La sonnette d’alarme est tirée. Les voyants sont au rouge. Les entreprises françaises du solaire ont un besoin urgent d’oxygène. Le gouvernement a-t-il vraiment pris la mesure du malaise ? A en croire Jean-Louis Bal, président du SER, la nouvelle équipe connaît bien le sujet et semble très attentive à la situation de la filière. Reste que l’analyse doit être suivie de l’action. Et rapidement.
Que demandent les professionnels ? En premier lieu et cela ne coûtera rien aux finances publiques, de relancer une communication positive sur le solaire photovoltaïque. La nouvelle ministre de l’écologie Nicole Bricq doit lever toutes les suspicions qui gravitent autour de cette énergie qui a trop longtemps été vitupérée par l’ancien gouvernement. Renforcer son capital sympathie, mettre en valeur ses applications vertueuses et respectueuses de l’environnement, évoquer son potentiel en termes de création d’emplois et de redressement productif. En un mot, faire redevenir tendance le solaire photovoltaïque !
Dans un deuxième temps, Enerplan soutenue par les professionnels préconise l’arrêt de la baisse progressive des tarifs d’achat et l’extension de ce même tarif d’achat jusqu’aux projets de 250 kWc afin de retrouver une stabilité perdue. Des mesures simples à mettre en branle qui seraient susceptibles de redonner un nouveau souffle à la filière et qui donneraient un signal fort ! Une réponse à l’immédiateté de la crise !
Avant les grandes manœuvres. Celles qui permettront d’inscrire l’énergie solaire dans la durée et la continuité pour les décennies à venir. La relance passera par une régionalisation des énergies renouvelables qui devrait être rendue possible par la nouvelle politique de décentralisation voulue par François Hollande. De plus, les fonds européens FEDER vont être redéployés au niveau régional sur les énergies renouvelables et les réseaux. L’énergie solaire commence d’ailleurs à s’implanter dans les territoires comme en Poitou-Charentes avec le projet Ester. Les populations vont enfin s’approprier leur source d’énergie et le solaire sera un fer de lance de cette révolution. Si le nucléaire s’écrit en Français, le solaire prendra lui les accents catalan, occitan, provençal, basque, breton, alsacien chti …
Les réglementations thermiques, les bâtiments à énergie positive et les nouvelles technologies – compteur et réseau intelligent - qui se développent à vitesse grand V encouragent elles aussi le développement des énergies renouvelables. L’autoconsommation de l’énergie solaire produite commence ainsi à creuser son sillon. Et la hausse à venir des prix de l’électricité ne fait qu’encourager ces dispositifs de transition qui mènent à la parité réseau et à une forme d’autonomie renouvelable. Le moyen terme est rayonnant pour le solaire, n’en doutons pas ! Mais avant de sourire à demain, il y a urgence à panser les plaies d’aujourd’hui !