Le dispositif Qualibat dans le domaine du solaire photovoltaïque était
jusque là limité aux installations de puissance inférieure à 36kVA, sauf
pour les installations avec modules souples (Activité 81 de la
nomenclature). Qualibat vient de modifier, à la demande des
professionnels du Groupement des Métiers du Photovoltaïque de la FFB
(GMPV-FFB), son dispositif de façon à disposer d'une offre complète et
graduée permettant de refléter la diversité technique des entreprises de
ce secteur, mais aussi de répondre à la pluralité des besoins des
maîtres d'ouvrage, dont certains portent sur des installations
photovoltaïques de grande puissance.
- Trois niveaux techniques correspondant à la puissance des installations
Selon les systèmes de montage – intégrés, surimposés ou de substitution -
le dispositif Qualibat s'organise désormais autour de trois niveaux
techniques. Le premier concerne les installations dont la puissance est
inférieure à 9 kVA, le deuxième celles ne dépassant pas 250 kVA et le
troisième sans limitation de puissance.
Les deux premiers niveaux, qui sont des qualifications, relèvent du
dispositif Reconnu Grenelle Environnement, notamment du contrôle de
réalisation prévu et sont attribuées par des commissions d'examen
Qualibat ENR statuant au niveau régional. Le troisième est une
certification métier impliquant des exigences plus spécifiques
contrôlées dans l'entreprise et sur chantier et qui relèvera d'une
commission nationale qui sera prochainement mise en place.
- Une offre complète dans le domaine des énergies renouvelables
Cet élargissement du dispositif existant, étape supplémentaire vers le
déploiement du BEPOS, s'inscrit dans le développement et la promotion de
l'activité du photovoltaïque qui doit se faire de manière raisonnée et
responsable, en respectant les règles et pratiques des métiers de la
construction.
Elle répond également aux préoccupations des pouvoirs publics et aux
récentes mesures d'urgence qu'ils ont annoncées pour soutenir le secteur
photovoltaïque français. Dans le domaine des énergies renouvelables,
Qualibat dispose ainsi d'une offre complète de qualifications et de
certifications. Lesquelles concernent, outre le photovoltaïque, les
installations solaires thermiques, les installations géothermiques et
aérothermiques (pompes à chaleur), les installations thermiques bois
énergie. À noter également que Qualibat dispose d'une qualification de
forage pour capteurs géothermiques verticaux.
EVER Monaco a été créé par deux entités monégasques, la société MITI et
l'association MC2D qui ont inscrit le développement durable au cœur de
leurs actions. Créé en juillet 2004, MC2D (Monaco Développement Durable)
regroupe et coordonne les actions de différentes associations
monégasques oeuvrant pour la protection et l'amélioration de la qualité
de l'environnement, telles l'Amave (Association des Amis du Véhicule
Électrique), Ecopolis, l'Association Monégasque de Protection de la
Nature, etc. Les actions de MC2D portent sur la sensibilisation de la
population et des pouvoirs publics sur les problèmes environnementaux.
Spécialisé à l'origine dans l'événementiel autour du monde du sport
automobile et de Monaco, MITI a été à l'origine du développement et du
succès de salons références sur le secteur des véhicules électriques
comme EV-MC jusqu'en 2004 ou la 21ème édition du salon mondial EVS en
2005. Monaco a été sélectionnée par la «World Electric Vehicle
Association» pour organiser en 2005 «EVS21» le symposium mondial des
Véhicules Électriques et Hybrides. Dés lors, la collaboration entre MC2D
et MITI, née à cette occasion, s'est poursuivie car il est apparu
évident que le salon devait impérativement ouvrir ses portes à
l'ensemble des énergies alternatives et propres. Ainsi est né EVER
Monaco !
Pour cette édition 2013 qui aura lieu du 27 au 30 mars au Grimaldi
Forum, les Énergies Renouvelables et l'Intégration dans l'habitat seront
donc au cœur de l'exposition puisqu'une large partie du Hall Ravel sera
consacrée aux solutions innovantes dans le domaine du bâti et de la
rénovation, de l'efficacité énergétique, du solaire photovoltaïque, du
solaire thermique, de l'éolien, de la biomasse, de l'éclairage durable,
de la géothermie, des solutions d'économie d'énergie, d'énergie marine.
Les exposants organisés autour d'un Village Durable pourront profiter de
la situation géographique stratégique de Monaco à l'intersection de la
région PACA, de l'Italie, de la Méditerranée et la proximité l'aéroport
de Nice. Ils se rencontreront dans une ambiance propice aux meilleurs
échanges commerciaux un visitorat de qualité qui apportera un niveau
d'échanges rare et traditionnellement réussi sur cette plaque tournante
de contrats d'affaires. Les décideurs professionnels : artisans /
installateurs, maîtres d'oeuvres, distributeurs / négociants,
architectes, urbanistes, élus régionaux, prescripteurs, collectivités et
promoteurs sont attendus dans cet environnement exceptionnel de la
Principauté. Des tables rondes thématiques, démonstrations et
conférences seront organisées pour une réussite complète de la
manifestation.
Référence absolue en matière de savoir-faire artisanal, les Compagnons
du devoir n'en oublient pas pour autant le développement durable. En
2008, lors de leurs assises, ils ont signé une charte interne pour
développer une démarche écologique, entre économies d'énergie, isolation
et recours aux énergies renouvelables. Une cible relève de l'évidence :
Le solaire thermique au sein des maisons des Compagnons réparties à
travers la France. Reportage !
Les Compagnons du devoir comptent plus de quatre-vingt maisons dans
toute la France ce qui correspond à la bagatelle de 5100 lits pour une
surface totale de 234 000 m². Quand la décision fut prise de développer
le solaire thermique au sein de ces établissements, la maison de Nîmes
dans le Gard a été première de cordée. La raison en est simple. Cette
maison avait été dotée dès l'origine en 1969 d'une installation solaire
thermique qui méritait une profonde réfection. Appuyé par le bureau
d'études Tecsol et financé grâce au fonds chaleur coordonné par l'Ademe,
de jeunes compagnons se sont donc attelés à remettre à neuf cette
installation solaire frappée d'obsolescence. Une formation sur le tas
pour engranger de l'expérience !
De la pédagogie autour du solaire thermique
Plus au Nord, à Angers, les Compagnons possèdent deux maisons, l'une en
plein centre, l'autre sur le boulevard Copernic. Construite en 1969 et
réhabilitée en 1990 pour l'hébergement, la Maison des Compagnons
d'Angers « Copernic » comprend des salles de cours, des ateliers, une
bibliothèque, une salle à manger, des bureaux administratifs et des
chambres pour une capacité d'accueil de 97 jeunes. En 2011, le bâtiment a
été rénové entièrement et isolé par l'extérieur pour le rendre étanche à
l'air. « Nous avons également profité de refaire la chaufferie pour y
greffer du solaire » analyse Baudoin Sauvé, responsable du patrimoine
pour les Compagnons et ancien plombier chauffagiste. Le bureau d'études
Tecsol a là encore apporté son savoir-faire technique. 16 capteurs Eklor
de 2,3 m² unitaires ont donc été installés pour produire l'eau chaude
sanitaire des chambres et du restaurant. Sur un plan économique, le
montant du marché s'est élevé à environ 38 000 € HT avec une subvention
de l'Ademe de 12 163 €. « Cette plateforme solaire d'Angers a été conçue
pour que les jeunes puissent monter voir les dispositifs et les système
solaires. Nous avons sur Angers Copernic des visées pédagogiques. Nous
sommes d'ailleurs en train de constituer en France un pôle de formation
solaire au sein d'une cellule économie d'énergie » poursuit Baudoin
Sauvé.
En manque de financement
Dans la foulée d'Angers, une autre maison a ainsi été solarisée à La
Talaudière à quelques encablures de Saint-Etienne (voir encadré). En
tout donc, trois maisons des compagnons voient désormais leur eau
sanitaire chauffée au solaire. Avec de belles économies générées et
quelques tonnes d'émissions de CO2 évitées ! Avec plus de quatre-vingt
maisons, le potentiel est encore important. D'autant que la volonté
d'aller vers une démarche verte est bien présente chez les compagnons.
De nouveaux projets sont ainsi à l'étude, aux antipodes l'un de l'autre,
l'un dans le Nord à Lille, l'autre sur les bords de la Méditerranée à
Marseille. Et celle qui a le plus de se réaliser n'est pas forcément
celle que l'on croit. « Sur Lille, l'installation pourrait être peu
coûteuse. Il s'agit d'un projet solaire sur un immeuble de cinq étages
qui est coiffé par une grande terrasse sur laquelle est construit un
local technique. L'architecture est idéale pour implanter des panneaux
solaires à moindre frais. Nous sommes très regardant là-dessus car les
problèmes de financement prennent aujourd'hui le pas sur la réalisation
des projets avec en plus les aides qui diminuent avec le temps » avance
Baudoin Sauvé. Sur Marseille, même si la ressource est là, le projet
semble plus complexe et donc plus coûteux. « Un prédiagnostic a
également été réalisé sur la maison de Colomiers. Le dossier est déposé.
On en connaît le prix. La contrainte financière est hélas bel et bien
là » soupire le directeur du patrimoine.
Un exemple concret avec la maison des compagnons de la Talaudière
Cette maison accueille un centre de formation et d'hébergement des
Compagnons du Devoir d'une capacité de 150 lits. Elle abrite également
une zone de bureau et de locaux administratifs. Une chaufferie centrale
assure la production d'énergie pour les besoins de chauffage et de
production d'eau chaude sanitaire. L'installation solaire avec des
capteurs implantés sur la toiture du bâtiment, a pour objet de se
substituer en partie à l'actuelle production d'eau chaude sanitaire
utilisant le gaz comme énergie. Une installation auto-vidangeable a été
mise en place. L'installation solaire est en fonctionnement depuis
juillet 2012.
Les données techniques
Application : Production d'eau chaude sanitaire
Surface de capteurs : 54 m² de capteurs plan type SKR500 de marque Sonnenkraft
Volume de stockage utile solaire : 3 000 litres (1 ballon)
Besoins annuels hors bouclage : 71 748 kWh
Apports solaires annuels : 34 031 kWh, 9 Tonnes d'équivalent CO2 évitées
par an (émission de CO2 = 220 gCO2 / kWh énergie finale).
Productivité solaire : 627 kWh/m².an
Energie substituée : gaz
Dates de mise en service : juillet 2012
Les données financières
Euros TTC
Aides ADEME 21 540€ 42 %
Région 10 223€ 20 %
Cumul d'aide 31 763€ 62 %
Autofinancement 19 237€ 38 %
Total investissement, y compris ingénierie 51 000€ 100 %
La barre symbolique des 100 GW de solaire photovoltaïque installés dans
le monde a été franchie selon l'Association européenne de l'industrie
photovoltaïque (Epia), avec plus de 30 gigawatts raccordés sur la seule
année 2012. Dans un communiqué Winfried Hoffmann souligne : Cette
capacité globale à récolter l'énergie du solaire produit autant
d'électricité en un an que 16 centrales électriques à charbon ou de
réacteurs nucléaires de 1 gigawatt chacun.
Il ajoute : « Personne
n'aurait pu prédire il y a dix ans que nous verrions plus de 100
gigawatts de capacité solaire photovoltaïque en 2012. Nous avons presque
réussi à répéter l'année record de 2011. Sur les 30 gigawatts (GW)
installés l'an passé --chiffre encore provisoire selon Epia-- 13
gigawatts ont été raccordés en dehors d'Europe (dont Chine 3,5 GW,
États-Unis 3,2 GW et Japon 2,5 GW), contre 8 gigawatts en 2011. En
Europe, 17 gigawatts ont été installés (contre 23 GW en 2011), avec sur
le podium l'Allemagne (7,6 GW), l'Italie (3,3 GW) et la France (1,2 GW).
La 6éme édition des Journées Européennes du Solaire s'organise, du 13 au
18 mai 2013, autour de deux axes : La pédagogie avec les écoles et la
décentralisation autour des Régions ! Histoire de faire encore et
toujours le buzz !
La campagne Ecoles Solaires : les plus jeunes une nouvelle fois à
l'honneur en 2013 ! Enerplan, conscient que les jeunes enfants sont de
plus en plus attentifs à leur environnement, a développé lors de
l'édition 2012 un programme spécifique à destination des plus jeunes,
âgés de 6 à 10 ans : l'opération Ecoles Solaires. Ce dispositif est
reconduit sur 2013. Il permet aux professeurs des 40 000 écoles
élémentaires de s'impliquer et de proposer aux écoliers de suivre un
parcours pédagogique ludique, afin de mieux comprendre le solaire à
travers des fiches d'apprentissage, des travaux pratiques
ludo-éducatifs, etc.
La jeunesse au cœur de la campagne 2013 !
Les collectivités, moteur du développement du solaire
Les Journées Européennes du Solaire 2013 fêtent la décentralisation
énergétique ! Dans la continuité du débat national sur la transition
énergétique et pour inscrire l'énergie solaire comme une technologie
totémique de la décentralisation énergétique, Enerplan souhaite
renforcer l'implication des collectivités dans la 6ème édition des
Journées Européennes du Solaire. Enerplan propose des partenariats sur
mesure à l'ensemble des Régions et collectivités territoriales, pour
organiser un ou plusieurs événements. L'objectif est de pouvoir informer
et sensibiliser les citoyens et les décideurs, sur les enjeux du
développement de l'énergie solaire en relation avec leur territoire de
vie à court et moyen terme. La campagne des JES 2013 sera le cadre
d'événements mobilisateurs locaux, associant élus, grand public et
professionnels, partout en France sur le thème de l'énergie solaire !
Des événements pluriels
-Des colloques à l'attention des décideurs et acteurs de la région :
collectivités locales (élus et services) et établissements publics ,
acteurs de l'habitat et de la construction, acteurs économiques.
- Des visites d'opération solaire remarquable
- Des portes ouvertes et des expositions pour faire découvrir le patrimoine solaire des collectivités
- Des manifestations sur l'espace public invitant les professionnels et le grand public à échanger
Un certain nombre de maires et de présidents de régions ont répondu
favorablement à la sollicitation d'Enerplan, soutenu dans sa démarche
par l'Association des Régions de France (ARF) et par l'Association des
Maires de France (AMF). On peut citer l'Alsace, le Nord pas de Calais,
Rhône –Alpes, Poitou-Charentes, les Pays de la Loire et la région PACA.
De nombreux partenaires s'investissent et collaborent pour organiser des événements mobilisateurs, du 13 au 18 mai 2013 !
Dans
un joli coin d'Ardèche que n'aurait pas renié Jean Ferrat, la société
Cefem Solar System conçoit et fabrique depuis 2010 des onduleurs. Une
gamme de produits dont les puissances s'échelonnent de 9 à 18 kW a ainsi
vu le jour. Avec le soutien éclairé des ingénieurs de l'INES. Reportage
!
Au commencement était Cefem Technologies créée en 1987. Cette société a
développé une activité de transformateurs et d'interrupteurs
industriels. En 2008, cette société rurale installée en Ardèche à Saint
Michel de Boulogne, très sensible à l'écologie, cherche à se
diversifier. « Nous étions spécialistes de composants de produits finis.
Nous sommes remontés d'un cran pour fabriquer des onduleurs
photovoltaïques, un secteur d'avenir auquel nous croyons » déclare
Florence Perrier, chargé d'affaires. En 2010, la filiale Cefem Solar
System est donc portée sur les fonts baptismaux. Une équipe d'ingénieurs
se met au travail pour élaborer les produits les plus performants
possibles. Les algorithmes des MPPT sont ainsi développés en partenariat
avec l'INES. En quelques mois, une gamme d'onduleurs voit le jour, des
onduleurs de 9, 10, 12, 15 et 18 kWc triphasés avec isolation galvanique
et système de refroidissement naturel et forcé. « Pas de 3 kWc dans la
gamme, nous visons la tranche jusqu'à 100 kWc voir les appels d'offres
100-250 kWc » poursuit Florence Perrier. Aujourd'hui Cefem Solar System
et occupe huit équivalents temps plein.
Cibles à l'export
Comble de malchance, le lancement de la filiale solaire se déroule en
pleine crise du solaire en France. La famille Fangier, fondatrice de
Cefem, n'est pas résignée pour autant et ne s'en laisse pas compter. A
travers la société mère, elle dispose d'une grande expérience de
l'export qui représente près de 70% du CA du groupe. L'Afrique du Nord
fait ainsi partie des pays cibles pour stimuler l'activité solaire. En
France, Cefem fait le pari de la qualité autour de rendements très
performants mais aussi de la proximité telle que seule une société
familiale est susceptible de prodiguer. « Quand on nous appelle à
l'usine, le bureau d'études prend directement en ligne le client. La
maintenance est chez nous une question de confiance absolue » confie
Florence Perrier. Sans oublier la force du made in France : « Cefem
Solar System est français, développe et fabrique ses produits en France.
A l'heure actuelle, c'est une donnée qui compte auprès des
consommateurs » conclut la jeune femme. Pas de doute, Cefem surfe sur ce
que la ministre Batho appelle le patriotisme écologique. En espérant
que ce soit là la bonne vague !
Le Trio-Top 9 TR HF sélectionné aux awards de l'innovation EnR 2013 au salon de Lyon
Premier onduleur de cette puissance destiné aux installations
résidentielles et ERP de 9kW, restant dans la tranche [0-9kW]: le
Trio-Top, avec son transformateur HF, permet de gérer la contrainte du
disjoncteur 30 mA obligatoire sur ce type de centrales. Le monitoring à
distance est sans data logger supplémentaire ni configuration d'IP: la
réduction des coûts en est d'autant plus importante. Un menu
pré-diagnostique sur le Cefem Portal permet de déterminer les problèmes
éventuels et ce avant une intervention sur site. Comme tous les
onduleurs de la gamme, le Trio-Top 9 TR HF est efficace (rendement max
96% peu sensible à la tension d'entrée et robuste (pas de condensateurs
chimiques, interrupteur industriel à coupure visible...). Plus d'infos...
Sous le titre « Energies renouvelables, industrie et territoires », le
colloque annuel du SER s'est tenu le 7 février dernier à la Maison de
l'UNESCO à Paris, à un moment où la lutte contre le changement
climatique doit être replacée au cœur des politiques publiques.
De nombreuses personnalités avaient répondu à l'invitation du SER : les
ministres Delphine BATHO et Cécile DUFLOT, le ministre allemand de
l'environnement, Peter ALTMAIER, plusieurs responsables de grands
groupes et de PME, de grands élus, les gestionnaires des réseaux et les
directeurs d'administrations.
En ouverture, le Président du SER, Jean-Louis BAL a planté le décor de
la journée : «Parler de transition énergétique doit se faire en
articulant deux idées forces : dessiner dans un premier temps des
perspectives de long terme qui constituent le cap d'une politique et
proposer ensuite des mesures à mettre en œuvre sans délai, cela veut
dire réunir le temps long et le temps court.»
Si le temps long est déterminant pour faire évoluer notre modèle
énergétique, le temps court est essentiel pour que notre pays soit en
mesure d'être au rendez-vous. Pour être à même de réussir la transition
énergétique, il nous faut d'abord respecter nos « engagements Grenelle
2020 » - 23 % d'énergie renouvelable dans notre consommation énergétique
–. Pourtant, chaque année qui passe nous éloigne un peu plus de cet
objectif. (Voir tableau en annexe*)
La première table ronde, animée par Erik ORSENNA, a permis de replacer
dans son contexte la question de la transition énergétique en France, en
Europe et dans le monde.Les deux autres tables rondes ont été
l'occasion de mettre en lumière le potentiel industriel et les retombées
économiques locales qui accompagneront la transition.
A l'occasion de cette journée, Delphine BATHO a remis le 10e trophée des
énergies renouvelables à Marcel DENEUX, sénateur de la Somme, qui,
depuis des années, met son énergie au service de la préservation de la
planète et des énergies renouvelables. Il a notamment été l'auteur d'un
rapport parlementaire fondateur sur le changement climatique.
Par ailleurs, RTE et le SER, lors du point presse du colloque du
Syndicat des énergies renouvelables, ont présenté leur « Axes de
collaboration sur l'intégration des énergies renouvelables dans le
réseau de transport ». Plus d'infos...
Lundi 11 février à 15h00 se tiendra une table ronde avec les entreprises
industrielles du photovoltaïque en présence de Delphine Batho, ministre
de l'écologie, du développement durable et de l'énergie et d'Arnaud
Montebourg, ministre du Redressement Productif. Une table ronde pour
évoquer le contexte de crise actuel généré par la concurrence asiatique
sous le coup d'une enquête antidumping diligentée par l'Union Européenne
!
« L'évolution de la production de l'énergie, avec le développement des
ENR, implique la mise en place d'un modèle largement décentralisé »
Alors que le Salon des Energies Renouvelables se déroule à Lyon en cette
année 2013, la rédaction de Plein Soleil est partie à la rencontre du
président de la Région Rhône-Alpes qui est aussi le responsable du
développement durable à l'Association des Régions de France. Une
interview vérité autour de l'avenir l'énergie solaire en Région
Rhône-Alpes et en France!
Plein Soleil : Quelles sont les raisons qui ont fait de la Région
Rhône-Alpes la locomotive du solaire en France, entre milieu associatif
(Hespul), centre de recherche (INES, CEA), industriels français
(Photowatt, Tenesol, ECM Technologies), entreprises étrangères (SMA,
SolarEdge, Yingly etc..) pour une région qui n'est pas forcément réputée
pour son ensoleillement ?
Jean-Jack Queyranne : Le développement du solaire n'est pas forcément
lié à la question de l'ensoleillement. Je vous rappelle que l'Allemagne
est l'un des grand pays du solaire en Europe. Nous avons cependant un
très bon ensoleillement plus on va dans le sud de la Région. Si
Rhône-Alpes est devenue cette grande région européenne, c'est le
résultat d'une dynamique durable de tous les acteurs du solaire : depuis
la création de Clipsol et de Photowatt en 1979, Hespul en 1991 jusqu'à
la création de l'INES en 2002.
La Région Rhône-Alpes est de son côté extrêmement volontariste : 40
millions d'euros auront été mobilisés par la Région sur INES et notre
soutien à la filière, amont comme aval, est une constante de notre
politique énergétique ; je pense notamment au Pôle de compétitivité
Tenerrdis. J'ajoute que nous accueillons chaque année le Salon des
Energies renouvelables à Lyon, qui est une vitrine de l'excellence
régionale et ce, tout particulièrement dans le solaire.
« 700 emplois détruits en Rhône-Alpes »
PS : Aujourd'hui, que représente la filière solaire en termes d'économie et d'emplois en Région Rhône-Alpes ?
JJQ : Les difficultés liées au moratoire décidé par le précédent
gouvernement et la concurrence très forte de la Chine ont eu des
conséquences importantes sur nos entreprises et sur l'emploi : selon le
SER, 10 000 emplois au moins auraient été détruits, soient environ 700
en Rhône-Alpes. Au-delà de la question du photovoltaïque, c'est
également le marché du solaire thermique qui a été impacté. Les
installateurs ont particulièrement été touchés : je pense notamment à
Evasol qui était un fleuron de notre région.
On estime à 100 000, les emplois liés aux ENR en France. 20 à 25% de ces
emplois sont en Rhône-Alpes. Et cela recouvre 450 entreprises. On ne
dispose pas de mesures sérieuses des emplois dans le solaire. Il faut
ajouter que le solaire, via les installateurs et les couvreurs, concerne
largement le secteur du BTP.
La constitution de statistiques fiables sur le solaire, comme pour les
autres ENR, est un chantier que nous devons conduire, avec l'Etat et
l'ensemble des autres régions. La ministre de l'Ecologie a d'ailleurs
annoncé que des indicateurs d'emplois dans l'économie verte seront
régulièrement publiés à partir du mois de mars.
PS : Quelle est à l'heure actuelle la puissance raccordée au réseau en photovoltaïque en Région Rhône-Alpes ?
JJQ : Rappelons que 23% de nos consommations d'énergie sont couvertes
par les renouvelables en Rhône-Alpes. C'est une situation assez unique à
l'échelle nationale liée au poids de l'hydroélectricité qui représente
70% de l'énergie produite via les ENR. Le solaire (thermique et PV)
compte pour environ 0,5%. Nous partons de très bas et les estimations de
puissance raccordées varient de 150 MW à 200 MW. Le moratoire a donné
un véritable coup d'arrêt. Il nous faut reprendre cette dynamique
amorcée auparavant, dans la concertation avec les territoires et afin de
conforter la filière industrielle régionale.
PS : Après des années fastes à la fin des années 2000, la filière
connaît des difficultés depuis deux à trois ans maintenant avec de
lourdes pertes d'emplois à la clé. La Région Rhône-Alpes a-t-elle mis en
place des dispositifs de soutien à la filière ?
JJQ : Nous avons apporté dans la mesure de nos moyens, notre soutien
aux entreprises de ce secteur qui connaissaient des difficultés, comme
nous le faisons au cas par cas au quotidien. Nous avons également
soutenu la filière notamment via la couverture des toitures de certains
de nos lycées – avec la préoccupation de favoriser les productions
locales de panneaux notamment. J'ai demandé que nous puissions en 2013
étendre ces expériences à d'autres lycées.
Sur l'innovation, nous poursuivons, après l'INES et PV Alliance, notre
soutien à la recherche. Notre mobilisation est commune à l'ensemble des
ENR (production, stockage, distribution). Les grands évènements que sont
le Solar Meeting et le Solar Decathlon sont également labellisés par la
Région. Enfin, dans le cadre de notre compétence sur la formation, via
les CFA, les GRETA, ou encore via INES Education, nous participons à
l'émergence des professionnels qui occuperont demain les emplois liés au
solaire.
Je veux rappeler, que le développement du solaire, comme le reste des
ENR, se fait en lien avec le vaste chantier de l'efficacité énergétique
dans le bâtiment : l'objectif, c'est le bâtiment à énergie positive.
Nous avons mis en place un premier outil avec la SPL efficacité
énergétique qui devrait permettre de réaliser 50 millions de travaux de
rénovation sur les prochaines 4 années.
La Région soutient l'innovation, la recherche et la formation
PS : Etes-vous inquiet du devenir de Photowatt racheté par EDF et Tenesol qui a intégré SunPower racheté par Total ?
JJQ : Nous avons été très inquiets pour Photowatt comme nous le sommes
aujourd'hui pour les fabricants de panneaux photovoltaïques de
Rhône-Alpes. La concurrence asiatique touche l'ensemble de l'industrie
du solaire mondiale, en Europe comme aux Etats-Unis. C'est pourquoi nous
ne pouvions pas rester dans l'expectative. Les premières mesures
annoncées par le Gouvernement vont dans le bon sens : il nous faut
développer le marché français et européen. Cela passe par le
développement de propositions commerciales intégrées (conception,
installation et équipements). Cela passe également par le développement
de la recherche : nous devons contribuer à l'augmentation des rendements
et c'est pourquoi la Région soutient l'innovation dans ce domaine.
Enfin, je veux dire l'importance que j'attache à la commande publique ;
c'est le choix que nous avons fait avec les lycées.
PS : Quelle est l'implication de la Région auprès de l'INES de Chambéry ?
JJQ : C'est l'un des grands équipements de recherche de Rhône-Alpes et
l'un des trois centres de recherche mondial sur le solaire. La Région
s'est engagée depuis le début et nous avons mobilisé des budgets très
importants. La filière photovoltaïque française possède ainsi, en lien
très étroit avec le CEA, un pôle reconnu sur le plan international.
C'est sur cette base que nous souhaitons développer la filière
industrielle du solaire, en Rhône-Alpes comme dans le reste de la
France. La formation, avec INES Education, est aussi une condition
importante de notre soutien. INES est la figure de proue du
développement de la filière solaire et la Région est un partenaire de
premier plan de cet équipement de référence.
PS : Vous êtes responsable du développement durable à l'ARF. Vous avez
demandé au gouvernement de réagir face à la situation de crise de la
filière solaire qui vous concerne au plus haut point. Que pensez-vous
des dernières mesures prises par Delphine Batho avec notamment le
doublement des volumes cibles et une hausse du tarif de 10% en fonction
de l'origine des cellules et des modules ? Vous paraissent-elles
suffisantes pour maintenir la filière à flot ?
JJQ : C'est une première étape qui a été plutôt bien accueillie par les
professionnels. Elle doit être confortée dans le cadre du débat
national sur la transition énergétique. Ce dont nous avons besoin, c'est
d'un cadre règlementaire et fiscal lisible et stable. Le développement
d'une filière s'inscrit dans le temps et ne peut être soumis à des
évolutions erratiques en permanence. Nous avons également besoin d'une
véritable stratégie industrielle, qui devra être confortée au niveau
européen. Enfin, nous avons besoin d'accentuer notre appareil de
formation, et les Régions sont aux premières loges dans ce domaine, pour
qu'il soit mieux adapté aux besoins des ENR et du solaire en
particulier.
« Trop d'appels d'offres déconnectés des réalités du terrain »
PS : Pensez-vous à l'instar de Christian Bourquin, Président de la
Région Languedoc-Roussillon que les Régions devraient être davantage
partie prenante au sein des procédures d'appels d'offres ?
JJQ : L'évolution de la production de l'énergie, avec le développement
des ENR, implique la mise en place d'un modèle largement décentralisé.
C'est pourquoi, l'Association des régions de France a pointé du doigt la
possibilité de « territorialiser », et pourquoi pas au niveau de la
Région, les procédures actuellement gérées au niveau national par la
CRE.
C'est un débat important. Je ne sais pas, à ce stade, ce qu'il
adviendra de la gouvernance de l'énergie demain en France, mais il est
certain que les Régions doivent être dans la boucle. Car nous avons la
connaissance des entreprises et des projets qu'elles portent et il y a
trop d'appels d'offre déconnectés des réalités du terrain. Au-delà,
c'est l'ensemble du modèle énergétique français doit être décentralisé :
le développement des ENR implique un tel changement de paradigme. Sur
la distribution et le raccordement, la Région devrait d'ores et déjà
être un échelon incontournable.
PS : Enfin et pour conclure, qu'attendez-vous du grand débat sur la
transition énergétique pour la filière solaire dans votre région ?
JJQ : Le débat régional sur la transition énergétique ne concerne pas
seulement le solaire mais tout à la fois l'évolution de notre
mix-énergétique régional, la maîtrise de l'énergie et le développement
des ENR. L'enjeu premier de ce débat doit être la prise de conscience de
nos concitoyens, la réappropriation de la question de l'énergie qui a
trop longtemps été confisquée par les experts.
Bien entendu, en tant qu'énergie d'avenir très prometteuse, le solaire
en sera l'un des points forts. C'est d'autant plus vrai que Rhône-Alpes
est dans ce domaine un territoire à très fort potentiel – nous avons vu
que nous partions de loin. J'attends aussi de ce débat sur la question
du solaire, que nous avancions sur la structuration de la filière
solaire dans notre Région. Enfin, le solaire est un élément du
mix-énergétique, et son développement devra se faire en lien avec la
maîtrise de l'énergie, dans les bâtiments notamment : je suis partisan
de l'offre intégrée et c'est la bonne stratégie qui doit nous permettre
d'affronter la concurrence très dure venant de Chine notamment.
Panasonic Corporation amorce le déploiement des modules solaires HIT de
sa nouvelle base de production solaire à Kedah, en Malaisie, qui a
commencé à fonctionner le 13 décembre 2012. Avec l'ouverture de l'usine
la société a pour objectif de répondre à la forte demande du Japon et du
reste du monde avec une plus grande production de modules solaires qui
proposent l'un des rendements le plus élevé au niveau mondial. L'usine
de Malaisie est la première base de fabrication solaire entièrement
intégrée de l'entreprise, dont la production s'étend des wafers aux
cellules et modules. Panasonic profitera pleinement de cette
installation, non seulement pour répondre à la demande croissante, mais
aussi pour renforcer la compétitivité via la réduction des coûts de
transport et l'utilisation des pièces et matériaux locaux.
À ce jour, Panasonic a produit des cellules solaires HIT dans ses deux
usines japonaises et dispose de trois bases d'assemblage de modules -
deux au Japon et une en Hongrie - avec une capacité de production
annuelle de cellules et modules totalisant 600 MW. La nouvelle base de
production en Malaisie ajoute une capacité de production annuelle de 300
MW, ce qui augmente la capacité globale de production de modules de
Panasonic de 50% à 900 MW. En plus de proposer séparément des modules
solaires, Panasonic va intensifier ses efforts afin de fournir des
solutions solaires intégrées qui combinent des modules solaires avec des
onduleurs, batteries de stockage et autres composants pour répondre aux
besoins variés des clients.
Description de la nouvelle base de production
Localisation : Kulim Hi-Tech Park, Kedah, Malaisie
Achèvement : Décembre 2012
Produits : Modules solaires HIT (production intégrée de wafers, cellules et modules)
Superficie : approximativement 70 000 m²
Salariés : approximativement 1 500
Capacité de production : 300 MW par an Plus d'infos...