« La filière solaire a un avenir en France et en Europe, à condition
que nous misions sur la qualité. Nos entreprises doivent se sentir pleinement
soutenues ». Tels ont été les propos du premier ministre de Jean-Marc Ayrault à
l’endroit de la filière solaire lors de son discours de clôture de la
conférence environnementale. Avec à venir un nouvel appel d’offres et un cadre
réglementaire plus stable dès début 2013. Insuffisant ! Les professionnels
attendaient plus et espèrent encore d’ailleurs un tarif plus alléchant et un
déplafonnement de ce même tarif jusqu’à 250 kWc. Le gouvernement doit aller
au-delà des intentions et des velléités pour redonner confiance aux
professionnels.
Car pour l’heure, pour survivre et poursuivre leurs activités solaires, les entreprises du secteur doivent de plus en plus ne compter que sur elles-mêmes et faire preuve d’imagination. Innover, ouvrir de nouvelles voies, explorer tous les possibles, montrer et prouver aux sceptiques que cette énergie solaire finira un jour par s’imposer face à l’idéologie dominante française de la centralisation énergétique ! Trouver des issues de secours !
Ainsi en va-t-il de l’autoconsommation avec le projet unique en France de Saint-Charles Solaire 2.0, à la fois collectif et participatif. Basé sur la maîtrise de l’énergie, ce projet place le photovoltaïque au cœur du principe de l’efficacité énergétique allégeant par la même les sollicitations du réseau lors des périodes de pointe estivale. Le solaire s’éloigne du financier pour faire corps avec le bâtiment, sa raison d’être. Et pour marquer son aversion à la spéculation, le surplus pourrait être reversé à des familles en situation de précarité énergétique. Vous avez dit Solaire Solidaire !
Il y a aussi la proposition de loi du député François Brottes sur la progressivité du tarif. Le principe : Plus vous consommez de kWh, plus cela vous coûtera cher. Ce dispositif n’a de sens que couplé à une politique d’isolation drastique des bâtiments et notamment des centaines de milliers de passoires énergétiques qui émaillent le territoire. Là encore, d’aucuns s’échinent à travailler sur des systèmes d’eau chaude solaire collectifs toujours plus efficients pour faire tomber la consommation électrique des ménages et conserver leur pouvoir d’achat.
Qu’on se le dise le solaire est un formidable outil de proximité, de liberté et de démocratie sociale. Il permet de s’affranchir partiellement des diktats imposés par les oligopoles. C’est sûrement pour cela qu’il a été mis sous cloche. Pour le libérer, il faut suivre les issues de secours. La lumière est au bout du couloir !