Le Syndicat des énergies renouvelables a eu l’honneur d’être reçu vendredi 22 mai par le Premier ministre, Manuel VALLS durant une heure et demi.
Jean-Louis BAL était accompagné d’une délégation d’industriels membres du SER représentant toutes les filières et toutes les tailles d’entreprises sur la chaîne de la valeur des EnR. Etaient présents : Jérôme BILLEREY (Quadran), Antoine CAHUZAC (EDF EN), Arnaud CHAPERON (TOTAL Energies Nouvelles), Filippo CIMITAN (Siemens Energy), Kristell GUIZOUARN (AVRIL), Arnaud MINE (Urbasolar), Jérôme PECRESSE (ALSTOM Renouvelables), Eric SCOTTO (AKUO Energy), Jean-Baptiste SEJOURNE (ENGIE) et Damien MATHON (Délégué Général du SER).
Après un mot d’accueil de Manuel VALLS, rappelant les engagements du Gouvernement pour la COP 21 et le rôle attendu des EnR dans la lutte contre le dérèglement climatique, et une courte introduction de Jean-Louis BAL, La réunion avec le premier ministre s’est déroulée autour d’échanges structurés dans le cadre de 5 thématiques :
Le marché intérieur et le plan de déploiement des EnR
Première thématique abordée, la question du déploiement de volumes sur le marché intérieur, justifié notamment par les gains de compétitivité important des filières. Le SER a rappelé au premier ministre :
- La faisabilité de l’objectif 32% EnR en 2030 et de ses déclinaisons (40% dans la production électrique, 38% de la consommation de chaleur, 10% de biométhane dans la consommation de gaz naturel et 15% de la consommation dans le secteur des transports)
- L’attention portée par le SER à l’établissement d’une programmation pluriannuelle de l’énergie qui permette de donner lisibilité et visibilité aux investisseurs et aux industriels
- L’engagement des professionnels à faire baisser les coûts pour les filières émergentes;
- L’efficacité technico-économique du fonds chaleur renouvelable (outil important pour le développement de la biomasse, y compris sa mobilisation, de la géothermie et du solaire thermique)
- Le soutien nécessaire aux EnR dans le bâtiment (en particulier le chauffage au bois domestique) pour permettre une réduction des émissions de GES dans ce secteur
- L’enjeu du développement des biocarburants pour l’indépendance énergétique et la réduction des émissions de GES
- Enfin, la nécessité absolue de conduire la réforme des mécanismes de soutien aux EnR électriques avec de la progressivité et de la simplicité
Développement des acteurs à l’international
Deuxième thématique, le SER a rappelé les montants mondiaux d’investissements annuels dans les secteurs EnR et la place que pouvaient jouer les acteurs français de la chaîne de la valeur (développeurs, exploitants, équipementiers, ingénierie, …). Le SER a rappelé au premier ministre son fort engagement à accompagner les entreprises à l’international formalisé par la signature le 21 mai 2015, en présence de Laurent FABIUS et Matthias FEKL, d’un accord-cadre entre le SER et l’Agence Française de Développement.
Sur cette thématique, le SER a rappelé :
- Le besoin des entreprises à l’export
- Les outils nécessaires à la compétitivité de l’offre « made in France »
Les participants ont ensuite exposé des exemples de projets à l’international soulignant les points de difficultés et les facteurs de réussite.
La simplification des procédures
Sur cette thématique importante, le SER a rappelé les points suivants :
- En matière d’éolien terrestre, Jean-Baptiste SEJOURNE a rappelé les avancées en la matière depuis trois ans (loi Brottes, autorisation unique) mais a mis en garde sur la nouvelle disposition du projet de loi transition énergétique pour la croissance verte instaurant la distance éoliennes/habitations qui crée une insécurité juridique nouvelle. Il a par ailleurs rappelé l’attachement du SER à la suppression du permis de construire pour les éoliennes. Il a sensibilisé le premier ministre sur la question des radars et des servitudes militaires. Enfin, il a indiqué qu’un cadre réglementaire pour le « repowering » serait rapidement nécessaire.
- Pour l’éolien maritime, Antoine CAHUZAC a rappelé la difficulté de tenir les objectifs affichés. Il a par ailleurs souligné deux points : le nécessaire encadrement des recours qui aujourd’hui peuvent encore être déposés après la mise en service et la nécessité de faire paraître le décret instituant la cour administrative d’appel unique. Jérôme PECRESSE a demandé, par ailleurs, qu’un coordinateur de la filière offshore puisse être nommé pour accélérer la sortie des textes importants pour la filière.
- Arnaud MINE a évoqué les pistes de simplification pour le solaire photovoltaïque
- Enfin, Jean-Louis BAL a présenté les difficultés rencontrées et les atouts de la filière de la méthanisation
Le développement Industriel des EnR
Jean-Louis BAL a rappelé en préambule de cette thématique les chiffres de l’emploi des filières et la réalité industrielle dans chaque filière, il a par ailleurs rappelé la conduite du projet WINDUSTRY France 2.0 par le SER.
Ensuite les participants ont témoigné des expériences industrielles :
- Jérôme PECRESSE sur les engagements industriels dans le secteur de l’éolien offshore
- Arnaud MINE, Arnaud CHAPERON et Antoine CAHUZAC pour la filière solaire PV
- Filippo CIMITAN a rappelé les engagements de SIEMENS dans le « sourcing » auprès de sous-traitants français
- Kristell GUIZOUARN a rappelé les investissements industriels de la filière des biocarburants (éthanol et biodiesel)
Développement des énergies renouvelables dans les DOM COM et développement du stockage associé
Jérôme BILLEREY a rappelé le contexte des zones non interconnectées :
- Un gisement très important de ressources renouvelables (vent, soleil, géothermie, biomasse)
- Un coût de production de l’électricité élevé et fortement émetteur de GES
- Un taux d’EnR électrique dans la consommation compris en moyenne entre 30 et 35% aujourd’hui avec un objectif de 50% en 2020 et une autonomie recherchée à 2030
- Une limite d’injection fixée à 30% en puissance installée variable mais possibilité de développer des solutions EnR avec stockage.
Le SER a rappelé la nécessité :
- De moduler le seuil limite de 30% de puissance variable injectée
- De déclencher des volumes plus importants pour préparer les solutions de stockage
- De donner à travers les PPE par zones insulaires une trajectoire continue qui donne de la visibilité aux acteurs
Tout au long de cet entretien, le Premier ministre a posé des questions pour bien comprendre les problématiques de nos filières et pour conclure a indiqué :
- Attendre du SER des propositions supplémentaires en matière de simplification administrative
- Etudier la possibilité de mettre en place un coordinateur interministériel « offshore » pour accélérer la sortie des textes réglementaires attendus
- Attendre les propositions du SER en matière d’outils compétitifs à l’export
- Attendre les propositions du SER concernant les ZNI avant son déplacement à la réunion au mois de juin 2015