisaille, plieuse mais aussi une machine à injecter de la mousse polyuréthane. Une première étape ! » poursuit le chef d'entreprise. Syrius dispose aussi d'un atelier de fabrication à La Réunion où « sont moussés » des ballons et un autre atelier en Nouvelle-Calédonie où sont assemblés des ballons. De quoi glaner quelques exonérations de taxes douanières dans le cadre de l'octroi de mer !
Dans les mois qui viennent, Syrius compte intensifier son activité fabrication en métropole à Lavérune. Pour ce faire, Thierry Demaret investit dans la construction d'un local neuf de 1 200 m² qui devrait opérationnel en juin 2019. Fort de ce nouvel outil, Syrius affiche de nouvelles ambitions et notamment à l'export avec l'embauche prévue d'un commercial dédié. « Il y a beaucoup à faire dans les pays africains. Nous avons sollicité l'aide de la BPI qui est prête à nous accompagner à l'international » se réjouit Thierry Demaret qui ne désespère pas non plus de regarder aussi de plus près le marché métropolitain. Pour l'heure, Syrius n'est pas présente dans les circuits métropolitains et ne négocie que quelques unités de chauffe-eau par an. Sans conviction dans un marché en souffrance. Mais cela pourrait changer à l'avenir... Syrius devrait compter plus de trente salariés d'ici à 2020.