Sous ce titre et sous la plume du journaliste d’un jour Jean-Pierre Farandou, Président de Keolis, le journal « les Echos » d’hier publie un article qui démontre une fois de plus les avancées de l’énergie solaire. Les annonces qui se succèdent de jour en jour sont tellement nombreuses, que l’on peut désormais parler de « rupture ». En tout cas un tel article dans le journal de référence de l’économie est très important pour le crédit qui est désormais fait à l’énergie solaire. Souvenez-vous de la période, pas si lointaine où les « experts en énergie » nous prédisait un solaire rentable pas avant « 30 ou 50 ans, et encore s’il est un jour rentable !.. »
AJ
Un parc solaire à Dubaï vendra son électricité à 48 euros le MWh.
Dans de nombreux pays, cette énergie n’a plus besoin de subvention.
La révolution de l’énergie solaire est en marche. Vendredi, la société saoudienne Acwa Power a remporté un appel d’offres à Dubaï, en proposant un prix de 48 euros le mégawattheure (MWh) pour un parc solaire photovoltaïque. La tendance constante à la baisse du coût de production de l’électricité solaire se confirme. Dans de nombreux pays comme le Chili, l’Afrique du Sud ou l’Inde, elle devient moins chère que celle produite par les sources traditionnelles: charbon, gaz ou nucléaire…«Même en France, l’écart a été divisé par trois en quelques années », témoigne Gérard Mestrallet le PDG de GDF Suez.
La France fait figure d’exception en raison du prix particulièrement bas de l’électricité d’origine nucléaire historique : le prix de marché y est de 40 euros le MWh.
Un secteur considéré « peu risqué sur le long terme »
Quelles sont les raisons de cette baisse spectaculaire des coûts ? « Trois éléments l’expliquent », souligne Thierry Lepercq, PDG de la PME française Solaire direct. « D’abord, l’augmentation régulière des rendements des cellules photovoltaïques, qui pourrait encore s’améliorer de 20 % dans les 10 ans qui viennent.
Ensuite, les coûts des modules nécessaires à la production de l’énergie solaire ont été divisés par six depuis 2008. Enfin, les coûts de financement ont été réduits de moitié, car les investisseurs considèrent ce secteur comme peu risqué sur le long terme. »
Dans certains pays, le solaire n’a plus besoin de subvention. Gérard Mestrallet estime que « lorsque son prix atteindra celui du marché, beaucoup d’acteurs publics ou privés basculeront vers cette source d’énergie, qui sera au cœur de la transition énergétique ». La France a du chemin à faire. Quand notre voisin italien couvre déjà 10%de ses besoins avec le solaire, cette source d’énergie ne représente que 1%de la fourniture d’électricité dans notre pays.
D’où l’image auprès du grand public d’une énergie secondaire servant simplement à alimenter quelques panneaux d’information ou à chauffer les piscines.
Pour autant les groupes français ne restent pas inactifs. Total a racheté en 2011 Sunpower, un leader américain du secteur. Son PDG, Patrick Pouyanné, confirme le caractère stratégique de cette activité pour le groupe pétrolier français: « Nousavonsinvesti2milliards de dollars dans le solaire. Nous croyons au développement de ce secteur, déjà compétitif dans une vingtaine de pays par rapport aux autres sources de production d’électricité. »
Jusqu’où le solaire pourra-t-il aller ? Le cabinet Global Data prévoit que la puissance installée triplera d’ici 2020, pour atteindre 414 gigawatts. « La part de marché du solaire peut atteindre 20 %. Au-delà, la question de l’intermittence, la nuit par exemple, se posera », rappelle Thierry Lepercq.
Le prochain challenge décisif sera le stockage de l’électricité produite.
Il faudra aussi changer ses habitudes en apprenant à consommer pendant que le soleil brille!