Sous ce titre le Comité de Liaison des Energies Renouvelables communique: La transition énergétique est un projet de société porteur d'activité dans nos territoires et de création de dizaines de milliers d'emplois dès les prochaines années. Pour faire émerger ce potentiel, il est nécessaire d'amorcer sans tarder un virage significatif en matière de politique énergétique, mais aussi de prendre dès aujourd'hui des mesures d'urgence pour stopper l'hémorragie actuelle dans le solaire et l'éolien.
À l'heure où l’annonce de la perte de 8 000 emplois chez PSA est perçue à juste titre comme une catastrophe nationale et mobilise toutes les attentions, il n’est pas inutile de rappeler que ce sont entre 10 000 et 15 000 emplois qui ont disparu l’an dernier dans le photovoltaïque, pour l’essentiel dans des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire).
Conséquence directe de la politique erratique du précédent gouvernement en matière de soutien au développement des énergies renouvelables, cette catastrophe restée silencieuse pourrait être suivie d’une autre d’une ampleur équivalente d’ici la fin de l’année dans l’éolien si aucune mesure d’urgence n’est prise pour contrecarrer les effets délétères de l’empilement des contraintes sans justification qui se sont renforcées ces dernières années, et du manque de garanties sur la pérennité du soutien de l'Etat.
Les quelques entreprises héroïques qui parviennent à survivre au prix d’un effort surhumain, en tentant de s’adapter à un environnement réglementaire et économique franchement hostile, ne pourront pas attendre le vote de la future loi sur la transition énergétique annoncée au mieux pour le milieu de l’année 2013.
Celle-ci, conformément aux discours de campagne du président de la République, devrait donner une claire priorité au développement des énergies renouvelables en matière de production d’énergie, assortie d’une priorité absolue à la maîtrise des consommations dans tous les secteurs, via des actions de sobriété et d’efficacité.
Dans cette perspective, il ne saurait y avoir de contradiction entre l’ardente obligation de se projeter sur les moyen et long terme, à travers un débat puis une loi (lesquels auront besoin de temps pour porter tous leurs fruits), et l’impérieuse nécessité de sauver ce qui peut encore l’être dans notre industrie. Celle-ci est aujourd’hui exsangue en raison de l’incurie des dirigeants d’hier, alors qu’elle est en pleine croissance partout dans le monde et le restera dans les décennies à venir !
De la capacité du nouveau gouvernement à prendre les mesures d'urgence qui s'imposent pour apporter un ballon d’oxygène aux acteurs de terrain dépendront à la fois sa crédibilité et son aptitude à mener la politique de transition énergétique qu'il s'est lui-même engagé à mettre en place. Ceci devrait notamment conduire à deux mesures immédiates, simples à décider et à mettre en œuvre :
- pour le photovoltaïque, le gel des tarifs d’achat photovoltaïque à leur niveau actuel jusqu’à la mise en place d’une nouvelle politique et augmentation de leur plafond de puissance de 100 à 250 kWc
- pour l’éolien, une nouvelle rédaction de l’arrêté tarifaire conforme aux exigences européennes.