Le Qatar, au centre de tous les feuilletons médiatico-footballistiques de l'été 2017, s'invite en cette fin du mois d'août dans l'actualité de la filière solaire mondiale. L'entreprise allemande SolarWorld en redressement judiciaire vient en effet de céder pour 100 millions d'euros ses principaux actifs (deux sites de production situés en Saxe et en Thuringe), à SolarWorld Industries, un joint-venture entre Frank Asbeck, fondateur de SolarWorld, et Qatar Solar Technologies, détenu à 49 % par les Qataris.
Ces derniers poursuivent là leur diversification économique hors champs des énergies fossiles sous la forme du plus grand gisement de gaz au monde. Après des biens immobiliers de luxe parisiens défiscalisés et le football via le PSG, c'est au tour du fleuron européen de l'énergie solaire de tomber dans les mains du Qatar.
Cette acquisition ne se fera pas sans une réorientation des activités du groupe, ni sans une attrition des effectifs du personnel, de 1700 à 500 salariés selon le mandataire. Parmi les options industrielles retenues, la nouvelle entité devrait se focaliser sur des produits plus Premium comme les modules bi-faces au meilleur rendement énergétique. Après les restructurations drastiques, les nouveaux actionnaires qataris confirment que la production devrait bien demeurer en Allemagne.
Après la crise du début de l'été qui a vu le Qatar mis au ban par les Pays du Golfe, Arabie Saoudite en tête, via blocus terrestre et isolement diplomatique, Doha a finalement su tirer son épingle du jeu en mobilisant son réseau de partenaires occidentaux soucieux de l'image de la « marque Qatar ». Et Paris n'est pas en reste notamment avec le PSG et la venue de Neymar et dans une moindre mesure celle de MBappé, - plus de 400 millions d'euros pour ces deux joueurs – pour redorer le blason de l'émirat du Moyen-Orient.
Pour s'attirer les faveurs et la bienveillance de Berlin, les 100 millions d'euros des actifs industriels de SolarWorld ne sont finalement que peu de choses. Drôle d'époque tout de même !