Basé historiquement sur l'éolien comme son nom le laisse à penser, le développement de la Compagnie du Vent s'appuie également beaucoup aujourd'hui sur le solaire photovoltaïque. Représentant 15% du mix énergétique de la société, le solaire PV devrait monter à près de 25% en 2020. Avec des ambitions soutenues. Le point avec Thierry Conil, son président.
En 2015, La Compagnie du Vent a investi plus de 115 millions d'euros dans le développement et la construction de nouveaux actifs dans l'éolien terrestre et le solaire photovoltaïque au sol. En 2015, dans sa volonté de diversification en direction de la filière solaire photovoltaïque, l'entreprise a presque doublé sa puissance installée (+35,5 MWc) par rapport à 2014, la positionnant désormais comme acteur de référence. Les mises en service se sont succédées à un rythme effréné : centrale de La Forêt (Cantal – 12 MWc) qui permet une co-activité agricole sur 21 hectares, centrale de Roc du Doun (Corrèze – 12 MWc), inaugurée le 18 septembre 2015 par le Président de la République, centrale du Mouruen (Var – 7 MWc) qui combine deux technologies dont une innovation significative avec le solaire photovoltaïque à concentration, ombrières de parking de l'aéroport de Montpellier Méditerranée (Hérault – 4,5 MWc) en partenariat avec Energies du Sud, La Caisse des Dépôts et Consignations et l'Aéroport Montpellier Méditerranée. L'entreprise a également lancé fin 2015 la construction des ombrières solaires photovoltaïques sur les parkings d'une entreprise de logistique automobile située à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales – 3 zones de 4,5 MWc).
Une ambition soutenue dans le solaire photovoltaïque
« Et nous n'allons pas en rester là. Nous voulons devenir un acteur de référence du secteur avec des ambitions soutenues. Preuve en est notre succès lors du dernier appel d'offres national solaire photovoltaïque où nous avions déposé 94 MW de projets pour des résultats meilleurs qu'attendus » souligne Thierry Conil, président de La Compagnie du Vent. Sa société a en effet été retenue par l'Etat en décembre 2015 pour développer et construire en France sept nouveaux projets solaires photovoltaïques représentant une puissance globale de 64 MWc. Ils viennent s'ajouter aux six autres projets remportés à l'appel d'offres de 2014 (42 MWc) et aux sept remportés en 2012 (66 MWc), pour un total de plus de 170 MWc. Les projets lauréats en 2015, dans la famille des centrales au sol sur trackers, sont situés à Corrèze
(Corrèze – 12 MWc), à Sore (Landes – 2 x12 MWc) et à Saint-Gilles (Gard – 11 MWc). Les projets lauréats dans la famille des centrales au sol fixes sont situés à Salles-sous-Bois (Drôme – 8 MWc), à Caromb (Vaucluse – 4,5 MWc) et à Lodève (Hérault – 5 MWc).
La Compagnie du Vent innove et relève le défi d'améliorer l'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique. « Nous proposons à l'Appel d'Offres national pour les ZNI (Zones Non Interconnectées), une centrale solaire de 5 MWc associée à un système de stockage innovant permettant le lissage de la production et l'injection d'électricité lors de la pointe de consommation du soir. Nous nous entourons de partenaires compétents autour de ce projet » poursuit le président. Ce projet situé en Corse qui, s'il est retenu, pourrait entrer en service dès 2019. La Compagnie du Vent a mis en service, dans les délais prévus, les sept projets de centrales solaires photovoltaïques (66 MWc) remportés dans le cadre de l'Appel d'Offres national de 2012. L'entreprise aura concrétisé d'ici 2017 les six projets (42 MWc) qu'elle a remportés dans le cadre de l'Appel d'Offres national de la CRE en 2014.
Une diversification réussie dans le solaire
La Compagnie du Vent débutera ou préparera, à partir de 2016, la construction de sept nouveaux parcs éoliens (+ 100 MW) et deux nouvelles centrales photovoltaïques au sol (+ 24 MW) en France, dont les mises en service sont prévues en 2016 et 2017. Le développement de ces nouveaux sites de production, qui représentent près de 170 millions d'euros d'investissement, ajouté aux chantiers lancés en 2015 – dont la mise en service interviendra en 2016 (+ 37 MW) –, permettra à l'entreprise d'augmenter sa puissance installée de + 35% d'ici fin 2017. La Compagnie du Vent devrait passer le cap des 500 MW développés, construits et exploités fin 2016.Plus d'un quart des investissements bénéficieront directement aux entreprises locales. La Compagnie du Vent est également mobilisée pour répondre au nouvel appel d'offres national solaire photovoltaïque, qui devrait être lancé au deuxième semestre 2016. « L'augmentation du rythme des appels d'offres solaires nous encouragent dans désir de développer le solaire. Nous avons doublé nos objectifs à horizon 2020 avec une trajectoire lissée et un business plan de 50 MW installés par an. Ce qui portera notre parc à près de 300 MW et notre part solaire dans notre mix énergétique à 25% contre 15% aujourd'hui. On peut dire que notre diversification a réussi » précise Thierry Conil.
Une entreprise innovante
« Face aux mutations du marché de l'énergie, notamment avec la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte conduisant à vendre l'électricité renouvelable sur le marché, nous accélérons des projets d'Innovation notamment dans le domaine de la fiabilité de la prédiction de production court terme » confie Thierry Conil. L'entreprise est ainsi active dans la R&D depuis des années, notamment dans le cadre des projets solaires photovoltaïques remportés lors des appels d'offres nationaux de 2012 et de 2014. Outre la prédiction à court terme de la production d'une centrale solaire (à l'horizon 6 à 24 h), indispensable pour annoncer la production qui sera vendue et livrée sur le réseau électrique national, deux autres thèmes seront développés d'ici les trois prochaines années. L'analyse de performance consistant à identifier des gains de production sur les parcs éoliens et les centrales solaires est de ceux-là. Il s'agira pour LCDV de continuer à améliorer cette analyse à l'aide d'appareils de très haute technologie (laser) encore peu utilisés dans le monde, tels que des « lidars-nacelle » ou « lidars-scannant », ou des technologies réseau innovantes type SigFox. Autre axe majeur, le stockage de l'énergie, à travers dix systèmes de batteries Li-ion couplés aux centrales solaires photovoltaïques, et sur lesquels différentes stratégies de gestion pourront être testées : lissage de la production, gestion des pics de production, etc. Actuellement, La Compagnie du Vent développe, en partenariat avec le laboratoire Promes-CNRS, le projet de R&D « Rivesaltes Grid ». Ce projet repose sur une plateforme technologique regroupant des ombrières solaires de parking, un système de batteries et un véhicule électrique, le tout connecté à des ateliers gérés en autoconsommation. De ses plateformes technologiques au développement de logiciels métier, en passant par la mise au point d'algorithmes performants, La Compagnie du Vent, forte de ses experts et doctorants, entend ainsi renforcer sa chaîne d'innovation au service de l'excellence opérationnelle.
Des projets respectueux de l'environnement local
La Compagnie du Vent développe des projets éoliens et photovoltaïques dans une démarche de concertation avec l'ensemble des acteurs locaux, au bénéfice des territoires. Elle développe de plus en plus de projets « participatifs » en proposant aux collectivités locales et aux populations d'investir dans ses installations (le premier pour le projet photovoltaïque Montane Sud en Corrèze). Dans le cadre de ses travaux de construction, l'entreprise fait appel en priorité aux entreprises régionales et contribue ainsi au dynamisme économique local (travaux de génie civil, terrassements, réseaux électriques, études paysagères et environnementales…). Pour la construction de ces installations solaires photovoltaïques, La Compagnie du Vent sélectionne des fournisseurs partenaires essentiellement français et européens, notamment pour les modules photovoltaïques, fabriqués à Toulouse et à Vénissieux.
Encadrés
Bilan d'activités 2015 et perspectives 2016 de La Compagnie du Vent, Groupe ENGIE
• Chiffre d'affaires consolidé : 67 millions d'euros, en hausse de plus de 22% par rapport à
2014
• Résultat net consolidé de 10,4 millions d'euros en 2015 (8,6 millions d'euros en 2014)
• 115 millions d'euros investis dans le développement éolien et photovoltaïque en 2015
• Ambition soutenue dans le solaire photovoltaïque
• Puissance installée multipliée par 4,5 en 8 ans : 450 MW fin 2015
Jean-Michel Germa refuse d'approuver les comptes de LCDV et dénonce des résultats en trompe-l'œil
« Derrière une croissance du parc exploité en apparence satisfaisante, les résultats de La Compagnie du Vent sont décevants au regard de son potentiel et du dynamisme que connaît le secteur des énergies renouvelables en France et dans le monde. Sans la stratégie de dépérissement menée avec application par Engie depuis son entrée au capital de la société, plusieurs milliers de MW installés et en développement supplémentaires figureraient aujourd'hui dans son portefeuille d'actifs. C'est tellement dommage… », se désole Jean-Michel Germa. « Je reste inquiet sur les projets futurs de La Compagnie du Vent. Le développement prévu dans les prochaines années reste bien trop modeste… Cela fait des années que la Compagnie du Vent ne fait que préserver ses parts de marché. Il serait temps qu'Engie la laisse en gagner, en France mais aussi à l'international, car elle en a le potentiel ! » Pour Jean-Michel Germa, cette situation illustre une nouvelle fois la nécessité d'un rééquilibrage des relations entre les grands groupes et les PME qu'ils contrôlent. A cet égard, Jean-Michel Germa défend un projet de disposition légale visant à permettre aux PME de se développer en toute confiance aux côtés de leurs partenaires majoritaires, sans crainte d'être absorbées. Du côté de la présidence de LCDV, pas de commentaire mais plutôt de l'incompréhension. Les résultats d'une croissance à deux chiffres et les investissements soutenus « parlent d'eux-mêmes ».
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