La Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production d'électricité, élaborée en 2009, fixait des objectifs ambitieux de développement des énergies renouvelables électriques, pour contribuer à l'atteinte d'une proportion de 23 % de la consommation d'énergie produite à partir d'énergies renouvelables en 2020. Cette programmation établissait pour chaque filière d'énergies renouvelables des objectifs chiffrés à atteindre d'ici 2020. Pour la filière solaire, un objectif de 5 400 MW de puissance installée d'ici 2020 avait été fixé. Du fait du développement rapide de cette filière, notamment du fait de la baisse importante des coûts sur les années 2009-2015, cet objectif a été atteint.
La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte prévoit l'accélération du développement des énergies renouvelables pour atteindre 40% de la production d'électricité en 2030. Cela supposera des objectifs renforcés pour la filière photovoltaïque. Afin de garantir la poursuite du développement des installations solaires, et dans l'attente de la fixation de nouveaux objectifs dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, Ségolène Royal a souhaité que les objectifs soient relevés dès maintenant de 5 400 à 8 000 MW. L'arrêté a été publié dimanche 30 août au Journal Officiel.
En cohérence avec cette dynamique d'accélération du déploiement de capacités solaires, le gouvernement a annoncé cet été le doublement des deux appels d'offres pour les installations PV de moyenne et grande puissance qui avaient été lancés par Ségolène Royal en mars 2015 et novembre 2014 et qui sont portés respectivement de 120MW à 240 MW et de 400MW à 800MW.
À l'occasion des Jeux africains de Brazzaville, événement majeur pour le Congo et tout le continent africain, le Groupe Bolloré et l'État du Qatar lancent Bluecongo, une joint-venture qui a pour vocation de développer des infrastructures de transport électrique et des systèmes de production d'énergie propre au Congo Brazzaville, afin de soutenir les ambitions du pays par l'apport de technologies «propres» répondant aux besoins d'un développement économique durable.
Des véhicules 100% électriques au service du comité d'organisation des Jeux africains
Pour ce grand rendez-vous, Bluecongo va mettre 50 voitures et 14 bus électriques à disposition des délégations officielles et sportives sur les différents sites de la compétition à Kintélé. Équipés de batteries LMP (Lithium-Métal Polymère), une technologie unique au monde conçue par le Groupe Bolloré et qui a nécessité 3 milliards d'investissement, ces véhicules fiables et performants ont une autonomie exceptionnelle (120 km pour les bus, 250 km pour les voitures) qui leur permet de rouler toute la journée sans nécessiter de recharge.
Cette batterie, dotée d'une puissance et d'une forte densité énergétiques, est une batterie sèche (c'est-à-dire « tout solide »), ce qui lui confère de nombreux avantages, notamment en termes de sécurité quelles que soient les conditions climatiques.
Une énergie 100% renouvelable, des véhicules respectueux de l'environnement
Quatre stations et 80 bornes de recharge ont été installées afin d'alimenter la flotte de véhicules en électricité propre, fournie par des panneaux solaires. En effet, un champ de panneaux photovoltaïques couplé à des conteneurs remplis de batteries LMP permet de produire et de stocker l'énergie solaire et de la restituer en temps voulu, de jour comme de nuit, pour recharger les véhicules. Au moment où les questions de transition énergétique et de stockage de l'électricité sont devenues des enjeux majeurs pour les États et les villes à travers le monde, cette technologie est la base fondamentale du développement de transports propres (voitures et bus) et de solutions de stockage d'électricité dans des applications stationnaires pour les entreprises, les collectivités et les réseaux électriques.
Les développements futurs de Bluecongo
Dans le cadre des applications stationnaires, un des enjeux est de pouvoir stocker et restituer, en quantité suffisante et à la demande, de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire (problème d'intermittence des énergies renouvelables). C'est ce que permet aujourd'hui la batterie LMP et qui est la base des nouveaux développements stratégiques pour réduire la fracture énergétique, notamment sur le continent africain. Cette technologie permet de pallier les déficiences des réseaux électriques en apportant des solutions de production d'électricité totalement autonomes dans des zones qui en étaient auparavant dépourvues sans engendrer de lourds investissements sur le réseau et en préservant l'environnement
La flotte de véhicules qui sera déployée pour les Jeux a pour vocation de rester au Congo et d'offrir des compléments de mobilité aux habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire. Au-delà des Jeux africains, Bluecongo souhaite mettre ses nouvelles technologies au service du Congo avec notamment un projet pour la ville d'Impfondo, située aux confins du Congo et au centre d'un environnement naturel exceptionnel. Bluecongo étudie la possibilité de déployer plusieurs mégawatts pour l'électrification de la ville grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques couplés à des batteries de stockage. Ces solutions de production d'électricité totalement autonomes représenteront à l'avenir une réponse aux besoins essentiels des populations et contribueront à favoriser un développement économique durable.
Par arrêté du 28 août 2015 paru ce dimanche au Journal Officiel, modifiant l'arrêté du 15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité (PPI) (JORF n°0200 du 30 août 2015 page 15376), la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a traduit dans un texte l'engagement du Président de la République de fixer à 8000MW la puissance totale installée en énergie solaire photovoltaïque au 31 décembre 2020. Un objectif dont la valeur juridique pourrait être modifiée.
Le Gouvernement vient de relever de 5400 MW à 8000 MW l'objectif de puissance totale installée en 2020 en énergie solaire photovoltaïque.
Ce relèvement correspond à un engagement du Président de la République, se traduit par une modification de l'arrêté du 15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle de l'électricité.
L'objectif de 8000 MW est éloigné de celui proposé par les professionnels (20 000MW d'ici à 2020) et de l’Ademe qui dans un « avis » préconisait 15 000 MW pour la même date. Sur le plan du droit, le Gouvernement n'a pas modifié la valeur juridique de cet objectif qui reste un maximun à ne pas dépasser et non un minimun à atteindre.
Les Territoires à énergie positive (Tepos) se sont donnés rendez-vous à Thouars (Deux-Sèvres) les 2, 3 et 4 septembre prochain. Aux avant-postes de la transition énergétique, ces collectivités rurales visent un objectif 100 % énergies renouvelables. A la veille de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21), leurs efforts montrent la voie à suivre pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et sortir des combustibles fossiles. La Communauté de communes du Thouarsais coordonne la 5ème édition de ces rencontres. Parcs solaires et éoliens, usines de méthanisation, habitats à énergie positive, réseau de chaleurs bois… Nulle part ailleurs en France la transition énergétique n'est aussi visible et avancée sur le terrain.
400 participants (élus locaux, techniciens de collectivités, professionnels du secteur de l'énergie, chefs d'entreprises, acteurs du monde agricole, services de l'Etat…) sont attendus pour débattre et échanger sur ces réalisations amorcées il y a 30 ans. Tous les acteurs majeurs du mouvement des Territoires à énergie positive témoigneront également de leur expérience. Parmi eux : Jean-François Caron, Maire de Loos-en-Gohelle, qui copilote la dynamique de 3ème révolution industrielle en Nord-Pas-de-Calais ; le Beaujolais Vert, présidé par Michel Mercier, ancien Ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire ; ou encore Jacky Aignel, Président de la Communauté de communes du Mené.
Cette année, la France accueillera et présidera la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, plus connue sous le terme de COP 21, qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Il s’agit là d’une échéance particulièrement importante, puisque « Paris 2015 » a vocation à aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.
Le défi sera, de projeter, de façon claire, une série d’objectifs dans un nouvel horizon temporel qui permettra de dépasser ceux actuellement poursuivis pour 2020 et contenus dans la désormais célèbre équation du 3X20 établie en 2008 dans le paquet énergie-climat : 20% de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre, 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique et 20% de réduction des consommations d’énergie.
La France va donc jouer un rôle de premier ordre sur le plan international, pour rapprocher les points de vue et faciliter la recherche d’un consensus des Nations Unies mais aussi au sein de l’Union européenne, qui occupe, historiquement, une place importante dans les négociations sur le climat. 25 ans après la publication du premier rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), en 1990, les connaissances scientifiques sur les changements climatiques et leurs possibles répercussions sur l’environnement, l’économie et la société ont bien évolué. Les enjeux sont désormais largement diffusés et connus.
Il s’agit de tout mettre en œuvre pour limiter le changement climatique et sa myriade de conséquences analysées par des scientifiques de tous horizons et disciplines -géologues, atmosphériciens, océanographes, géographes, palynologues, glaciologues- en réduisant les émissions de gaz à effet de serre en général, et celles du CO2 en particulier.
Si le consensus existe sur les fins poursuivies, les divergences sont encore grandes sur les moyens à mettre en œuvre et les façons de les planifier dans le temps et par pays. C’est fondamentalement à ces questions que seront confrontées les différentes parties qui assisteront à la COP 21, et ce sont ces sujets qui mobiliseront l’attention de tous sur les mois à venir.
Pour cette 3è Edition de l’Université e5t, nous souhaitions contribuer aux différents débats et travaux en cours sur la COP 21, en effectuant un bilan concret de la position de l’Europe et de la France. Dans ce contexte, la question posée nous paraissait claire, à savoir : A l’heure de la COP 21, l’Europe et la France sont-elles exemplaires ?
Mais surtout, et c’est bien là le leitmotiv de la Fondation e5t (www.e5t.fr), il convient d’associer les territoires à cette réflexion fondamentale. En effet, ces derniers, en France et partout dans le monde, sont plus que jamais sont appelés à jouer un rôle décisif dans la mobilisation générale. Parmi ces territoires, la Rochelle occupe une place de premier ordre, car il s’agit sans aucun doute du champion français historique, de la lutte contre le changement climatique.
L’Université e5t, en coopération avec l’Ecole Supérieure de Commerce –Sup de Co La Rochelle- et l’EIGSI, ont vocation à réaliser un bilan annuel et une revue de l’ensemble des projets, actions et mesures les plus innovantes en matière d’énergie, d’efficacité énergétique et de protection de l’environnement et de les mettre en perspective dans un logique de croissance durable. Cette année encore de nombreuses personnalités étaient présentes…
Voici quelques vidéos particulièrement remarquables :
Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, syndicat national des professionnels du solaire, présente l'état de l'art de l'énergie solaire qui devient une technologie disruptive !
Intervention de Michèle Pappalardo, Cour des Comptes, Animatrice Vivapolis et ancienne présidente de l'Ademe
Intervention de Myriam Maestroni, présidente de la fondation e5t suivie de la conclusion de la première journée de l'université d'été e5t 2015 par Denis Baupin, Vice-Président de l'Assemblée Nationale. A noter, en fin d'intervention une remarque sur l'autoconsommation /autoproduction et l'avenir des réseaux électriques.
Entretien avec André Joffre, le Monsieur énergie renouvelable dans les P.-O.
Quels sont aujourd’hui les signaux positifs sur le marché du solaire?
Ils sont nombreux. Et les derniers appels d’offres nationaux en témoignent. Au départ fixé à 400 Mégawatts, le dernier appel d’offres de juin sur des centrales au sol ou sur les toits a été doublé par François Hollande. Même chose pour un deuxième appel d’offres qui doit être remis fin septembre dans le bâtiment. Il est passé de 40 à 80 Méga avec des tarifs d’achat en hausse de 10%. Une révision des tarifs qui permet une meilleure rentabilité des réalisations, car le modèle est totalement lié à la vente sur le réseau.
A l’inverse, où en est le développement de l’autoconsommation?
Le processus suit la même tendance. L’appel d’offres régional permet désormais de pérenniser le modèle. Et les projets sont nombreux, là aussi. Un supermarché, un grand magasin, un hôtel, un centre technique du conseil général, une banque font partie des projets en cours ou à l’étude dans le département.
Saint-Laurent-de-Cerdans porte aussi un projet unique.
En effet, la distribution de l’électricité sur cette commune est gérée en régie. Et bientôt, plus de 45% de la consommation électrique sera produite par une centrale photovoltaïque qui alimentera directement les habitants. De l’autoconsommation à grande échelle et surtout une grande première en France pour une régie municipale. C’est un projet à 2,7 millions d’euros soutenu par L’Ademe dont on en saura plus fin septembre.
Le solaire trouve-t-il enfin sa place?
Disons que l’on ne se posera bientôt plus la question sur la création de projets ou sur la position des capteurs. Au niveau général, la croissance est très forte sur le marché mondial. Les projets sont déjà rentables et l’environnement économique devient de plus en favorable. Le prix des panneaux, le stockage de l’électricité produite vont changer la donne. Et il suffit de voir le changement insufflé par TESLA aux Etats-Unis et dans le monde pour comprendre que le solaire va tout balayer sur son passage.
Entre le 17 août et le 8 septembre, la Start-up Solaire Box est présente au côté des plus grands industriels de l'énergie pour présenter ses innovations au grand public en matière d'habitation intelligente, durable et écologique. En décembre, la France va présider la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 ». C'est une échéance cruciale, puisqu'elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l'objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C.
Dans ce contexte, la ville de Paris a décidé en amont de cette conférence de créer un événement de sensibilisation entre le 17 août et le 8 septembre sur les quais de Seine Rive gauche. Dans ce contexte, Solaire Box a été sélectionnée pour présenter largement au grand public son offre innovante qui consiste à proposer des modules d'habitation ou de stockage dédiés au grand public. Il sera notamment présenté en avant-première, un module de 20 mètres carrés intégrant de nombreux aménagements et une toiture solaire qui permettra de l'alimenter localement en électricité sans autre source d'énergie.
Thomas Coquil chez Solaire Box confie : « Nous sommes fiers d'avoir été sélectionnés par la mairie de Paris pour participer à cet événement exceptionnel. Nous allons faire découvrir aux visiteurs à quoi pourraient ressembler les bâtiments et habitations de demain. D'ores et déjà, nous avons créé des produits complémentaires accessibles à tous et faciles d'installation. Grâce à leur indépendance énergétique assurée par des panneaux solaires, ils s'autofinancent et apportent un impact positif pour l'environnement. Cette exposition nous permettra enfin de sensibiliser le grand public sur la nécessité de s'équiper de solutions de nouvelle génération et énergétiquement autosuffisantes. »
Les 18 et 19 Septembre prochains se tiendra à Perpignan la 1ère Mostra Verte. Ce sera le 1er évènement de ce type à Perpignan et dans la région. Il aura même une dimension supra-régionale avec la participation de la Catalogne sud. Cet évènement a pour but de faire connaître, promouvoir et développer tous les aspects de la Transition Energétique et de l'Alter-consommation à Perpignan et dans les Pyrénées Orientales. Il vise à présenter des solutions permettant de répondre aux problématiques environnementales de notre époque. Il porte sur les 3 aspects de la Transition : transports, habitat, alimentation.
Afin de s'adresser au grand public, il a été décidé d'un accès libre et gratuit. Sa situation en centre-ville (Allées Maillol devant le Palais des Congrès) permet d'espérer la venue d'un large public. Pour la mobilité: les Constructeurs présenteront leurs modèles de voiture 100 % électriques, hybrides rechargeables et hybrides. Pour l'habitat, des installateurs locaux de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques ainsi que de systèmes d'économie d'énergie seront présents. Pour l'alimentation : des producteurs locaux d'agriculture bio ou raisonnée exposeront leurs produits. Plusieurs associations locales présenteront leur activité en faveur du développement durable. Le vendredi soir, un grand convoi de véhicules électriques sera organisé, avec la participation de véhicules venant de Montpellier, Toulouse, Barcelone….
Il est encore temps de s'inscrire : si vous souhaitez présenter votre activité ou vos produits liés au développement durable à un public sensibilisé aux thèmes environnementaux, la 1ère MOSTRA VERTE de Perpignan vous en offre l'occasion. En fin d'année, la France accueille à Paris la COP21, (Conférence Mondiale sur le Climat) alors que du 16 au 22 septembre se déroule la Semaine Européenne de la Mobilité. Ce week-end des 18 et 19 septembre était donc le moment idéal pour organiser cette grande manifestation afin de montrer que « Le Centre du Monde » de l'Alter-consommation si cher à Dali se situe bien à Perpignan.
Créée en juin 2011 par Marc Ricci et Pierre-Yves Thoulon, la start-up Crosslux installée près d'Aix-en-Provence et spécialisée dans le développement de vitrages photovoltaïques producteurs d'électricité via la technologie du CIGS, déposera le 31 août prochain un dossier finalisé pour reprendre la société Nexcis. Réponse attendue de la part d'EDF le 7 septembre prochain. En cas de bonnes nouvelles, les premiers vitrages pourraient sortir des lignes de production à fin novembre. Déroulé d'une histoire qui dispose de tous les ingrédients pour bien se terminer…
Le 2 mars 2015, la fermeture de la société Nexcis, spécialisée dans la R&D sur les couches minces et installée à Rousset près d'Aix-en-Provence, est annoncée par la direction de l'entreprise. Nexcis, une filiale d'EDF, ne fait plus partie des plans de la maison mère. Le soir même, des salariés de Nexcis entrent en contact avec Marc Ricci et Pierre-Yves Thouvon, fondateurs de Crosslux, pour saisir l'opportunité de développer enfin un projet commun. La « petite » start-up avait déjà tenté de collaborer avec Nexcis. Sans succès. L'heure est peut-être venue…
Crosslux, le collaboratif dans les gènes
Dès sa genèse, Crosslux a axé son développement autour du BIPV et du verre photovoltaïque transparent à forte valeur ajoutée architecturale et esthétique. Le monde du bâtiment en ligne de mire. « Notre idée de base était même d'utiliser la technologie CIGS (Cuivre, Indium, Gallium, Selenium) de Nexcis pour développer nos produits. Mais à l'époque, Nexcis était plus portée sur les modules pleins avec pour objectif d'équiper des champs solaires avec des produits à bas coûts. Il n'y a pas eu de volonté de rapprochement ». Le partenariat n'a pas eu lieu. Il en a été de même avec la société voisine SunPartner qui travaille davantage sur les solutions d'alimentation des produits nomades comme le téléphone notamment avec sa solution Wysips. Crosslux a donc poursuivi seule son chemin. A regret. « Nous sommes une petite boîte. Nous sommes obligés d'être un minimum collaboratif.
Nous avons cela dans nos gènes » confie Pierre-Yves Thouvon. Les dirigeants/fondateurs de Crosslux ne sont donc pas restés insensibles aux approches des salariés de Nexcis aux heures vespérales de ce 2 mars 2015. D'autant que Nexcis avait déjà commencé sa mue lors de l'année 2014 vers des produits semi-transparents plus orientés vers le bâtiment donnant plus de pertinence encore à ce rapprochement. La complémentarité entre les deux entreprises fait sens. Nexcis maîtrise parfaitement la technologie du CIGS en amont avec une fabrication rapide et de qualité loin du savoir-faire de Crosslux en la matière. Certains modules auraient même atteint des rendements autour des 15%. Pour la transparence, Nexcis et Crosslux appliquent deux technologies distinctes. Crosslux réalise des « trous » au moment du dépôt du CIGS sur le verre, alors que Nexcis dépose le CIGS avant de pratiquer des ablations au laser. Autour d'un même objectif : laisser filtrer la lumière pour faire de ces modules des produits pour la façade.
Deux étapes : se focaliser sur le BIPV et fusionner les deux technologies
Au cœur de l'été, mi-juillet, Marc Ricci et Pierre-Yves Thouvon ont déjà déposé un premier dossier auprès de la direction de Nexcis, un business plan qui montre les grandes lignes du projet, sur quel marché opérer, comment l'attaquer, avec combien de personnes… « Deux étapes se dessinent clairement : se focaliser uniquement sur le BIPV semi-transparent et propulser les produits Nexcis dans les canaux de marché que nous avons ouvert dans le monde du bâtiment puis dès 2016, entreprendre la fusion de nos deux technologies pour rendre le produit plus attractif encore » poursuit Pierre-Yves Thouvon. Au sein de Nexcis qui a signé un PSE début juillet, une trentaine de personnes est intéressée par le projet sur les 77 personnes que compte la société. Ces salariés pourraient profiter de leur supplément de primes pour abonder aux fonds propres de l'entreprise à hauteur de 400 000 euros. Les apports financiers pour la reprise de Nexcis passent aussi par la nouvelle levée de fonds actuellement en cours pour Crosslux et qui devrait être bouclée en octobre pour un montant de 2,5 millions d'euros. Quatre autres millions, dont deux très rapidement en avance remboursable et en subventions, pourraient être apportés dans le cadre du PSPC (Projets Structurants Pour la Compétitivité) avec la DGE et la BPI.
Objectif : 100 000 m² par an en 2020
Le dossier finalisé de la reprise de Nexcis par Crosslux sera déposé avant le 28 août pour une réponse attendue de la part d'EDF le 7 septembre prochain. Trois projets seraient en concurrence, sans aucune certitude car rien n'a filtré du côté de l'opérateur national. En revanche, ce qui est pressenti dans le cas d'une issue favorable pour l'un des acteurs, serait la mise à disposition quasi gracieuse de l'usine de Rousset et de la propriété intellectuelle - les brevets – de la part d'EDF pour une durée de trois ans. Une intéressante sortie par le haut pour le groupe public à quelques semaines de la COP 21. En tous les cas, Crosslux est dans les starting-blocks en cas de réponse positive. L'agenda est calé. Le 14 septembre, les salariés auront à se positionner. Le 30 septembre, Nexcis fermera ses portes pour repartir le lendemain, le 1er octobre pour une nouvelle aventure avec à sa tête une nouvelle équipe dirigeante. « Si tout va bien, nous prévoyons six semaines pour tout redémarrer et sortir les premiers vitrages dès la fin novembre » assure Pierre-Yves Thouvon. Aujourd'hui, l'usine de Rousset produit 400 m² par an. Crosslux compte faire passer le rythme à environ 400 m² par mois avec à la clé une embauche de neuf techniciens. La montée en régime s'annonce délicate sur une ligne pilote spécifique à la R&D et non dédiée à la production. « A moyen terme, nous devrons remettre de l'investissement pour monter une usine raisonnable dès 2017 et pour parvenir à notre objectif de 100 000 m² par an 2020 soit une quinzaine de MW, une petite unité dans le domaine. L'idée est ensuite de répliquer le concept à l'international en 2018 en Chine, en 2019 au Brésil et en 2020 au Moyen-Orient » admet Pierre-Yves Thouvon.
Appréhender le monde du bâtiment
Quid de l'aval, l'un des ponts clés du projet ? Car il faut bien en effet écouler ces produits du bâtiment dans un secteur d'activité soumis à une forte inertie pour ce qui est de la nouveauté. Sur ce point, les fondateurs de Crosslux comptent s'appuyer sur les compétences et l'expertise de Germain Gouranton de TCE Solar, société dans laquelle ils prendraient même des participations. « Cela ne peut pas marcher sans cela » assène Pierre-Yves Thouvon. Crosslux est ainsi sur le point de finaliser un partenariat avec Bouygues Construction qui devrait installer une certaine volumétrie de modules à un prix fixé afin d'occuper le marché et d'amorcer la pompe. Des contacts avec d'autres majors comme Vinci et Eiffage devraient suivre pour pérenniser ce marché du BIPV et du photovoltaïque en façade qui s'imposera, quand l'heure des Bâtiments à énergie Positive (BePos) sera venue, des nouvelles tours parisienne à taille humaine à celles vertigineuses de Dubaï. Et si l'avenir de Nexcis passait par Crosslux !