Lors du déplacement présidentiel à Pierrelatte, vendredi 25 novembre, Nicolas Sarkozy a prononcé un important discours sur la « politique énergétique de la France et pérennité de la filière nucléaire »
L’occasion aussi de mettre en perspective sa vision du développement des énergies renouvelables dont nous reproduisons ci-dessous les principaux extraits. Nul doute que ces prises de position, qui confirment la communication gouvernementale depuis le « virage du moratoire photovoltaïque » ne manqueront pas de faire réagir dans le milieu des énergies renouvelables et parmi les candidats à la Présidence de la République, qui se sont désormais emparé du débat énergétique.
[…]
«Alors j'entends bien que ceux-là même qui souhaitent le démantèlement total ou partiel de notre filière nucléaire proposent de lui substituer des énergies renouvelables. Je soutiens ces énergies et j'y reviendrai dans un instant. Mais enfin soyons réaliste, tout est une question de mesure. Il faut dire la vérité aux Français, la filière des énergies renouvelables n'a pas vocation à venir se substituer à la filière nucléaire. Elle est là pour venir remplacer à terme, toutes les énergies « carbonées ». Les énergies renouvelables sont complémentaires de l'énergie nucléaire. Vouloir les opposer, vouloir substituer, à terme, l'une à l'autre entrainerait notre pays dans une explosion de dépenses.
Pour que chacun comprenne bien ce que cela représente, prenons un exemple concret.
Supposons que l'on décide de remplacer par des centrales photovoltaïques les 4 réacteurs actuels du Tricastin, soit le sixième du programme de suppression de réacteurs qui est envisagé. Savez-vous combien cela coûterait ? 5 milliards d'euros par an aux consommateurs français. Pour une raison, c'est que le coût de production de l'énergie photovoltaïque représente 5 à 10 fois le coût de production de l'électricité nucléaire. Je ne doute pas, bien sûr, que la technologie photovoltaïque dispose de marges de progression importantes, mais, même divisé par 2, le coût d'une telle substitution énergétique resterait absolument prohibitif. Mais pourquoi voudrions-nous multiplier par 2 le coût de notre énergie ? Y a-t-il une raison autre que l'idéologie ?
Prenons un autre exemple avec l'éolien. Le coût de l'électricité produite par les éoliennes est le double de celui produit par notre parc nucléaire. Ce coût ne baissera pas significativement dans les années qui viennent. Ce sont donc 30 000 éoliennes qu'il faudrait installer dans notre pays pour remplacer les 24 réacteurs nucléaires promis à l'arrêt. Le coût d'un tel choix politique : 115 milliards d'euros d'investissements. Qui paiera ? Et où trouvera-t-on cet argent ? Tout cela par idéologie, pour fermer 24 centrales.
Qui accepterait par ailleurs de voir la France et ses paysages recevoir l'implantation de 30 000 éoliennes ? C'est proprement impensable. La France a hérité de l'Histoire les paysages que nous connaissons, ces paysages ne sont pas simplement un patrimoine naturel, ils constituent un patrimoine culturel parmi les plus riches au monde. Imaginez-vous 30 000 éoliennes ?
Au demeurant, ceux qui promettent le remplacement du nucléaire par des énergies renouvelables, - je vais employer un mot fort -, mentent, ils mentent aux Français.
En effet, les énergies renouvelables sont, par nature, intermittentes et l'électricité n'est pas stockable. La nuit, il n'y a pas de soleil, pardon de le rappeler ! Il faudrait donc construire un nombre important de centrales à gaz, et réinvestir massivement dans la construction du réseau de transport d'électricité et de gaz, partout à travers la France.
[…]
Nous avons d'abord mis l'accent sur l'amélioration de l'efficacité énergétique, car - Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET le dit souvent à juste titre - l'énergie la moins chère est celle que l'on ne consomme pas.
L'énergie que nous consommons dans nos logements représente 43% de la consommation. Notre objectif est de réduire cette consommation de 40% à l'horizon de 2020. Nous consacrons à cet objectif des moyens considérables.
Nous avons engagé un effort sans précédent, jamais dans l'histoire de la République française on n'a fait autant d'efforts pour les énergies renouvelables que depuis 2007.
Notre objectif est que 23 % de la consommation d'énergie des Français en 2020 soit de l'énergie renouvelable. Je rappelle pour mémoire qu'en 2005, ces énergies représentaient 9,5%, pourcentage qui n'avait pas évolué depuis l'achèvement du programme de barrages hydroélectriques.
La politique que nous avons mise en œuvre a permis de développer considérablement les énergies renouvelables qui sont passées à 13% de la consommation énergétique à la fin de l'année dernière.
Quelques chiffres : entre 2005 et 2011, la capacité éolienne, en France, a été multipliée par 8. Complémentarité vous disais-je, nucléaire et renouvelable. Notre pays installera 6 000 mégawatts de capacité de production éolienne offshore d'ici 2020.
Nos efforts ont été considérables sur la biomasse, le biogaz, tant pour la production de chaleur, que pour la production d'électricité. Cela permettra, par exemple, de reconvertir à Gardanne une centrale à charbon qui était vouée à la fermeture.
Le parc photovoltaïque a été développé : il a été porté de 2 mégawatts à 1700 mégawatts aujourd'hui.
Le développement des énergies renouvelables ne peut et ne doit se faire qu'à un rythme soutenable.
En somme, à contrario des objectifs idéologiques. Notre objectif est de développer les renouvelables.
Cette stratégie implique de conforter la filière nucléaire et de développer la filière renouvelable.»
[…]
Extraits de l'intervention en vidéo:
Le texte complet du discours est disponible sur le site de l’Elysée: cliquez ici
__________________________________________________________________________________________
Pour être informé immédiatement dès qu'une information importante est mise en ligne,indiquez votre adresse électronique ci-dessous
L’info en temps réel avec l'application iPhone. Disponible gratuitement sur Apple Store : Dans l’onglet « recherche » taper le nom « Tecsol »