Lors de congrès de France Nature Environnement, samedi dernier à Montreuil-sous-Bois sept candidats à l’élection présidentielle - François Hollande (PS), François Bayrou (MoDem), Eva Joly (EELV), Corinne Lepage (Cap21), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Hervé Morin (NC) et Dominique de Villepin (République solidaire) - étaient invités à s’exprimer sur la politique qu’ils mettraient en œuvre en matière d’environnement, s’ils accédaient à la magistrature suprême. Nous reproduirons ici au fur à mesure de leur disponibilité les extraits des interventions relatives aux énergies renouvelables.
Premiers extraits du discours de François Hollande :
- Organisation d’un grand débat national sur l’énergie qui se conclura par le vote d’une loi de « transition énergétique » à l’Assemblé nationale. Ce débat pourra se dérouler sur une période longue de 6 mois à un an.
- La part du nucléaire passera de 75 à 50 % à terme et pendant le prochain mandat la centrale de Fessenheim sera fermée.
- Mise en place d’une politique industrielle pour les énergies renouvelables (Fonds d’investissement)
- Mise en place des tarifs d’achat de l’électricité d’origine renouvelable prévisibles sur la durée du mandat.
- Un million de logements performants rénovés ou construits (600 000 logements anciens – 400 000 logements neufs).
- Mise en place de tarifs progressifs pour l’énergie
En 2011, et pour la deuxième année consécutive, l'agglomération Perpignan-Méditerranée a remporté le titre de Champions de la Ligue EnR France pour les collectivités de plus de 100 000 habitants grâce notamment à plus de 25 MW de solaire photovoltaïque installés notamment sur les toitures de la plateforme commerciale et logistique Saint-Charles International. Cette consécration a eu lieu lors de la 13ème édition des Assises de l'Energie et du Climat des Collectivités Territoriales, qui s'est déroulé le mercredi 25 janvier 2012 à Dunkerque. Voilà qui a de quoi ravir le président de Perpignan-Méditerranée, Jean-Paul Alduy, qui a la volonté de faire de son agglomération un territoire à énergie positive 100% renouvelable !
Pour ce faire et pour arriver à ses fins, Jean-Paul Alduy poursuit donc avec conviction la réalisation de plusieurs projets. Celui de la halle au carreau qui doit abriter le marché de production locale de fruits et légumes. Initialement, l'installation solaire intégére en toiture devait approcher les 2 MW mais le moratoire est passé par là. L'installation ne devrait faire que 250 kWc en passant par les fourches caudines de l'appel d'offres simplifié.
Autre projet, beucoup plus ambitieux pour le coup, celui de l'Ecoparc catalan, au nord-ouest de Perpignan « un Futuroscope des énergies renouvelables que le monde entier viendra visiter en quête de tourisme scientifique » s'enthousiasme le président dans les colonnes du quotidien l'Indépendant. Il s'agit d'un projet unique au monde. Il réunira sur un même site un champ éolien de 120 MW, une ferme solaire de 5 à 6 MW et la production de chaleur issue d'une usine d'incinération. Le permis de construire de la ferme solaire du col de la Dona est accordé et celui pour les éoliennes est en cours, a-t-il annoncé. Le temps aussi pour cet élu de terrain de déplorer l'inanité du système d'appels d'offres de la CRE pour les projets photovoltaïques qui oblige des professionnels à travailler de manière aléatoire : « On ne fabrique pas un modèle économique avec un jeu de loto qui n'aurait lieu qu'une seule fois par an » assène Jean-Paul Alduy. Et pan, fermez le ban !
Dans une interview donnée au quotidien le Figaro, Zhengrong Shi, 48 ans, patron de Suntech, leader mondial des panneaux solaires, juge que le prix de l'énergie solaire sera, d'ici à quatre ans, économiquement rentable face aux énergies traditionnelles dans la moitié des pays de la planète. Aujourd'hui, Suntech dispose de 2,4 GW de capacité de production en Chine, au Japon et aux Etats-Unis. Le groupe dépense plus de 40 millions de dollars chaque année dans la recherche. En termes de coûts, Zhengrong Shi, estime que Suntech est entre 8 et 10% moins cher que la concurrence grâce aux économies d'échelle et, justement, sa capacité d'innovation.
En 2011, le chiffre d'affaires de Suntech n'a progressé que de 10%, alors que le volume de nos ventes a augmenté de 40%. Voilà qui donne un ordre d'idée quant à la stupéfiante baisse des prix ! Enfin Zhengrong Shi évoque le nouveau défi de Suntech sur son marché domestique qui progresse à pasde géant : « La Chine est réellement très engagée dans cette voie. Elle sera le marché le plus important au monde en 2013 pour l'installation de panneaux photovoltaïques. La progression est très rapide. En 2010, les installations effectuées pendant l'année n'étaient encore que de 500 mégawatts, elles sont passées à 3 gigawatts (3000 mégawatts) en 2011 et cette année nous pensons qu'on atteindra 5 gigawatts et sans doute entre 7 et 8 gigawatts l'an prochain. Le marché chinois est très actif, plusieurs centaines d'entreprises s'y emploient et si Suntech en est le leader, sa part de marché n'est que de 15% » conclut-il.
Conergy SAS a participé, pour le groupe Soligest, à un chantier en toiture de grande taille réparti sur trois sites pour une puissance cumulée de 6,1 MW. Récemment achevé, le projet a permis à Conergy SAS et Soligest de conforter leur partenariat et leur expertise à grande échelle. En 2011, Conergy France peut donc s'enorgueillir d'une belle commande : l'étude technique, le dossier de faisabilité et la livraison de plus de 80 000 modules à couches minces pour couvrir 67 000 m² de toitures des principaux sites de la société Combronde. Grâce au savoir-faire combiné de Conergy et de Soligest, associés au bureau d'études Top Bis, ces toitures dont la dernière a été raccordée fin janvier, produiront plus de 6,5 GWh d'énergie solaire, soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 2 200 foyers ! Une réduction d'émission de gaz à effet de serre de 600 tonnes par an est attendue.
Ces centrales, situées dans le Vaucluse à Bollène (2,3 MW), dans le Puy-de-Dôme à Thiers (2,7 MW) et dans le Maine-et-Loire à Montreuil-Bellay (1,1 MW), sont les plus grandes de ce type dans chacun de ces trois départements. « Pour Conergy France, ce projet d'envergure est un grand succès », confirme le Directeur Général de Conergy SAS, Xavier Ansaldi. « Il s'agit de l'une des commandes les plus importantes de l'année 2011. Une fois de plus notre savoir-faire, notre longue expérience dans l'ingénierie et notre capacité à travailler en partenariat, font la différence sur les projets d'envergure ». A la fois maître d'oeuvre et exploitant, Soligest est prêt à renouveler un partenariat qu'il estime très satisfaisant, comme en témoigne Arnaud Maillard, son directeur commercial : « Notre collaboration s'est très bien déroulée, étant données la complexité et la taille du projet. Nous savons que nous pouvons travailler avec Conergy pour réaliser de nouveaux projets en toiture aussi bien à grande ou plus petite échelle ». Plus d'infos...
Aérowatt, producteur d'électricité verte en France, annonce son chiffre d'affaires de l'exercice clos le 31 décembre 2011, conforme à la tendance annoncée en début d'année dernière. Le montant cumulé des ventes d'électricité d'Aérowatt s'élève à 20,6 M€ au titre de l'exercice 2011, soit une croissance de +42% par rapport au chiffre d'affaires vente d'énergie comptabilisé en 2010. L'exercice 2011 aura été marqué par la poursuite du rééquilibrage des revenus par sources d'énergie (59% du chiffre d'affaires réalisé en éolien et 41% en solaire). Le chiffre d'affaires issu des centrales en France métropolitaine atteint désormais 48% grâce aux investissements réalisés au cours des dernières années.
En éolien, la hausse des puissances installées en fin d'exercice 2010 a largement compensé des conditions météorologiques globalement peu favorables, notamment sur l'île de La Réunion et en Métropole malgré des vents soutenus lors les deux derniers mois de l'année dans l'Hexagone. En solaire, les centrales en exploitation ont globalement livré les rendements attendus alors que la centrale au sol de La Perrière (La Réunion) a connu une montée en puissance plus longue que prévu.
Si la puissance installée en éolien est restée stable en 2011 (les constructions en cours, pour une puissance cumulée de plus de 30 MW bruts, doivent donner lieu à des livraisons en 2012), Aérowatt a augmenté de 5 MWc bruts (2 MWc nets) sa puissance installée en solaire. Le Groupe a ainsi mis en service une nouvelle centrale photovoltaïque au sol en Corse du Sud, trois centrales en surimposition de toitures en Outre-mer (Guadeloupe et La Réunion) et une autre sur un parc commercial dans le Vaucluse. Le Groupe Aérowatt a également réalisé trois installations dans l'Hérault dont 89 ombrières HéliophanesTM sur les parkings du tramway de l'agglomération de Montpellier (en partenariat avec Energies du Sud et la Caisse des Dépôts) et deux couvertures de caves coopératives à Aigues- Vives et Veyrac.
Aérowatt rappelle par ailleurs être entré en discussions exclusives avec la société suisse Kleinkraftwerk Birseck AG (KKB) en vue d'un rapprochement industriel visant à créer un nouvel acteur paneuropéen dans le domaine de la production d'énergies renouvelables. Aérowatt informera le marché au fur et à mesure des avancées. Plus d'infos...
En mars 2012, Fronius ouvrira une filiale en Chine, à Shanghai. Le marché chinois est le marché photovoltaïque ayant la croissance la plus rapide au monde. Il sera au cours des prochaines années l'un des plus importants marchés PV. Fronius a donc décidé de développer ce nouveau marché dans lequel la technologie verte deviendra à terme un standard. Pour l'heure, le fabricant d'onduleurs Fronius démarre ses activités avec douze collaborateurs dans les secteurs Ventes, Après-vente (Support Technique, Repair Center) et Marketing. Dès son arrivée sur le marché chinois, la société Fronius a été choisie pour réaliser un projet d'un MW (Megawatt) à Chongming où elle a ensuite créé une représentation. L'étape suivante est désormais la fondation d'une filiale. « Nous répondons parfaitement aux exigences du marché chinois. Avec nos appareils, nous sommes les spécialistes pour le photovoltaïque intégré aux bâtiments, fortement implanté en Chine. Par ailleurs, le cœur de marché concerne des projets d'environ 1 MW, une puissance parfaitement adaptée à nos onduleurs » explique Knut Wimberger, directeur général de Fronius China. Plus d'infos...
Depuis son lancement opérationnel en 2010, PV CYCLE, association européenne de collecte et de recyclage collectifs de panneaux photovoltaïques arrivés en fin de vie, a étendu son réseau de plus de 130 % pour compter aujourd'hui 205 points de collecte. Un chiffre record qui lui permet ainsi d'offrir ses services aux propriétaires de panneaux photovoltaïques de chacun des 27 États membres de l'UE et des pays de la zone AELE. En dehors de ses points de collecte fixes, PV CYCLE offre des services de ramassage sur place pour les gros volumes de panneaux photovoltaïques arrivés en fin de vie. « Nous avons commencé comme l'un des premiers points de collecte du réseau PV CYCLE en Europe et apprécions la simplicité de la collaboration avec l'association », commente Matthias Dax, responsable de la collecte des panneaux photovoltaïques auprès de l'installateur allemand Wagner & Co Solartechnik GmbH, qui travaille avec PV CYCLE. « En assurant la récupération des vieux panneaux photovoltaïques de nos clients, nous leur créons une valeur ajoutée ».
Outre la formidable expansion de son réseau de points de collecte, PV CYCLE a également enregistré une forte hausse du nombre de nouveaux membres. En janvier 2012, elle a ainsi dépassé la barre des 240 membres dans le monde entier et le long de la chaîne de valeur photovoltaïque, ce qui représente près de 90 % du marché européen solaire. Forte du soutien de quelques-uns des plus grands acteurs de l'industrie, l'association est en mesure de fournir une solution efficace et économique pour la prise en charge des panneaux photovoltaïques arrivés en fin de vie. « Le seul mois dernier, sept nouveaux membres se sont joints à notre réseau. La hausse constante du nombre de membres reflète clairement la réussite de notre modèle d'entreprise et l'expérience que nous avons acquise sur le terrain au cours des 18 derniers mois », a déclaré Jan Clyncke, directeur général de PV CYCLE. Depuis 2010, le réseau PV CYCLE est passé de 126 membres à 240 aujourd'hui.
Avec la refonte de la directive DEEE entrant en vigueur dès l'été 2012, PV CYCLE s'attend à connaître une nouvelle croissance significative. La directive DEEE refondue, qui régit le traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques, exigera bientôt des fabricants et importateurs de panneaux solaires photovoltaïques la collecte et le recyclage en bonne et due forme de leurs produits arrivés en fin de vie. PV CYCLE travaille actuellement à la mise en conformité de ses services de collecte et de recyclage selon la directive DEEE et permettra à ses membres de s'aligner sur les nouvelles lois européennes et nationales en matière de déchets. Plus d'infos...
Le Groupe Solabios s'engage aujourd'hui dans une nouvelle phase de son développement afin d'adapter son modèle économique au nouvel environnement législatif dans le photovoltaïque. Comme précédemment annoncé, le Groupe a pris la décision de mettre un terme à sa principale activité, à savoir la construction et la vente de centrales photovoltaïques à des tiers. Solabios va donc se concentrer sur son savoir faire dans l'exploitation de centrales d'énergies renouvelables existantes et poursuivre l'activité dans les ENR majoritairement en compte propre. Les deux principales lignes de revenus du Groupe seront donc dorénavant liées à la production d'énergies renouvelables et à la commercialisation d'offres d'investissement dans le secteur des EHPAD, une véritable réponse à la problématique de la gestion de la dépendance.
La production en propre d'énergies renouvelables - ENR
Les revenus seront constitués de la vente d'électricité sur des centrales exploitées en propre et pour compte de tiers. Aujourd'hui locataire des centrales, le Groupe entend devenir détenteur d'un certain nombre de centrales qu'il exploite pour compte de tiers en proposant aux propriétaires de convertir leurs parts en obligations convertibles Solabios. Ce programme lancé depuis la fin de l'année 2011 rencontre un accueil favorable auprès des investisseurs, ces nouvelles options leur proposant plus de souplesse tout en préservant les conditions financières initiales. Le Groupe informera ses actionnaires des premiers résultats relatifs à la transformation des SEP en obligations convertibles avant la reprise de cotation. De plus, le Groupe SOLABIOS a décidé d'élargir son champ d'activité en se diversifiant sur d'autres segments que sont l'hydraulique, la biomasse et l'éolien et ce, au travers d'investissements dans des infrastructures déjà en exploitation. Le Groupe étudie à ce titre différents projets qui lui permettront, à terme, d'accroitre sa capacité installée en bénéficiant dorénavant de l'effet de levier potentiel de l'endettement bancaire.
Solutions immobilières sur le marché des EHPAD
Les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes constituent l'une des activités historiques du Groupe au travers de sa filiale CPC créée en 2003 qui propose aux investisseurs des programmes neufs ou à la revente. Le marché des EHPAD connait aujourd'hui un développement sans précédent car il représente un secteur structurellement en croissance dû au vieillissement de la population et à un déficit d'offres. Le Groupe Solabios entend profiter de sa forte expertise et se développer sur l'immobilier de résidences médicalisées en proposant des programmes de qualité en revente.
La commercialisation d'investissements innovants
D'autre part, le Groupe, en s'appuyant sur sa capacité démontrée à mobiliser des investisseurs sur un large éventail de solutions autour de concepts innovants et attractifs, reste continuellement en veille afin de saisir toutes opportunités. Dans le cadre de la mise en oeuvre de son nouveau plan de développement, le Groupe SOLABIOS a décidé de proposer un emprunt obligataire qui vise, en priorité, à financer sa conquête de nouveaux marchés stratégiques.
Emission privée d'OCEANES pour un montant maximum de 2,5 M€
Le Groupe SOLABIOS lance une émission privée d'OCEANES pour un montant maximum de 2,5 M€ d'une valeur nominale d'1 euro pour une maturité de 20 ans à compter de la date d'émission avec une possibilité de sortie par rachat à 5 et 10 ans. Les intérêts sont capitalisables ou payables annuellement (3% ou 3,5% selon le montant investi) et les primes de non conversion capitalisées diffèrent selon la durée (+4% de 0 à 5 ans et +2% de 6 à 20 ans). Cette opération volontariste et dynamique s'inscrit dans le cadre du financement de la politique de croissance rentable du Groupe, notamment via sa stratégie de développement sur des projets ENR et EHPAD à fort potentiel. Cette levée de fonds permettra également de renforcer la structure financière du Groupe.
Reprise de la cotation
Le 31 octobre dernier, le Groupe avait demandé la suspension du titre SOLABIOS. Comme précédemment annoncé, le Groupe confirme la reprise de la cotation du titre au cours du 1er trimestre 2012. Durant cette période, le Groupe continuera d'informer régulièrement ses actionnaires. Solabios est cotée sur NYSE ALTERNEXT depuis mars 2011 et le Marché Libre de Francfort depuis janvier 2011. Plus de détails...
La Région Poitou-Charentes est la première région d'Europe à avoir mis en place un Plan Energie Solaire pour la période 2008-2012, pour 400 millions d'euros avec la Banque Européenne d'Investissement. Destiné à favoriser l'installation de panneaux photovoltaïques sur le territoire régional, il a pour but l'amélioration de la production d'énergie renouvelable, le développement de l'emploi et de la filière photovoltaïque en région. Au cours du quatrième trimestre 2011, le parc photovoltaïque (centrales solaires dans les bâtiments publics comme les lycées ; installations dans les collectivités, les entreprises et les coopératives agricoles soutenues par la Région) a enregistré une nouvelle croissance avec 469 installations supplémentaires. La surface totale en mètres carrés de panneaux dépasse ainsi le million, pour une puissance du parc raccordé de 133,7 MWc, soit deux fois la puissance cumulée au 31 mars 2011 et plus d'un an d'avance sur le programme voté en 2008. Plus d'infos...
L'un des thèmes phare de l'actuelle campagne électorale présidentielle française, comme américaine d'ailleurs, repose sur la réindustrialisation des territoires du monde occidental. Facile à dire, autrement plus délicat à appréhender. L'Allemagne qui a fait l'effort de soutenir ces ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) a su échapper à l'inexorable déclin industriel qui frappe en revanche l'Hexagone de plein fouet. Rendez-vous compte la France a perdu 600 000 emplois industriels ces dix dernières années ! Une saignée difficile à enrayer !
Pas étonnant donc de voir un gouvernement quémander des compensations industrielles lorsqu'un marché se développe autour de subventions publiques ou d'efforts de la collectivité au travers la CSPE. C'est ainsi que le gouvernement Fillon n'a eu de cesse d'en appeler à la création d'une filière industrielle amont lors du développement du marché solaire photovoltaïque français. Mais ce préalable était-il une raison suffisante pour remettre tout en cause, pour disloquer la filière aval qui avait créé plus de 20 000 emplois en France.
D'autant que la statistique est aujourd'hui implacable. Dans un projet solaire photovoltaïque, sur dix emplois générés, un seul est dédié à la fabrication des cellules. Les emplois du solaire photovoltaïque se retrouvent aujourd'hui très majoritairement dans le montage des modules réalisé en France, dans les études, dans les installations et les systèmes d'intégration au bâti, le suivi et la maintenance, le financement et les assurances. Autant de services pour l'essentiel non délocalisables qui créent de l'activité.
Imposer par l'action politique la création d'une filière industrielle à tout prix n'a pas de sens et ne résiste pas à l'analyse. Et pour preuve, l'industrie solaire occidentale, même la plus performante, ne s'en sort pas. Le groupe allemand Q-cells, leader mondial créé en 1989, a annoncé mardi 24 janvier être dans une situation financière critique. L'entreprise délocalise massivement sa production en Malaisie au détriment de ses capacités de production en Allemagne. Le norvégien REC, également lourdement déficitaire, envisage de fermer la moitié de ses lignes de production norvégiennes pour concentrer ses activités dans les pays à bas coût, via son usine à Singapour. La société américaine Solyndra s'est déclarée fin 2011 en faillite et a licencié 1 100 personnes. Et pendant ce temps, dans ce contexte plus que tendu, Photowatt attend un repreneur …
Et pourtant, toute velléité industrielle n'est pas envolée. Et le solaire pourrait même donner l'exemple en France, l'exemple de ne pas opposer systématiquement dans l'industrie grand groupe et PME mais plutôt de cristalliser les complémentarités. Certes Total a acheté l'américain Sunpower. Mais Total compte s'appuyer sur Tenesol, quatre cents emplois en France, et sur un savoir-faire off grid unique au monde. Sans oublier la construction d'une nouvelle usine d'assemblage de modules en Moselle avec quatre-vingt emplois à la clé. Avec l'espoir tout de même que Total ne fera pas comme BP qui vient d'abandonner tout son secteur d'activité solaire. L'espoir, un habit de lumière dans l'ombre du chagrin !
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