C’est un effet collatéral inattendu, le marché du secteur individuel du solaire photovoltaïque souffre énormément depuis la fin septembre, selon les professionnels le marché aurait diminué de moitié. Bien entendu la baisse subite du crédit d’impôt qui est passé le 29 septembre dernier de 50 à 25% du prix du matériel en est la principale cause. Cette baisse s’est d’ailleurs prolongée en ce début d’année avec un coup de rabot supplémentaire portant le taux de crédit d’impôt à 22,5 %.
Pourtant les industriels et installateurs ont redoublés d’imagination pour baisser les prix : Mise en œuvre de matériels moins couteux, (souvent importés et peut-être moins fiables à long terme), réduction des marges (et en conséquence des services associés). En première approche la rentabilité des projets pour les particuliers est restée pratiquement identique, puisque le tarif d’achat est, quant à lui, resté inchangé.
Alors comment expliquer le désamour, que l’on espère passager, des particuliers pour le photovoltaïque ? Il faut le chercher dans les effets dévastateurs de la communication qui a été engagée par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois. En pointant du doigt les utilisateurs de solaire (les fameux spéculateurs) ils ont donné mauvaise conscience à tous ces particuliers souvent peu fortunés (60% d’entre eux empruntent pour s’acheter une installation PV) qui souhaitaient faire un geste pour l’environnement. Les voilà relégués au rang de quasi-escrocs, pas de quoi encourager de nouveaux candidats.
Plus important encore, les modèles économiques qui avaient été élaborés par les entreprises sérieuses (il y en a beaucoup) ont du mal à résister à la nouvelle donne. Ainsi le directeur de l’une d’entre elle, qui revendique plusieurs centaines d’installations au cours de l’année 2010, expliquait que les coûts commerciaux étaient devenus exorbitants. Ainsi, pour vendre une installation, il faut débourser quelques 3000€ de frais d’approche, ce que les marges ne permettent plus de financer.
On le voit, il ne suffit pas que le solaire soit l’énergie préférée des Français, comme le montre encore une fois le sondage annuel de l’Ademe (voir la note ci contre) pour que le marché s’organise naturellement. La construction d’une filière demande du doigté et des évolutions lentes, exactement l’inverse de ce que nous avons vécu en 2010. Il faudra veiller à en tenir compte au moment ou s’élabore le nouveau cadre qui devrait permettre le « développement » du solaire dans notre pays.
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