SolarWorld
est aujourd'hui omniprésente dans son combat contre l'industrie
chinoises du solaire photovoltaïque qu'elle accuse de dumping. Et les
communiqués de presse du fabricant allemand font largement état de cette
lutte et de ce ressentiment vis-à-vis des acteurs chinois du
photovoltaïque. Pour SolarWorld, pas de doute, « les investisseurs
misent de plus en plus sur les installations solaires de qualité « Made
in Germany » ou « Made in USA », non seulement pour les toits de maisons
et les toitures industrielles mais aussi pour les installations
indépendantes sur support au sol » confie un communiqué très explicite.
La société SolarWorld AG de Bonn développe donc actuellement ses
activités relatives aux installations de grande taille et fait part de
ses succès : au deuxième trimestre de cette année, elle a raccordé au
réseau cinq parcs solaires d'une puissance totale de 33 mégawatts, dans
des régions et zones industrielles de Saxe, Saxe-Anhalt, Basse-Saxe et
de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Parmi ceux-ci une installation de
18,8 mégawatts à Mahlwinkel en Saxe-Anhalt et une de 10 mégawatts à
Barth en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Ces parcs fourniront chaque
année plus de 30 millions de kilowattheures de courant solaire,
correspondant à la consommation moyenne d'environ 7 500 foyers par an.
Le développement rapide de ces activités a été rendu possible grâce à la
société Solarparc AG. Cette dernière est une filiale à 100 % du groupe
SolarWorld depuis le début de l'année. L'entreprise est spécialisée
depuis des années dans ce type de grands projets et a réalisé la
construction, les finitions techniques et la vente des installations de
30 MW aux investisseurs en très peu de temps. Solarparc prend en charge
la conduite de l'exploitation pour quelques-uns de ces projets.
« Réussir à rendre opérationnel un volume de plus de 30 mégawatts en si
peu de temps et à vendre des installations de cette ordre de grandeur
est une performance mémorable », a déclaré Dr.-Ing. E. h. Frank Asbeck (photo),
le président du directoire de SolarWorld AG. « Cela n'aurait pas été
possible sans les longues années d'expérience de Solarparc ainsi qu'un
fabricant aux reins solides tel que SolarWorld. L'intégration complète
de l'entreprise porte à présent ses fruits. »
La
société américaine Tigo Energy spécialiste des optimiseurs de puissance
(Maximizers) dans l'industrie photovoltaïque, vient enfin d'obtenir sa
certification TÜV pour son boîtier Module Maximizer™-ES (MMJ-ES).
L'annonce est officielle depuis le 20 août 2012. Cette certification
permettra aux industriels qui désirent intégrer la solution Maximizer au
sein de leur gamme de gagner un temps précieux pour l'obtention de leur
propre certification. « C'est la nouvelle la plus importante de cette
rentrée pour Tigo Energy » confie Laurent Hurtado, le responsable France
de la société. Par ailleurs, plusieurs fabricants qui ont d'ores et
déjà opté pour ce boîtier intelligent installé en lieu et place des
boîtes de jonctions sont également en cours de TÜV. C'est notamment le
cas des sociétés Hanwha qui vient de reprendre la société Q-Cells, Trina
Solar, Del Solar ou encore Up Solar. Petit à petit, Tigo Energy creuse
son sillon technologique au sein de l'industrie photovoltaïque mondiale
en quête de maturité et de sécurité.
Un petit rappel sur les potentialités de ces optimiseurs Tigo
compatibles avec toutes les gammes d'onduleurs existantes. Non seulement
ils permettent d'améliorer considérablement les rendements des
installations en lissant les effets d'ombres ou les défections de
panneaux - un panneau défaillant grève le rendement d'un string entier
-, mais ils apportent également un plus en termes de sécurité grâce à la
détection des arcs électriques et la possibilité qu'ils offrent de
couper le courant de manière électronique au niveau de chaque panneau.
Avec les Maximizers, une solution premium à l'heure des coûts bas, Tigo Energy
permet aux fabricants de se distinguer sur un plan technique et
d'apporter un plus aux maîtres d'ouvrage qui font de la sécurité un
préalable à toute autre considération. Ce boîtier Module Maximizer™-ES
(MMJ-ES) représente ainsi un atout de poids pour une maintenance de
grande précision. Un outil précieux pour la pérennisation des
installations et du métier ! Plus d'infos...
Le
groupe sud-coréen Hanwha a annoncé le rachat du fabricant allemand de
produits photovoltaïquea Q-Cells pour la somme de 50 millions d'euros.
Q-Cells, véritable vedette du secteur dans les années 2000, avait
déposé son bilan en avril dernier. Cette acquisition, qui doit encore
être approuvée par les créanciers de Q-Cells, voit Hanwha reprendre
l'usine Q-Cells en Malaisie et son site situé en ex-RDA, où trois quarts
des emplois seront maintenus, selon un communiqué. Les emplois
administratifs en Allemagne seraient les plus menacés. Le groupe
sud-coréen reprend aussi des dettes de Q-Cells, pour un montant entre
100 et 500 millions d'euros.
L’actualité n’a pas pris de vacances cet été : Entre le
résultat des appels d’offres et les signes avant-coureurs du débat sur la
transition énergétique qui s’ouvrira après la conférence environnementale de la
mi-septembre, les sujets ne manquent pas. Nous vous proposons de retrouver
ci-dessous les principales notes qui ont marqué ces mois de juillet et août
2012, et qui vous permettront en quelques « clics » de ne pas passer
à côté d’une information importante.
Depuis trente ans, le bureau d’études Tecsol étudie
des installations solaires en France et dans les DOM. Une
légitimité fondée sur une expérience incomparable ! Tecsol vous invite à
partager son expertise via des formations consacrées au solaire thermique et
photovoltaïque.
Pour
appréhender l’énergie solaire, faites confiance à des spécialistes !
Tecsol qui compte quarante collaborateurs répartis dans toute la France s’est
imposé comme l’un des principaux bureaux d’études européens en matière
d’énergie solaire. Et ce, depuis plus d’un quart de siècle !
Voilà
huit ans maintenant, Tecsol organise des formations qui puisent leur fondement
dans l’expérience glanée sur le terrain, au quotidien, par ses ingénieurs. Un
savoir-faire sans cesse réactualisé au rythme des avancées technologiques et
des nouvelles réglementations. Formation pragmatique par excellence, loin de
tout académisme, elle est directement applicable par les ingénieurs,
architectes, chefs d’entreprise ou techniciens des bureaux d’études ou des
collectivités qui y participent.
Un maximum de
connaissances dans un minimum de temps
D’une
durée de 2 à 5 jours - deux jours consacrés au solaire thermique et un à trois
jours au photovoltaïque -, la formation Tecsol qui peut être dissociée, se
révèle particulièrement dense en informations. Elle permet de réaliser
l’inventaire des possibilités réelles d’utilisation de l’énergie solaire dans
le tertiaire ou le résidentiel mais aussi de dimensionner une installation
solaire, d’en mesurer sa rentabilité et son impact sur l’environnement. Cette
formation s’avère idéale pour acquérir un maximum de connaissances dans un minimum
de temps. Un rapport temps passé/ efficacité plus que précieux à l’heure où
chaque minute compte.
Recommandée
par les anciens stagiaires
Rejoignez
donc le club des 2500 personnes qui ont d’ores et déjà participé à cette
formation Tecsol à Paris ou à Perpignan. Ils deviennent d’ailleurs bien souvent
les premiers à la recommander, en prescripteurs avisés, à l’instar de François
R., responsable d’un service énergie solaire d’un grand groupe international à
Paris. « Durant ces jours de formation Tecsol, nous sommes littéralement
immergés dans le monde de l’énergie solaire, assistés d’ingénieurs compétents,
très au fait des dernières évolutions scientifiques, techniques et
réglementaires. C’est simple, chaque nouveau collaborateur qui entre au sein de
mon service, suit systématiquement la formation Tecsol ». Comme un sésame
pour décrypter les arcanes du monde du solaire !
Upsolar, l'un des principaux fournisseurs internationaux de modules
solaires photovoltaïques, vient d'obtenir deux nouvelles certifications
de l'IEC (Commission électrotechnique internationale). Conjointement
avec l'organisme de certification ICIM basé en Italie, l'IEC a approuvé
les panneaux solaires 60 cellules d'Upsolar dotés de cadres Schweizer
Solrif®. Les modules d'Upsolar équipés en Solrif (SOLar Roof Integration
Frame) fabriqués dans l'Union européenne (« Made in EU ») offrent une
flexibilité de disposition du système et une facilité d'installation
pour les constructions résidentielles, commerciales et industrielles. De
plus, le produit est disponible en mono et en polycristallin,
élargissant ainsi le portfolio d'Upsolar afin de répondre aux besoins
spécifiques de chaque utilisateur.
La certification IEC par le biais de l'ICIM constitue un tremplin pour
Upsolar en vue de l'obtention de la certification du CSTB (Centre
Scientifique et Technique du Bâtiment), qui permet aux clients d'accéder
à des tarifs de rachat d'électricité en France. Par le passé, Upsolar a
déjà obtenu des certifications CSTB pour de nombreux produits de sa
large gamme.
« Étant donné le contexte économique international difficile, il devient
essentiel pour les fabricants de panneaux solaires d'investir dans des
certifications donnant droit à des mesures gouvernementales incitatives
et permettant de favoriser financièrement l'installation de systèmes
solaires », a déclaré Stéphane Dufrenne, directeur technique d'Upsolar. «
En misant sur ces reconnaissances non obligatoires, Upsolar développe
l'accès aux panneaux photovoltaïques sur les marchés italien et
français, et gagne ainsi des parts de marché inestimables dans ces
régions. » Plus d'infos...
Lauren-Jyoti,
co-entreprise établie entre Lauren Engineers & Constructors,
société américaine d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction,
et Jyoti Power Structures, son homologue indien, a passé une commande
de 1,9 million de dollars à Rockwell Automation (NYSE : ROK) et son
équipe Global Solutions. Rockwell Automation fournira une solution
PlantPAx pour le contrôle-commande d'une centrale solaire destinée à
Godawari Green Energy (Rajasthan, Inde). La solution Métier de Rockwell
Automation Global Solutions permettra de définir les standards pour
l'industrie de production d'énergie solaire.
Lauren-Jyoti va construire une centrale solaire écologique de 50
mégawatts pour Godawari Green Energy, au Rajasthan en Inde. Cette
centrale est, en partie, le fruit de la mission solaire nationale
Jawaharlal Nehru, une initiative du gouvernement indien destinée à
encourager les sociétés à augmenter l'énergie solaire en Inde à 20 000
mégawatts avant 2020. « La collaboration entre Lauren-Jyoti et Rockwell
Automation va permettre la réalisation de l'une des premières centrales
thermiques solaires pour la production commerciale d'énergie en Inde, »
a expliqué Siddharth Agrawal, directeur de Godawari Green Energy. «
Rockwell Automation a obtenu cette commande grâce à sa capacité à
fournir une solution d'automatisation évolutive dotée d'un système de
contrôle-commande assurant le positionnement motorisé des panneaux
solaires », a expliqué Robert Heard, de Lauren Engineers and
Contractors.
« L'énergie renouvelable est l'une des préoccupations stratégiques
actuelles pour l'Inde qui cherche à garantir sa sécurité énergétique et
environnementale à long terme ; l'énergie solaire est donc un segment
émergent. Ce contrat est très important, car il nous offre la
possibilité de définir les normes de l'industrie en matière de centrales
solaires, » a déclaré Terry Gebert, vice-président et directeur
général de Rockwell Automation Global Solutions. « L'engagement de
plusieurs pays à développer leurs capacités actuelles de production
d'énergies alternatives représente un potentiel de croissance énorme.
Nous sommes désormais positionnés pour faire partie de cette initiative
de croissance mondiale. » Plus d'infos...
Pour répondre aux demandes particulièrement exigeantes sur la protection
anticorrosive, GmbH alfasolar, fabricant de modules PV basé à Hanovre,
offre la solution: un revêtement du cadre du module de qualité Offshore.
Le cadre en aluminium du module PV dispose d'un revêtement spécial,
utilisé déjà depuis de nombreuses années sur les phares et dans les
installations éoliennes offshores.
Après l'anodisation, les cadres des modules sont apprêtés et traité avec
un revêtement spécial par poudre. Ce procédé de revêtement est
développé pour des installations offshores et côtières exposées à une
haute salinité. Les modules photovoltaïques alfasolar peuvent être
installés dans des exploitations de sel à ciel ouvert, dans des salines,
dans des usines de traitement de sel et aussi en sites côtiers et dans
des environnements à teneur en sel élevée.
Les modules à 60 cellules sont disponibles dans différentes classes de
puissances: de 230 à 245 Wc en polycristallin, de 250 à 260 Wc en
monocristallin. Ces modules résistants au sel ont été récemment mis en
service avec succès dans une installation de 200 kWc dans une entreprise
d'extraction de sel en SardaignPlus d'infos...
Au cœur de l'été et lors d'une journée très ensoleillée, le site de
Savoie Technolac a fêté ses vingt-cinq ans. Un quart de siècle dédié au
développement des énergies renouvelables et notamment de l'énergie
solaire avec la présence de l'INES sur la technopole ! Cette journée qui
était placée sous la présidence d'honneur d'Henri Proglio, PDG d'EDF a
donné lieu à une table ronde animée au cours de laquelle Jean Therme (photo),
directeur de la recherche technologique du CEA n'a pas mâché ses mots
sur le développement de la filière photovoltaïque française tout en
manifestant de la mansuétude sur le rôle joué par EDF, reprise de
Photowatt oblige. Herméneutique argumentée des propos divulgués lors de
cet anniversaire !
Vingt-cinq ans, cela se fête. Cet été, le site de Savoie Technolac au
Bourget du Lac a donc célébré son quart de siècle comme il se doit, avec
en « guest star », et pour marquer le coup, le PDG d'EDF Henri
Proglio. Il faut dire, comme l'a souligné dans son discours de
bienvenue, Jean-Pierre Vial, le sénateur président de Savoie Technolac
que la société EDF est un peu chez elle sur Savoie Technolac via
notamment son Centre d'Ingénierie Hydraulique (CIH) présent sur la
technopole depuis plusieurs années. A quelques encablures à peine des
grands barrages érigés dans les vallées alpines ! Ancienne base
aérienne militaire, Savoie Technolac a ainsi été fondée pour devenir le
partenaire référent du développement des entreprises en Savoie dans le
domaine des Energies Renouvelables. Outre l'hydraulique avec EDF,
l'énergie solaire a trouvé sur Savoie Technolac un cadre idéal à son
épanouissement « sous l'impulsion de pionniers tel André Jean de la
société Clipsol » rappellera Jean-Pierre Vial. En 2005, le lancement de
l'Institut National de l'Institut Solaire avec la complicité du CEA
donnera une résonance internationale à la technopole. « Nous avons créé
ici le Cadarache du solaire avec près de quatre cent cinquante
chercheurs spécialisés » s'enthousiasme le sénateur président. En fait,
l'énergie représente la composante majeure du parc. 50% des entreprises y
travaillent sur des projets de développement liés aux énergies. Le
solaire en figure de proue !
Seule l'innovation permettra la pérennité de la filière solaire
Pour ce vingt-cinquième anniversaire, les organisateurs avaient donc mis
les petits plats dans les grands avec au programme une table ronde
suivant la thématique « Eau, Soleil », l'inauguration et la visite du
toit solaire du bâtiment de l'école des Arts et Métiers Paristech ainsi qu'un cocktail convivial pour conclure cette
après-midi du 12 juillet. Près de trois cents personnes, élus de Savoie
et industriels du secteur, ont voulu, par-dessus tout, honorer ce
rendez-vous incontournable. Alors que le grand chapiteau de toile
blanche climatisée finissait de se remplir et juste avant le
commencement officiel de la fête, Jean Therme directeur de la recherche
technologique du CEA et Henri Proglio, après une poignée de main franche
et chaleureuse, ont discuté en aparté pendant quelques minutes. Jean
Therme tenait ainsi à remercier de vive voix le patron d'EDF de son
implication dans la reprise de Photowatt International, une reprise qui
assurait par ailleurs la survie de PV Alliance, une filiale commune à
EDF EnR, Photowatt et le CEA dont la mission est le développement puis
la production de prototypes de cellules photovoltaïques à haut-rendement
par hétérojonction. Cette intervention très politique d'EDF - Henri
Proglio s'était un peu fait forcer la main par Nicolas Sarkozy alors en
pleine campagne électorale - a été un véritable soulagement pour le
patron des énergies renouvelables du CEA. Il tenait à le faire savoir à
cet hôte de prestige au cours de cette journée anniversaire. Grâce à la
reprise de Photowatt International, Henri Proglio serait donc l'homme
providentiel qui porterait les espoirs de l'ensemble de la filière
industrielle française photovoltaïque. Son discours d'ouverture le
confirme. « EDF participe à l'avenir de l'énergie solaire française en
soutenant la recherche pour lancer une nouvelle génération de panneaux.
Dans ce domaine du solaire photovoltaïque, seule l'innovation pourra
nous permettre de bâtir une filière pérenne et compétitive. Et cela ne
sera pas facile. Il faudra porter le projet collectivement pour le long
terme » a déclaré le PDG d'EDF qui a confirmé sa volonté « de produire
des capteurs solaires en France mais aussi des centrales nucléaires en
Chine dans une conjugaison du mondial et du local et dans le respect du
climat ». Henri Proglio n'a pas manqué non plus de renouveler les
objectifs 2020 de la compagnie nationale en termes d'éventail de
production : 50% nucléaire, 25% renouvelable et 25% thermique. Il a
aussi rappelé que son groupe avait investi, via son rachat de 100% d'EDF
EN, davantage dans le solaire et l'éolien que dans le nucléaire ces
dernières années. Sans oublier de conclure sur le plus important à ses
yeux le capital humain d'EDF qui se verra doter de six mille embauches
supplémentaires en 2012 !
Soleil gratuit et prix du convertisseur à la baisse : Le solaire dispose d'une fenêtre de tir
Suite à ce discours « volontariste » sur le devenir du solaire dans le
giron d'EDF, Jean Therme s'est employé lors de la table ronde qui avait
pour thématique « Développer la production d'énergie renouvelable » à
remettre le solaire en perspective. Sans concession ! Il a d'abord
évoqué la situation actuelle du solaire qui ne représente qu'un millième
dans la part de consommation primaire mondiale mais avec cependant une
augmentation de 38% en 2011. « Le solaire ne sera à maturité qu'en 2030.
Le solaire aujourd'hui, c'est un peu comme le nucléaire en 1960. La
maturation d'un type d'énergie demande une trentaine année. C'est une
constante de temps » a-t-il analysé. Dans ce contexte mondial, quid de
l'énergie solaire en France ? « Elle est loin d'être un acteur majeur
dans l'Hexagone avec pour l'heure une production de 20 kWh par an et par
habitant là où les besoins s'élèvent entre 3000 et 5000 kWh par an.
Elle a un degré de compétitivité à atteindre et souffre du nucléaire
français qui permet de fixer le kWh à 5 ou 6 centimes d'euros.
Cependant, deux choses positives peuvent aider à l'épanouissement du
solaire : Les coûts à la hausse des énergies fossiles et l'impact
environnemental du nucléaire. Le soleil est quant à lui gratuit, il
coûte zéro à la source et les prix du convertisseur s'affichent
régulièrement à la baisse. Le solaire dispose d'une fenêtre de tir, il
peut gagner. Cependant, il lui faut encore une vingtaine d'années de
maturation » expose Jean Therme. Autant dire, selon les propos de Jean
Therme, qu'il faudra laisser du temps au temps pour voir émerger le
solaire ! Vingt ans, voilà qui semble une éternité pour une technologie
pourtant de plus en plus mature qui évolue au rythme de la loi de Moore
qui veut que les capacités des composants doublent tous les ans à coût
constant. En tous les cas, l'Asie et la Chine en particulier visent
vraisemblablement une maturation plus précoce de ce marché du solaire
photovoltaïque. Via le principe bien connu selon lequel la fin justifie
les moyens !
Des taxes douanières comme outil de réciprocité
Et Jean Therme de vilipender avec des mots durs cette industrialisation
massive sur des technologies existantes et donc peu innovantes des
acteurs chinois. « Il a été mis à disposition des industriels chinois du
solaire une manne financière de 29 milliards de dollars qui leur permet
de faire du dumping sur la moitié du prix de leur composant. Ce dumping
est fait pour faire couler tout le monde industriel du solaire avec des
prix qui sont passés de 6 euros le Wc à 1,5 euro en deux ans. Et
aujourd'hui même moins de 1 euro. Ce dumping chinois crée une asymétrie
effroyable du marché. La seule solution qui s'impose est l'outil de
réciprocité avec des taxes douanières à l'égal du dumping imposé, à
l'instar de ce que font les Etats-Unis. Et n'allez pas me parler là
d'antilibéralisme ! » s'agace le ponte du CEA. Vitupérés par Jean
Therme, ces produits chinois ont toutefois fait le bonheur de nombreux
développeurs de centrales photovoltaïques qui ont vu leur TRI flamber en
2011 et 2012. « Le différentiel de 20 à 30 centimes au Wc entre les
modules chinois au bilan carbone déplorable et ceux de Photowatt que
tout le monde regardait couler sans rien faire, sans aucune solidarité
nationale, a été rédhibitoire. Des financiers gougnafiers s'en sont mis
pleins les poches sans une seule action du gouvernement. Sans compter
que 45% des installations ne sont pas en conformité électrique. Des gens
ont voulu couler l'énergie solaire photovoltaïque française. Nous
sommes sortis du raisonnable et du raisonné. Les coups violents portés à
la filière qui n'ont pas éliminés que les plus mauvais devraient être
salvateurs à long terme » s'emporte Jean Therme. Lorsqu'on lui rétorque
que l'entreprise EDF n'a pas été la dernière à faire fi de la solidarité
nationale notamment via ses accords avec l'Américain First Solar, Jean
Therme manifeste alors une certaine mansuétude au vu du soutien apporté
par EDF à Photowatt et par extension au CEA. Une sorte de raison d'Etat
qui pardonnerait à EDF, acteur prépondérant de la bulle financière et de
ses dérives, tous ses égarements !
Pour un tarif qui favorise l'emploi en France
Reste le fond du problème : La nécessité absolue de recréer au plus vite
une nouvelle dynamique de la filière au sein d'un cadre éthique empli
de sagesse et de visibilité. « Il doit être mis en place un tarif
d'achat adapté à la France régulé au juste niveau, un tarif qui favorise
l'emploi en France, la production des produits en France, un tarif qui
donne envie de faire du solaire sans enrichir des intermédiaires. Et
puis une question se pose. Peut-on développer le solaire en France en
achetant ailleurs ? Nous devons avoir une industrie qui produit des
matériels sinon cela ne marchera pas. Si nous ne développons des emplois
industriels de base, les installateurs chinois finiront par venir chez
nous. Nous allons écrouler notre balance commerciale et entrer avec le
solaire dans une dépendance à l'égal du pétrole » stigmatise Jean
Therme. Mais où en est la France dans cette guerre économique et
industrielle ? Est-elle déjà hors-jeu comme certains le pensent ? « Nous
espérons rester dans la course avec EDF et Photowatt via l'obtention de
technologies très performantes - hétérojonction - et une
industrialisation poussée qui induit de faibles coûts de main-d'œuvre.
Rien n'empêche de disposer demain d'une filière compétitive avec
Photowatt et EDF qui apporte une solution sur l'ensemble de la chaîne de
valeurs. C'est en cela que je remercie encore publiquement EDF pour son
engagement. Il n'existait pas de solutions plus crédibles qu'EDF sur ce
dossier » confirme Jean Therme qui en a profité pour annoncer le
démarrage de la ligne pilote de 25 MW, fruit de PV Alliance, qui produit
d'ores et déjà des cellules photovoltaïques d'un rendement de 20%. Des
rendements de 22% ont été atteints au sein du département de recherches
avec qui plus est une baisse des coûts substantielles. On attend
maintenant une montée en régime de cette production française pour
qu'enfin EDF installe des modules made in France !
Canadian Solar, l'un des principaux acteurs mondiaux du photovoltaïque
et l'intégrateur français MECOSUN annoncent l'obtention du
Pass'Innovation délivré par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du
Bâtiment) pour certifier l'intégration des panneaux Canadian Solar avec
le système MV€ de MECOSUN. Ce Pass'Innovation certifie la qualité de
l'intégration des panneaux Canadian Solar CS6-P, poly et
monocristallins, et ELPS avec le système MV€, pour toitures
résidentielles, commerciales et agricoles de MECOSUN. Cette
certification commune obtenue par Canadian Solar et MECOSUN a pour
avantage de faciliter l'accession aux assurances ainsi qu'aux
financements auprès des organismes français en vue de mettre en place un
projet de centrale photovoltaïque en toiture sur le territoire
français.
« Au regard du contexte économique actuel, les banques et organismes
d'assurance souhaitent de plus en plus de garanties pour accepter de
financer et assurer de nouveaux projets photovoltaïques en France. Notre
objectif est aujourd'hui de fournir tous les outils possibles à nos
partenaires et clients pour qu'ils puissent mener à bien leurs projets
et poursuivre le développement d'infrastructures vertes sur le sol
français. En cela, nous sommes très heureux d'avoir obtenu avec
l'intégrateur MECOSUN, ce Pass'Innovation qui constitue une garantie
supplémentaire reconnue par les organismes de financement et les banques
» explique Grégory Spanoudakis, Président des Opérations Européennes de
Canadian Solar. Plus d'infos...